布莱尔用法语祝贺萨科齐当选法国总统
Bonjour à tous. J'ai décidé de me risquer à vous adresser ce message en français - ce qui est peut-être une bien mauvaise idée! Maintenant, vous allez devoir être indulgents si j'écorne un peu votre langue...
Tout d'abord je veux féliciter le peuple français de cette élection, qui a passionné le monde entier et qui nous a impressionnés à l'étranger, tant par la qualité du débat que par le taux de participation. Cette élection montre sous un jour très favorable la démocratie française.
Maintenant que nous en connaissons les résultats, je tiens du fond du cour à féliciter Nicolas Sarkozy de sa victoire. Nicolas est quelqu'un avec qui j'ai eu l'occasion de travailler maintes fois, que j'admire et que je considère comme un ami.
Quand je lui ai parlé hier soir pour le féliciter en personne, je lui ai dit combien la Grande-Bretagne se faisait une joie de coopérer avec lui. Bien sûr, une tâche immense l'attend, mais je sais qu'il a l'énergie et la hauteur de vues nécessaires pour y faire face avec succès.
J'ai toujours été un fervent admirateur de la France et du peuple français. J'y ai passé au fil des ans des périodes très heureuses. J'ai vécu à Paris un temps après mes études, et comme premier ministre j'ai coopéré très étroitement avec la France ces dix dernières années. Aujourd'hui, je suis plus convaincu que jamais de l'importance que revêt la coopération entre la Grande-Bretagne et la France, en Europe et dans le monde.
Nous sommes deux vieilles nations, de taille comparable. Nos deux pays sont confrontés aux mêmes enjeux : la mondialisation, les mutations économiques, l'impact des nouvelles puissances que sont la Chine et l'Inde, les bouleversements de la démographie et la nécessité de réformer nos systèmes de protection sociale pour préserver notre mode de vie.
Nous avons, l'un comme l'autre, joué un rôle historique dans le monde. Aujourd'hui, c'est par notre alliance que nous pourrons exercer notre influence. L'alliance entre la Grande-Bretagne et la France, le partenariat au sein de l'Europe et de l'Otan, et le partenariat avec les États-Unis.
Certes, nous avons parfois des divergences de vues. Mais quand nous nous mettons d'accord et que nous faisons front commun, nous pesons de tout notre poids, nous sommes une vraie force de progrès dans le monde et parvenons à faire avancer l'Europe - comme nous l'avons fait, par exemple, dans le domaine de la défense.
Nous avons aussi à apprendre les uns des autres. Le changement n'est jamais chose facile, comme je sais, mais on ne peut pas l'éviter. Nous devons rester fidèles à nos valeurs mais revoir la façon dont nous les mettons en pratique.
Je sais que votre nouveau président le comprend. Je lui addresse, ainsi qu'à tout le peuple français, mes meilleures voeux de succès pour l'avenir. Merci de m'avoir écouté, et au revoir!