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浦尔叟雅克先生 第二幕 场景三
日期:2011-03-07 18:39  点击:302

Molière
Monsieur de Pourceaugnac
莫里哀
浦尔叟雅克先生


ACTE II

SCENE III


SBRIGANI, en marchand flamand, ORONTE.
SBRIGANI
Montsir, avec le fostre permission, je suisse un trancher marchand flamane, qui foudrait bienne fous temandair un petit nouvel.
ORONTE
Quoi, Monsieur ?
SBRIGANI
Mettez le fostre chapeau sur le teste, Montsir, si ve plaist.
ORONTE
Dites-moi, Monsieur, ce que vous voulez.
SBRIGANI
Moi le dire rien, Montsir, si fous le mettre pas le chapeau sur le teste.
ORONTE
Soit. Qu'y a-t-il, Monsieur ?
SBRIGANI
Fous connaistre point en sti file un certe Montsir Oronte ?
ORONTE
Oui, je le connais.
SBRIGANI
Et quel homme est-ile, Montsir, si ve plaist ?
ORONTE
C'est un homme comme les autres.
SBRIGANI
Je vous temande, Montsir, s'il est un homme riche qui a du bienne ?
ORONTE
Oui.
SBRIGANI
Mais riche beaucoup grandement, Montsir ?
ORONTE
Oui.
SBRIGANI
J'en suis aise beaucoup, Montsir.
ORONTE
Mais pourquoi cela ?
SBRIGANI
L'est, Montsir, pour un petit raisonne de conséquence pour nous.
ORONTE
Mais encore, pourquoi ?
SBRIGANI
L'est, Montsir, que sti Montsir Oronte donne son fille en mariage à un certe Montsir de Pourcegnac.
ORONTE
Hé bien ?
SBRIGANI
Et sti Montsir de Pourcegnac, Montsir, l'est un homme que doivre beaucoup grandement à dix ou douze marchanne flamane qui estre venu ici.
ORONTE
Ce Monsieur de Pourceaugnac doit beaucoup à dix ou douze marchands ?
SBRIGANI
Oui, Montsir ; et depuis huite mois, nous afoir obtenir un petit sentence contre lui, et lui à remettre à payer tou ce créanciers de sti mariage que sti Montsir Oronte donne pour son fille.
ORONTE
Hon, hon, il a remis là à payer ses créanciers ?

 
SBRIGANI
Oui, Montsir, et avec un grant défotion nous tous attendre sti mariage.
ORONTE
L'avis n'est pas mauvais. Je vous donne le bonjour.
SBRIGANI
Je remercie, Montsir, de la faveur grande.
ORONTE
Votre très humble valet.
SBRIGANI
Je le suis, Montsir, obliger plus que beaucoup du bon nouvel que Montsir m'avoir donné. (Il ôte sa barbe et dépouille l'habit de Flamand qu'il a par-dessus le sien.) Cela ne va pas mal. Quittons notre ajustement de Flamand, pour songer à d'autres machines ; et tâchons de semer tant de soupçons et de division entre le beau-père et le gendre, que cela rompe le mariage prétendu. Tous deux également sont propres à gober les hameçons qu'on leur veut tendre ; et, entre nous autres fourbes de la première classe, nous ne faisons que nous jouer, lorsque nous trouvons un gibier aussi facile que celui-là.
Molière
Monsieur de Pourceaugnac
 


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