Molière
Monsieur de Pourceaugnac
莫里哀
浦尔叟雅克先生
ACTE III
SCENE V
L'EXEMPT, ARCHERS, SBRIGANI, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC .
SBRIGANI
Ah Ciel ! que veut dire cela ?
MONSIEUR DE POURCEAUGNAC
Ils m'ont reconnu.
L'EXEMPT
Oui, oui, c'est de quoi je suis ravi.
SBRIGANI
Eh ! Monsieur, pour l'amour de moi : vous savez que nous sommes amis il y a longtemps ; je vous conjure de ne le point mener en prison.
L'EXEMPT
Non ; il m'est impossible.
SBRIGANI
Vous êtes homme d'accommodement : n'y a-t-il pas moyen d'ajuster cela avec quelques pistoles ?
L'EXEMPT, à ses archers
Retirez-vous un peu.
SBRIGANI, à Monsieur de Pourceaugnac
Il faut lui donner de l'argent pour vous laisser aller. Faites vite.
MONSIEUR DE POURCEAUGNAC
Ah ! maudite ville !
SBRIGANI
Tenez, Monsieur.
L'EXEMPT
Combien y a-t-il ?
SBRIGANI
Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix.
L'EXEMPT
Non, mon ordre est trop exprès.
SBRIGANI
Mon Dieu ! attendez.
A M. de Pourceaugnac.
Dépêchez, donnez-lui-en encore autant.
MONSIEUR DE POURCEAUGNAC
Mais...
SBRIGANI
Dépêchez-vous, vous dis-je, et ne perdez point de temps : vous auriez un grand plaisir, quand vous seriez pendu.
MONSIEUR DE POURCEAUGNAC
Ah !
SBRIGANI
Tenez, Monsieur.
L'EXEMPT
Il faut donc que je m'enfuie avec lui, car il n'y aurait point ici de sûreté pour moi. Laissez-le-moi conduire, et ne bougez d'ici.
SBRIGANI
Je vous prie donc d'en avoir un grand soin.
L'EXEMPT
Je vous promets de ne le point quitter, que je ne l'aie mis en lieu de sûreté.
MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, à Sbrigani :
Adieu. Voilà le seul honnête homme que j'ai trouvé en cette ville.
SBRIGANI
Ne perdez point de temps ; je vous aime tant, que je voudrais que vous fussiez déjà bien loin. Que le Ciel te conduise !
A part.
Par ma foi ! voilà une grande dupe. Mais voici