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EN MÉDOC IX.
日期:2020-10-20 16:15  点击:311
 Je sais une maison, du côté de Lesparre,
Qu'un fossé seulement de la route sépare.
—On y voit un perron et deux lions devant.—
Seul, à la regarder je m'arrêtais souvent;
Elle a ces volets verts que désirait Jean-Jacques
Et fleurit d'aubépin son grand portail, à Pâques.
Cet enclot printanier, propice aux heureux jours,
Enferme deux époux que vous savez,—Madame,
Ils n'ont plus que la joie et le calme dans l'âme,
Et le ciel a béni leurs charmantes amours.
Tout dans le fond du parc et parmi la grande herbe
Je les ai vus passer, l'un sur l'autre appuyés,
A travers la bruyère et les bleuets ployés,
Elle, les yeux baissés, lui, le regard superbe.
—Un tout petit enfant se jouait à leurs pieds.—
Quand nous voyagerons, l'été prochain peut-être,
Nous passerons par là, car il faut les connaître.
Lucien est un chasseur habile dans son art,
Et puis un agronome. Il a mainte visite
Pour ses beaux dahlias en serre, que l'on cite,
Nul doute qu'on n'en fasse un préfet—mais plus tard.
Nicette a dix-neuf ans, elle est jolie et belle;
J'ai dansé cet hiver une valse avec elle.
Un procureur du roi se montrait assidu
Sur ses pas;—vous pensez si c'était temps perdu!
Mais me voici, je crois, au bout de mon histoire.
Madame, vous avez fait acte méritoire
En l'écoutant ainsi, les pieds sur les chenets,
Comme s'il s'agissait de deux ou trois sonnets
Aussi, puisqu'à présent vous n'attendez personne,
Restons encore une heure, et souffrez que je sonne,
Afin que vos laquais, en rallumant le feu,
Apportent vos albums sur la table de jeu
Et puis nous causerons—près de la cheminée
Qui bourdonne en lançant sa flamme mutinée—
De tout ce qui n'est pas sérieux ou profond,
De l'amour toujours jeune et des vers qui s'en vont.

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