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【法语版】鲁滨孙漂流记: V(1)
日期:2021-06-13 17:20  点击:328
 V
Robinson s’installe et songe
à se préparer une demeure
 
Je songeai bientôt à me faire une petite tente avec la voile que j’avais
et des piquets que je coupai à cet effet. Dans cette tente, j’apportai tout ce
que je possédais et qui pouvait s’endommager à la pluie ou au soleil ; après
cela, je me fis un rempart des coffres et des tonneaux qui avaient contenu la
poudre en les plaçant les uns sur les autres tout autour de ma tente. Cela fait,
je barricadai la porte à l’intérieur avec des planches et un coffre vide, puis,
après avoir posé mes deux pistolets à mon chevet, je me mis au lit pour la
première fois et je dormis tranquillement toute la nuit.
Le magasin que je possédais alors était certainement le plus considérable
qui eût jamais été réservé à une seule personne, mais je n’étais pas encore
content. Je m’imaginais en effet que tant que le vaisseau resterait ainsi droit
sur sa quille et à ma portée, il était de mon devoir d’en tirer tout ce que
je pourrais. Aussi, je m’en allais chaque jour à bord, à marée basse et j’en
rapportais tantôt une chose, tantôt une autre. En particulier, la troisième fois
que j’y allai, j’enlevai une partie des agrès, les petites cordes, le fil de caret,
une pièce de canevas pour raccommoder les voiles à l’occasion, le baril de
poudre qui avait été mouillé et enfin toutes les voiles de la plus grande à
la plus petite.
Après cinq ou six voyages semblables, alors que je pensais avoir vidé le
bâtiment, j’eus la joyeuse surprise de trouver encore un grand tonneau de
biscuit, trois bons barils de rhum ou d’eau-de-vie, une boîte de cassonade
et un muid de très belle fleur de farine. Je vidai au plus vite le tonneau de
biscuit, j’en fis plusieurs parts, je les enveloppai dans des morceaux de voiles
que je taillai précisément pour cela et, enfin, je transportai cette charge à
terre avec autant de bonheur que j’avais fait des autres. Je voulus y retourner
une fois de plus, mais comme je m’y préparais, le vent commença à se lever,
ce qui pourtant ne m’arrêta pas. Bien que j’eusse souvent fouillé et refouillé
dans la chambre du capitaine, j’y découvris cependant encore une armoire à
plusieurs tiroirs. L’un d’eux renfermait deux ou trois rasoirs, une petite paire
de ciseaux, dix ou douze couteaux et autant de fourchettes. Dans un autre
il y avait environ trente-six livres sterling en espèces, les unes en monnaie
d’Europe, les autres de Brésil, moitié or, moitié argent.
 


Aventures de Robinson Crusoé    
Daniel Defoe
 

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