法语学习网
【法语版】鲁滨孙漂流记: XII (3)
日期:2021-06-15 22:24  点击:462
 
Tous ces travaux finis, j’employai beaucoup de temps et bien des peines
à faire un parasol. J’en avais vu beaucoup au Brésil où ils sont d’un grand
usage contre les chaleurs extraordinaires. Or, le climat que j’habitais était
tout aussi chaud et même davantage, car j’étais plus près de l’Équateur. De
plus, comme j’étais souvent obligé de sortir par la pluie, je ne pouvais me
passer d’une aussi grande commodité que celle-là. Il s’écoula bien du temps
avant que je pusse faire quelque chose qui fût capable de me préserver de la
pluie et des rayons du soleil. Encore cet ouvrage ne put-il me satisfaire, ni
deux ou trois autres que je fis ensuite. Je pouvais bien les étendre, mais je
ne pouvais pas les plier ni les porter autrement que sur ma tête, ce qui me
causait beaucoup d’embarras. J’en fis pourtant un qui répondit assez à mes
besoins. Je le couvris de peaux en tournant le poil du côté d’en haut. J’y étais
à l’abri de la pluie comme si j’eusse été sous un auvent et je marchais par les
chaleurs les plus brûlantes avec plus d’agrément que je ne faisais auparavant
dans les jours les plus frais. Quand je n’en avais nul besoin, je le fermais et
le portais sous mon bras.
Après avoir achevé tous ces travaux, il ne m’arriva rien d’extraordinaire
en l’espace de cinq ans. Ma principale occupation, entre celle de semer mon
orge et mon riz, d’accommoder mes raisins et d’aller à la chasse fut, pendant
ces cinq années, celle de faire un canot plus petit que le premier. Je l’achevai
et, en creusant un canal profond de six pieds et large de quatre, je l’amenai
dans la baie. Puis je l’équipai au mieux et y mis un mât et une voile. J’en fis
l’essai et trouvant qu’il était bon voilier, je fis des boulins ou des layettes aux
deux extrémités afin d’y préserver mes provisions et mes munitions contre
la pluie et l’eau de la mer. J’y fis encore un grand trou pour mes armes et le
couvris du mieux que je pus pour le conserver sec.
Je plantai ensuite mon parasol à la poupe afin de m’y mettre à l’ombre.
Je me promenais de temps en temps sur la mer, mais sans m’écarter de ma
petite baie. Mais à la fin, impatient de voir la circonférence de mon royaume,
je résolus d’en faire entièrement le tour. À cet effet, j’approvisionnai mon
bateau. Je pris deux douzaines de pains d’orge, un pot de terre plein de riz sec
dont j’usais beaucoup, une petite bouteille de rhum, la moitié d’une chèvre,
de la poudre et de la dragée pour en tuer d’autres et enfin deux gros surtout,
l’un pour me servir de matelas et l’autre de couverture.

Aventures de Robinson Crusoé    
Daniel Defoe

分享到:

11/27 19:50