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【法语版】鲁滨孙漂流记: XIII (1)
日期:2021-06-15 22:24  点击:299
 
 
XIII
Robinson tente un voyage
autour de son île et se
constitue un troupeau
 
Ce fut le 6 novembre de la sixième année de mon règne ou de ma captivité
(vous l’appellerez comme il vous plaira) que j’entrepris ce voyage qui fut
plus long que je ne m’y attendais.
L’île en elle-même n’était pas très large, mais elle avait à l’est un grand
rebord de rochers qui s’étendait à deux lieues en avant dans la mer. Les uns
s’élevaient au-dessus de l’eau, les autres étaient cachés. En outre, il y avait
au bout de ces rochers un grand fond de sable qui s’avançait encore d’une
demi-lieue si bien que, pour doubler cette pointe, j’étais obligé de m’avancer
assez loin dans la mer.
Tout en observant soigneusement les endroits où je passerais, je
remarquai, à l’est, un courant furieux qui touchait la pointe de bien près. Ce
même courant régnait de l’autre côté de l’île, mais beaucoup plus loin du
rivage. Je vis aussi une grande barre entre les deux courants et conclus que
je franchirais aisément toutes ces difficultés si j’évitais le premier courant,
car j’étais sûr de pouvoir profiter de la barre.
Je pris donc la mer le premier jour de calme, mais je n’eus pas plutôt
atteint la pointe que je me trouvai dans le courant, aussi violent que
pourraient l’être les écluses d’un moulin. Ce courant m’emporta, moi et mon
canot, avec une telle impétuosité que je me sentais entraîné bien loin de la
barre qui était à gauche. Toute manœuvre était inutile et je pensais n’avoir
rien à espérer du vent qui ne soufflait pas.
Je me considérai donc comme un homme mort, car je savais bien que les
deux courants devaient se rejoindre à une distance de quelques lieues et me
jetteraient en pleine mer où il me faudrait peut-être faire plus de mille lieues
avant de trouver le moindre rivage, île ou continent.
J’étais dans la consternation mais je travaillais cependant avec beaucoup
de vigueur, m’efforçant de diriger mon canot vers la barre. J’étais toujours
à une prodigieuse distance de l’île quand, par bonheur, s’éleva un vent qui
me fut favorable. Je pus alors mettre à la voile et tâchai de sortir du courant.
Enfin, j’atteignis la barre ; je pus la traverser en la prenant obliquement et
parvins de la sorte à regagner le rivage. Seulement ce rivage était à l’opposé
de celui d’où j’étais parti et il n’était pas question pour moi de conduire
par mer mon canot dans la baie proche de ma maison : je connaissais trop
maintenant les dangers de la côte est.
 

Aventures de Robinson Crusoé    
Daniel Defoe

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