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【法语版】鲁滨孙漂流记: XIX (1)
日期:2021-06-27 11:03  点击:280

XIX
Comment, à un retour
des Cannibales, Vendredi
retrouve son père



J’étais alors dans la vingt-sixième année de mon exil dans cette île,
quoique je ne puisse guère appeler exil les trois dernières années où j’avais
joui de la compagnie de mon fidèle Vendredi.
La saison pluvieuse étant proche, j’avais pris toutes mes mesures pour
mettre notre bâtiment en sûreté et je l’avais fait entrer dans la petite baie
dont j’ai déjà parlé plusieurs fois. Je l’avais tiré sur le rivage pendant la
haute marée et Vendredi lui avait creusé un petit chantier, juste assez grand
pour le contenir, assez profond pour pouvoir lui donner autant d’eau qu’il
fallait pour le mettre à flot. Pour préserver la chaloupe de la pluie, nous
la couvrîmes d’un grand nombre de branches d’arbres plus impénétrables
qu’un toit de chaume. C’est ainsi que nous attendîmes l’écoulement des mois
de novembre et de décembre.
Avec le retour du temps favorable, mon désir d’exécuter le voyage revint
et s’affermit. J’étais continuellement occupé à tout préparer, principalement
à rassembler les provisions nécessaires. Un matin, pendant que je travaillais
à ces préparatifs, j’ordonnai à Vendredi d’aller sur le bord de la mer pour
chercher quelque tortue dont la trouvaille nous était fort agréable tant à cause
des œufs qu’à cause de la viande.
Il n’y avait qu’un moment qu’il était sorti, quand je le vis revenir à toutes
jambes et voler par-dessus le retranchement extérieur comme si ses pieds
ne touchaient pas terre. Sans me laisser le temps de l’interroger, il se mit à
crier : « Ô maître, maître, douleur, ô mauvais.
– Qu’y a-t-il ? lui dis-je.
–Oh ! répondit-il, là-bas, un, deux, trois canots ; un, deux, trois. »
J’avais beau tâcher de le rassurer, le pauvre garçon continuait à être dans
des transes mortelles, persuadé que les sauvages étaient venus exprès pour
le découvrir, le mettre en pièces et le dévorer.

Aventures de Robinson Crusoé    
Daniel Defoe

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