【法语版】L'île au trésor XXXII (3)
XXXII La voix dans les arbres(3)
« Allons ! s’écria Silver en faisant un effort vivement pour mettre ses
lèvres blêmes en mouvement, en voilà assez !… Debout et voyons un peu
de quoi il retourne… Je n’ai pas reconnu la voix : mais il est bien clair que
c’est celle de quelque farceur qui veut rire… Il n’y a, pour chanter ainsi,
qu’un être en chair et en os, vous pouvez le croire… »
Le cœur lui revenait, en parlant, et ses joues reprenaient quelque couleur.
Les autres prêtaient l’oreille à ces encouragements et commençaient, eux
aussi, à se rassurer, quand la voix se fit encore entendre. Elle ne chantait plus,
cette fois, mais articulait une sorte d’appel faible et lointain, qui éveillait un
écho plus faible encore dans les vallées de la Longue-Vue.
« Darby Mac-Graw !… chevrotait la voix, Darby Mac-Graw ! »
Elle répéta ce nom plusieurs fois de suite. Puis soudain, sur une note plus
aiguë :
« Un verre de rhum, Darby Mac-Graw ! »
Les pirates étaient comme cloués à leur place ; les yeux leur sortaient de
la tête ; la voix s’était éteinte depuis longtemps déjà qu’ils restaient encore
immobiles, hagards et silencieux.
« En voilà assez ! dit l’un d’eux. Partons !…
– Ce furent ses dernières paroles, reprit Morgan d’un ton sentencieux,
ses dernières paroles avant d’expirer. »
Dick claquait des dents et serrait convulsivement sa Bible, qu’il avait
prise dans sa poche.
Silver aussi tremblait de tous ses membres. Mais il ne s’avouait pas
vaincu.
« Personne dans cette île ne peut avoir entendu parler de Darby MacGraw,
murmurait-il, comme pour se rassurer lui-même, – personne que
nous !
XXXII La voix dans les arbres(3)
« Allons ! s’écria Silver en faisant un effort vivement pour mettre ses
lèvres blêmes en mouvement, en voilà assez !… Debout et voyons un peu
de quoi il retourne… Je n’ai pas reconnu la voix : mais il est bien clair que
c’est celle de quelque farceur qui veut rire… Il n’y a, pour chanter ainsi,
qu’un être en chair et en os, vous pouvez le croire… »
Le cœur lui revenait, en parlant, et ses joues reprenaient quelque couleur.
Les autres prêtaient l’oreille à ces encouragements et commençaient, eux
aussi, à se rassurer, quand la voix se fit encore entendre. Elle ne chantait plus,
cette fois, mais articulait une sorte d’appel faible et lointain, qui éveillait un
écho plus faible encore dans les vallées de la Longue-Vue.
« Darby Mac-Graw !… chevrotait la voix, Darby Mac-Graw ! »
Elle répéta ce nom plusieurs fois de suite. Puis soudain, sur une note plus
aiguë :
« Un verre de rhum, Darby Mac-Graw ! »
Les pirates étaient comme cloués à leur place ; les yeux leur sortaient de
la tête ; la voix s’était éteinte depuis longtemps déjà qu’ils restaient encore
immobiles, hagards et silencieux.
« En voilà assez ! dit l’un d’eux. Partons !…
– Ce furent ses dernières paroles, reprit Morgan d’un ton sentencieux,
ses dernières paroles avant d’expirer. »
Dick claquait des dents et serrait convulsivement sa Bible, qu’il avait
prise dans sa poche.
Silver aussi tremblait de tous ses membres. Mais il ne s’avouait pas
vaincu.
« Personne dans cette île ne peut avoir entendu parler de Darby MacGraw,
murmurait-il, comme pour se rassurer lui-même, – personne que
nous !