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【Emile Zola】Le Ventre de Paris III (4)
日期:2021-11-25 21:27  点击:255



Il y avait encore des rougets de roche, à la chair exquise, du
rouge enluminé des cyprins, des caisses de merlans aux reflets d’opale, des
paniers d’éperlans, de petits paniers propres, jolis comme des paniers de
fraises, qui laissaient échapper une odeur puissante de violette. Cependant,
les crevettes roses, les crevettes grises, dans des bourriches, mettaient, au
milieu de la douceur effacée de leurs tas, les imperceptibles boutons de jais
de leurs milliers d’yeux ; les langoustes épineuses, les homards tigrés de
noir, vivants encore, se traînant sur leurs pattes cassées, craquaient.
Florent écoutait mal les explications de monsieur Verlaque, Une barre de
soleil, tombant du haut vitrage de la rue couverte, vint allumer ces couleurs
précieuses, lavées et attendries par la vague, irisées et fondues dans les tons
de chair des coquillages, l’opale des merlans, la nacre des maquereaux, l’or
des rougets, la robe lamée des harengs, les grandes pièces d’argenterie des
saumons. C’était comme les écrins, vidés à terre, de quelque fille des eaux,
des parures inouïes et bizarres, un ruissellement, un entassement de colliers,
de bracelets monstrueux, de broches gigantesques, de bijoux barbares, dont
l’usage échappait. Sur le dos des raies et des chiens de mer, de grosses pierres
sombres, violâtres, verdâtres, s’enchâssaient dans un métal noirci ; et les
minces barres des équilles, les queues et les nageoires des éperlans, avaient
des délicatesses de bijouterie fine.

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