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【Emile Zola】Le Ventre de Paris III (57)
日期:2021-11-29 22:28  点击:269

【Emile Zola】Le Ventre de Paris III (57)

Quelquefois, à onze heures, Auguste, voyant de la lumière sous la
porte, frappait, avant d’aller se coucher. Florent lui ouvrait avec quelque
impatience. Le garçon charcutier s’asseyait, restait devant le feu, parlant
peu, n’expliquant jamais pourquoi il venait. Tout le temps, il regardait la
photographie qui les représentait, Augustine et lui, la main dans la main,
endimanchés. Florent crut finir par comprendre qu’il se plaisait d’une façon
particulière dans cette chambre où la jeune fille avait logé. Un soir, en
souriant, il lui demanda s’il avait deviné juste.
– Peut-être bien, répondit Auguste très surpris de la découverte qu’il
faisait lui-même. Je n’avais jamais songé à cela. Je venais vous voir sans
savoir… Ah bien ! si je disais ça à Augustine, c’est elle qui rirait… Quand
on doit se marier, on ne songe guère aux bêtises.
Lorsqu’il se montrait bavard, c’était pour revenir éternellement à la
charcuterie qu’il ouvrirait à Plaisance, avec Augustine. Il semblait si
parfaitement sûr d’arranger sa vie à sa guise, que Florent finit par éprouver
pour lui une sorte de respect mêlé d’irritation. En somme, ce garçon était
très fort, tout bête qu’il paraissait ; il allait droit à un but, il l’atteindrait sans
secousses, dans une béatitude parfaite. Ces soirs-là, Florent ne pouvait se
remettre au travail ; il se couchait mécontent, ne retrouvant son équilibre
que lorsqu’il venait à penser : « Mais cet Auguste est une brute ! »

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