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中法对照:我的叔叔于勒 (5)
日期:2011-09-24 21:17  点击:1269

中法对照:我的叔叔于勒 (5)

     MON ONCLE JULES
     我的叔叔于勒

     Maupassant
     莫泊桑


    On avait échafaudé mille projets sur ce retour assuré ; on devait même acheter, avec l'argent de l'oncle, une petite maison de campagne près d'Ingouville. Je n'affirmerais pas que mon Père n'eût point entamé déjà des négociations à ce sujet.
    L'aînée de mes soeurs avait alors vingt-huit ans ; l'autre vingt-six. Elles ne se mariaient pas, et c'était là un gros chagrin pour tout le monde.
    Un prétendant enfin se présenta pour la seconde. Un employé, pas riche, mais honorable. J'ai toujours eu la conviction que la lettre de l'oncle Jules, montrée un soir, avait terminé les hésitations et emporté la résolution du jeune homme.
    On l'accepta avec empressement, et il fut décidé qu'après le mariage toute la famille ferait ensemble un petit voyage à Jersey.
    Jersey est l'idéal du voyage pour les gens pauvres. Ce n'est pas loin ; on passe la mer dans un paquebot et on est en terre étrangère, cet îlot appartenant aux Anglais. Donc, un Français, avec deux heures de navigation, peut s'offrir la vue d'un peuple voisin chez lui et étudier les moeurs, déplorables d'ailleurs, de cette île couverte par le pavillon britannique, comme disent les gens qui parlent avec simplicité.
    Ce voyage de Jersey devint notre préoccupation, notre unique attente, notre rêve de tous les instants.
    On partit enfin. Je vois cela comme si c'était d'hier : le vapeur chauffant contre le quai de Granville ; mon père, effaré, surveillant l'embarquement de nos trois colis ; ma mère inquiète ayant pris le bras de ma soeur non mariée, qui semblait perdue depuis le départ de l'autre, comme un poulet resté seul de sa couvée ; et, derrière nous, les nouveaux époux qui restaient toujours en arrière, ce qui me faisait souvent tourner la tête.
    Le bâtiment siffla. Nous voici montés, et le navire, quittant la jetée, s'éloigna sur une mer plate comme une table de marbre vert. Nous regardions les côtes s'enfuir, heureux et fiers comme tous ceux qui voyagent peu.


  这桩事一定会成为现实,大家盘算过无数的计划:甚至于谈到应当用叔叔的钱在安谷韦尔附近去买一所小的乡村别墅。我不能肯定我父亲对于这个题目绝没有找人商量过。
  我的大姊当时二十八岁;另一个二十六岁。她们都还没有结婚,而这件事当时对于我们是一个忧闷。
  终于有一个想求婚的人被介绍给二姊了。是一个机关里的职员,不是富人,然而是正派的。我素来相信于勒叔的那封信,某一天晚上我拿出来给那个青年瞧,居然使得他停止了种种游移而下决心求婚了。
  大家连忙接受了他的要求,并且决定在举行婚礼以后,全家一同到哲尔赛岛去作一次短期的旅行。
  对于穷人,哲西岛是个旅行的理想世界。地方不远,坐着一只海船渡过海峡,就到了国外,那个小岛是归英国管的。所以一个法国人经过两小时的航海功夫,就能够看见一个邻国的民族住在他们国内的情形,和研究这个被英国国旗掩护的岛上的风俗,那种风俗真糟糕得如同那些说话率直的人所说的一样。
  到哲西岛去的那次旅行,变成了我们专心注意的事,我们唯一的期待和我们随时都怀着的梦想。
    我们终于起程了。我现在还看得见那简直像是昨天的事:轮船在大城码头边生了火,我父亲张皇地监视着我们那三件行李上船,我母亲记挂多端,挽着我那个没有结婚的姊姊的胳膊,仿佛自从另一个姊姊嫁了之后,她就孤单得如同一只伶仃地留在原有的窝里的唯一鸡雏了;在我们的后边,才是那一对老是落在后边的新夫妇,他俩时常弄得我回转头去瞧。
    汽笛响了。我们都上船了,后来船离开堤岸,在一片平坦得如同翠色的大理石桌面一样的海面上走动了。我们瞧见海岸在那儿跑着,大家都幸运得并且高兴得和世界上不大旅行的人一样。

 


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