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【法语阅读——驴皮记】La peau de chagrin (2.05)
日期:2012-09-19 15:03  点击:482

La partie II. La Femme sans coeur

第二章 冷酷的女人


【法语阅读——驴皮记】La peau de chagrin  (2.05)


La partie II. La Femme sans coeur    

  A travers le tourbillon d'hommes qui gravitait autour des joueurs, j'accourus à la table en m'y glissant avec la dextérité d'une anguille qui s'échappe par la maille rompue d'un filet. De douloureuses, mes fibres devinrent joyeuses. J'étais comme un condamné qui, marchant au supplice, a rencontré le roi. Par hasard, un homme décoré réclama quarante francs qui manquaient. Je fus soupçonné par des yeux inquiets, je pâlis et des gouttes de sueur sillonnèrent mon front. Le crime d'avoir volé mon père me parut bien vengé. Le bon gros petit homme dit alors d'une voix certainement angélique : " Tous ces messieurs avaient mis ", et paya les quarante francs. Je relevai mon front et jetai des regards triomphants sur les joueurs. Après avoir réintégré dans la bourse de mon père l'or que j'y avais pris, je laissai mon gain à ce digne et honnête monsieur qui continua de gagner. Dès que je me vis possesseur de cent soixante francs, je les enveloppai dans mon mouchoir de manière à ce qu'ils ne pussent ni remuer ni sonner pendant notre retour au logis, et ne jouai plus. - " Que faisiez-vous au jeu ? me dit mon père en entrant dans le fiacre. - Je regardais, répondis-je en tremblant. - Mais, reprit mon père, il n'y aurait eu rien d'extraordinaire à ce que vous eussiez été forcé par amour-propre à mettre quelque argent sur le tapis. Aux yeux des gens du monde, vous paraissez assez âgé pour avoir le droit de commettre des sottises. Aussi vous excuserais-je, Raphaël, si vous vous étiez servi de ma bourse... " je ne répondis rien. Quand nous fûmes de retour, je rendis à mon père ses clefs et son argent. En rentrant dans sa chambre, il vida la bourse sur sa cheminée, compta l'or, se tourna vers moi d'un air assez gracieux, et me dit en séparant chaque phrase par une pause plus ou moins longue et significative : "- Mon fils, vous avez bientôt vingt ans. je suis content de vous. Il vous faut une pension, ne fût-ce que pour vous apprendre à économiser, à connaître les choses de la vie. Dès ce soir, je vous donnerai cent francs par mois. Vous disposerez de votre argent comme il vous plaira. Voici le premier trimestre de cette année ", ajouta-t-il en caressant une pile d'or, comme pour vérifier la somme.

  “穿过被吸引在赌徒周围的人海,象一条从破网眼里逃出的鳗鱼似的,我轻巧地跑向赌桌。我紧张得发痛的神经,此刻变得轻松愉快了,象一个解赴刑场的囚犯,忽然遇到国王的赦免。一位佩带勋章的人出人意料地声称他少了四十法郎。许多人用不安的眼光注视着我,我成了嫌疑犯,面色发白了,大滴汗珠从我额上淌下。我意识到偷窃我父亲钱包的罪行似乎得到了很好的报应。这时候,那位善良的小胖子用一种无疑是天使般的声音说:‘所有这些先生都曾下了赌注’,并且自己掏出四十法郎还给那位丢了钱的男子,于是我抬起头来用胜利的眼光向赌徒们瞟了一眼。我把从父亲钱包里拿走的两个金币填还之后,便把我赢得的钱一起交给这位正直高尚的先生,让他替我下注,他正在继续赢钱。我一看已赢了一百三十法郎,便把这笔钱用手绢包好,不让它们在归途中因车子震荡而发出声响,于是,我就停止赌博了。
  “'你在赌场干什么?’我父亲在进车厢的时候问我。
  “'我看别人赌钱,’我回答他时身子在发抖。
  “‘可是,万一你为自尊心所驱使,在赌桌上下几个钱的赌注,那也一点都不奇怪。在世人的眼中你似乎已经长大了,有权干点傻事了。因此,如果你曾经利用过我的钱包,我也会原谅的,拉法埃尔……’
  “我一句话也没回答。回到家里后,我便把父亲的钥匙和钱包一起还给他。走进他的房间以后,他把钱包往壁炉的炉台上一倒,一个个地点数他的金币,并且朝我转过身来,神色温柔地,一句一顿地,意味深长地说:
  “‘我的孩子,你不久便满二十岁啦。我对你很满意。你该有一笔定期的费用了,这无非是要使你有机会学会节俭和懂得生活上的事儿。从今晚起,我每月给你一百法郎,你可以自由支配,爱怎么花就怎么花。这儿是今年第一季度的费用。’他一面说,一面抚摩着那堆金币,好象想把数目核实一下似的。 
 


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