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法语翻译经典品读:《Madame Bovary 包法利夫人》
日期:2012-12-02 20:06  点击:786


法语翻译经典品读:《Madame Bovary 包法利夫人》(三)

经典文学著作值得一读再读,学习翻译当然要读经典译作。李健吾先生所译《包法利夫人》非常精妙,我们将通过研读法语原文和中文译文,学习翻译知识和技巧。

阅读提要:老包法利先生没有在事业上取得成功,也并不是一个好丈夫。在这样的家庭关系中,老包法利夫人又是种什么样的形象呢?这样的一对夫妻怎么又会怎么教育孩子?接下来的文段作者刻画了老包法利夫人的形象,我们也能从文中看到这对18世纪法国乡下的夫妻怎么教育资质平庸的孩子……


Sa femme avait été folle de lui autrefois ; elle l'avait aimé avec mille servilités qui l'avaient détaché d'elle encore davantage. Enjouée jadis, expansive et tout aimante, elle était, en vieillissant, devenue (à la façon du vin éventé qui se tourne en vinaigre) d'humeur difficile, piaillarde, nerveuse. Elle avait tant souffert, sans se plaindre, d'abord, quand elle le voyait courir après toutes les gotons de village et que vingt mauvais lieux le lui renvoyaient le soir, blasé et puant l'ivresse !
他的女人从前迷他,倾心相爱,百依百顺,结果他倒生了外心。早年她有说有笑,无话不谈,一心想与,上了岁数,她性子就变的(好像酒走气,变成酸的一样)别别扭扭,嘁嘁喳喳,急急躁躁的。她看见他追逐村里个个浪荡女人,夜晚人事不省,酒气冲天,多少下流地方叫人把他送回家来!


Puis l'orgueil s'était révolté. Alors elle s'était tue, avalant sa rage dans un stoïcisme muet, qu'elle garda jusqu'à sa mort. Elle était sans cesse en courses, en affaires. Elle allait chez les avoués, chez le président, se rappelait l'échéance des billets, obtenait des retards ; et, à la maison, repassait, cousait, blanchissait, surveillait les ouvriers, soldait les mémoires, tandis que, sans s'inquiéter de rien, Monsieur, continuellement engourdi dans une somnolence boudeuse dont il ne se réveillait que pour lui dire des choses désobligeantes, restait à fumer au coin du feu, en crachant dans les cendres.
她受尽辛苦,起初并不抱怨,后来自尊心怎么也耐不下去了,索性不言语,忍气吞声,一直到死。她奔波、忙乱了一个不停,去见律师们,去见庭长,想起期票到期,办到了缓付,在家里又是缝缝补补,洗洗烫烫,监督工人,开发工钱,而老爷无所事事,始终负气似的,昏天黑地挺尸,醒转来只为对她说些无情无义的话,在炉火角落吸烟,往灰烬里吐痰。


Quand elle eut un enfant, il le fallut mettre en nourrice. Rentré chez eux, le marmot fut gâté comme un prince. Sa mère le nourrissait de confitures ; son père le laissait courir sans souliers, et, pour faire le philosophe, disait même qu'il pouvait bien aller tout nu, comme les enfants des bêtes. À l'encontre des tendances maternelles, il avait en tête un certain idéal viril de l'enfance, d'après lequel il tâchait de former son fils, voulant qu'on l'élevât durement, à la spartiate, pour lui faire une bonne constitution. Il l'envoyait se coucher sans feu, lui apprenait à boire de grands coups de rhum et à insulter les processions.
她生了一个男孩子,必须交给别人乳养。小把戏回到家,惯的活像一个王子。母亲喂他蜜饯,父亲叫他赤脚跑,甚至于冒充哲学家,说他可以学学幼畜,全身光着走路。他对教育儿童有一种男性理想,所以排斥母亲的影响,试着按照这种理想训练,用斯巴达方式,从严管教。他打发他睡觉不生火,教他大口喝甘蔗酒和侮辱教堂行列。


Mais, naturellement paisible, le petit répondait mal à ses efforts. Sa mère le traînait toujours après elle ; elle lui découpait des cartons, lui racontait des histoires, s'entretenait avec lui dans des monologues sans fin, pleins de gaietés mélancoliques et de chatteries babillardes.
可是小孩子天性驯良,辜负了他的心力。母亲总把他托在身边,帮他裁剪硬纸板,给他讲故事,喋喋不休,一个人和他谈古道今,充满了忧郁的欢乐和闲话三七的甜蜜。


Dans l'isolement de sa vie, elle reporta sur cette tête d'enfant toutes ses vanités éparses, brisées. Elle rêvait de hautes positions, elle le voyait déjà grand, beau, spirituel, établi, dans les ponts et chaussées ou dans la magistrature. Elle lui apprit à lire, et même lui enseigna, sur un vieux piano qu'elle avait, à chanter deux ou trois petites romances.
日子过得孤零零的,好胜心思支离破碎,她把希望统统集中在这孩子身上。她梦想高官厚禄,看见他已经长大成人,漂亮,有才情,成了土木工程师或者法官。他教他读书,甚至于弹着她的一架旧钢琴,教他唱两三支小恋歌。


Mais, à tout cela, M. Bovary, peu soucieux des lettres, disait que ce n'était pas la peine ! Auraient-ils jamais de quoi l'entretenir dans les écoles du gouvernement, lui acheter une charge ou un fonds de commerce ? D'ailleurs, avec du toupet, un homme réussit toujours dans le monde. Madame Bovary se mordait les lèvres, et l'enfant vagabondait dans le village.
可是包法利先生不重视文学,见她这样做,就说:“不值得!”难道他们有钱让他上公家学校,给他顶进一个事务所或者盘进一家店面?再说,“一个人只要蛮干,总会得意的”。包法利夫人咬住了嘴唇,孩子在村里流浪着。
 


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