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法语翻译经典品读:《Madame Bovary 包法利夫人》
日期:2012-12-19 04:11  点击:1003

法语翻译经典品读:《Madame Bovary 包法利夫人》(十三)

经典文学著作值得一读再读,学习翻译当然要读经典译作。李健吾先生所译《包法利夫人》非常精妙,我们将通过研读法语原文和中文译文,学习翻译知识和技巧。
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阅读提要:查理把娶爱玛小姐这件事在心理反复思量许久,卢欧老爹也想着就这样把女儿嫁了也许不错,两个人的心理历程很有意思。无奈的是,爱玛在这件事情上可没有发言权。


Le soir, en s'en retournant, Charles reprit une à une les phrases qu'elle avait dites, tâchant de se les rappeler, d'en compléter le sens, afin de se faire la portion d'existence qu'elle avait vécue dans le temps qu'il ne la connaissait pas encore. Mais jamais il ne put la voir en sa pensée, différemment qu'il ne l'avait vue la première fois, ou telle qu'il venait de la quitter tout à l'heure. Puis il se demanda ce qu'elle deviendrait, si elle se marierait, et à qui ? hélas ! le père Rouault était bien riche, et elle !... si belle ! Mais la figure d'Emma revenait toujours se placer devant ses yeux, et quelque chose de monotone comme le ronflement d'une toupie bourdonnait à ses oreilles : « Si tu te mariais, pourtant ! si tu te mariais ! » La nuit, il ne dormit pas, sa gorge était serrée, il avait soif ; il se leva pour aller boire à son pot à l'eau et il ouvrit la fenêtre ; le ciel était couvert d'étoiles, un vent chaud passait, au loin des chiens aboyaient. Il tourna la tête du côté des Bertaux.
查理夜晚回来,一句一句推敲他说过的话,试着一面回忆,一面补足意思,想把他还不认识她的哪段生活为自己编造出来。不过他所能想象到的她,和他第一次看见的她,永远不差分毫,不然的话,也就是前不多久,他才离开她的模样。随后他问自己:她结了婚,会变成什么模样?而且嫁谁?唉!卢欧老爹很有钱,她呀!又……那样美!不过爱玛的脸总在眼前出现,有什么单调的声音,仿佛一只地簧在耳边嗡嗡道:“可是,假如你结婚的话! 假如你结婚的话!”他夜晚睡不着,喉咙发干,直想喝水,下床走到水罐跟前,打开窗户;满天星斗,吹来一阵热风,狗在远处吠叫。他的头不由转向拜尔斗。


Pensant qu'après tout l'on ne risquait rien, Charles se promit de faire la demande quand l'occasion s'en offrirait ; mais, chaque fois qu'elle s'offrit, la peur de ne point trouver les mots convenables lui collait les lèvres.
查理一想,反正没有什么损失,决计一有机会就会求婚;但是每次机会来了,他又牢牢闭拢嘴唇,害怕找不到适当的字句。


Le père Rouault n'eût pas été fâché qu'on le débarrassât de sa fille, qui ne lui servait guère dans sa maison. Il l'excusait intérieurement, trouvant qu'elle avait trop d'esprit pour la culture, métier maudit du ciel, puisqu'on n'y voyait jamais de millionnaire. Loin d'y avoir fait fortune, le bonhomme y perdait tous les ans ; car, s'il excellait dans les marchés, où il se plaisait aux ruses du métier, en revanche la culture proprement dite, avec le gouvernement intérieur de la ferme, lui convenait moins qu'à personne. Il ne retirait pas volontiers ses mains de dedans ses poches, et n'épargnait point la dépense pour tout ce qui regardait sa vie, voulant être bien nourri, bien chauffé, bien couché. Il aimait le gros cidre, les gigots saignants, les glorias longuement battus. Il prenait ses repas dans la cuisine, seul, en face du feu, sur une petite table qu'on lui apportait toute servie, comme au théâtre.
女儿在家,一点没有用处,有人把她带走,卢欧老爹并不难过。他私下原谅她,觉得她才清高,不宜嫁娶;——老天爷见不得的行业;就从来没有见过出一位百万富翁、老头子不但不发财,而且年年蚀本;因为他谈交易虽说精明,喜欢耍耍本行的花枪,可是稼什本身,还有田庄内部管理,对他来说,却没有再不相宜的了。他不高兴操劳,生活方面,一钱不省,衣、食、住,样样考究。他爱喝苹果酒、带血的烤羊腿、拌匀的光荣酒。他一个人在厨房用饭,小桌端到跟前,当着灶火,菜统统摆好,如同在戏台上一样。


Lorsqu'il s'aperçut donc que Charles avait les pommettes rouges près de sa fille, ce qui signifiait qu'un de ces jours on la lui demanderait en mariage, il rumina d'avance toute l'affaire. Il le trouvait bien un peu gringalet, et ce n'était pas là un gendre comme il l'eût souhaité ; mais on le disait de bonne conduite, économe, fort instruit, et sans doute qu'il ne chicanerait pas trop sur la dot. Or, comme le père Rouault allait être forcé de vendre vingt-deux acres de son bien, qu'il devait beaucoup au maçon, beaucoup au bourrelier, que l'arbre du pressoir était à remettre :
– S'il me la demande, se dit-il, je la lui donne.
所以看见查理挨近女儿就脸红,——意味有一天,他会为了她向他求婚,他前前后后先考虑一过。他觉得人有些单薄,不是他一直想望的一位女婿;不过人家说他品行端正,省吃节用,很有学问,不用说,不会太计较陪嫁的。何况卢欧老爹欠泥瓦匠、马具商许多钱,压榨器的大轴又该调换,他的产业非卖二十二阿克,应付不了。
他向自己道:
“他问我要她的话,我就给他。”
 


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