中法对照:羊脂球 BOULE DE SUIF (14)
Maupassant 莫泊桑
Le souper à peine achevé, comme on était brisé de fatigue, on se coucha.
Cependant Loiseau, qui avait observé les choses, fit mettre au lit son épouse, puis colla tantôt son oreille et tantôt son oeil au trou de la serrure, pour tâcher de découvrir ce qu'il appelait: "les mystères du corridor".
Au bout d'une heure environ, il entendit un frôlement, regarda bien vite, et aperçut Boule de suif qui paraissait plus replète encore sous un peignoir de cachemire bleu, bordé de dentelles blanches. Elle tenait un bougeoir à la main et se dirigeait vers le gros numéro tout au fond du couloir. Mais une porte, à côté, s'entrouvrit, et, quand elle revint au bout de quelques minutes, Cornudet, en bretelles, la suivait. Ils parlaient bas, puis ils s'arrêtèrent. Boule de suif semblait défendre l'entrée de sa chambre avec énergie. Loiseau, malheureusement, n'entendait pas les paroles, mais, à la fin, comme ils élevaient la voix, il put en saisir quelques-unes. Cornudet insistait avec vivacité. Il disait:
"Voyons, vous êtes bête, qu'est-ce que ça vous fait?"
Elle avait l'air indigné et répondit:
"Non, mon cher, il y a des moments où ces choses-là ne se font pas; et puis, ici, ce serait une honte."
Il ne comprenait point, sans doute, et demanda pourquoi. Alors elle s'emporta, élevant encore le ton:
"Pourquoi? Vous ne comprenez pas pourquoi? Quand il y a des Prussiens dans la maison, dans la chambre à côté peut-être?"
Il se tut. Cette pudeur patriotique de catin qui ne se laissait point caresser près de l'ennemi dut réveiller en son coeur sa dignité défaillante, car, après l'avoir seulement embrassée, il regagna sa porte à pas de loup.
Loiseau, très allumé, quitta la serrure, battit un entrechat dans sa chambre, mit son madras, souleva le drap sous lequel gisait la dure carcasse de sa compagne qu'il réveilla d'un baiser en murmurant : "M'aimes-tu, chérie?"
Alors toute la maison devint silencieuse. Mais bientôt s'éleva quelque part, dans une direction indéterminée qui pouvait être la cave aussi bien que le grenier, un ronflement puissant, monotone, régulier, un bruit sourd et prolongé, avec des tremblements de chaudière sous pression. M. Follenvie dormait.
宵夜刚好吃完,大家乏得不成样子,都去休息了。然而鸟老板早已看到了许多事,他教妻子上了床,自己却向房门上的钥匙洞儿里贴着眼睛向外望,一会儿又贴着耳朵向外听,这样轮番地做个不停,而目的就是要发现他所谓“过道里的秘密”。
将近在一小时之末,他听见了一阵窸窸窣窣的声音,于是赶忙去望,终于望见了羊脂球,她披的是一件滚着白花边的蓝色山羊毛织品的浴衣,他觉得她比白天还更丰满一点。她端着一只烛台,向过道尽头那间标着很大号码的屋子走。不过旁边又有一张门也轻轻地开了,等到羊脂球在几分钟以后转来,戈尔弩兑跟在她后面了,他连坎肩都没有着,教人看见他的衬衣上背着一条背带。他们正低声谈着,随后又都停着不动。羊脂球仿佛毅然决然把守了自己的房门。不幸鸟老板听不见他们说些什么;不过到末了,他们提高了嗓门,他才听见了几句。戈尔弩兑用激烈的态度坚持己见,他说:“我们瞧吧,您真没有想通,这于您算个什么?”
她像是生气了,回答道:
“不成,好朋友,这些事情有时候是不能做的;并且,在这儿,那是件丢人的事。”
他无疑地简直没有懂得,就问那是为什么。于是她很生气了,更提高了音调:
“为什么?您不懂得为什么?这时候,有好些普鲁士人在旅馆里,也许就在隔壁房子里,不懂吗?”
他不说话了。她是不肯在敌人近边受人爱抚的,这种妓女的爱国廉耻心应该在戈尔弩兑的心上唤醒了正在衰弱的品格吧,因为他仅仅在和她拥抱了以后,就蹑着脚回到自己的屋子里去。
鸟老板浑身都是火了,他离开了钥匙洞儿,在屋子里赶忙轻轻地一跳,戴上了棉布睡帽,就揭开了那床盖着他配偶的粗硬身躯的被盖,用一个拥抱弄醒了她,一面低声慢气地说:“你可爱我,亲人儿?”
这时候,整个一所房子全是没有声息的了。不过一会儿之后,在一个难于确定的方位,可能是在地下室也许是在搁楼,又起了一阵有力的和单调而有规律的抽鼾声音,一种迟钝而且拖长的噪音还带有锅炉受着蒸汽压力样的震动。伏郎卫先生睡着了。