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中法对照:羊脂球 BOULE DE SUIF (17)

时间:2011-10-18来源:互联网 进入法语论坛
核心提示:中法对照:羊脂球 BOULE DE SUIF (17) Maupassant 莫泊桑 L'aprs-midi fut lamentable. On ne comprenait rien ce caprice d'Allemand, et les ides les plus singulires troublaient les ttes. Tout le monde se tenait dans la cuisine, et l'on
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中法对照:羊脂球 BOULE DE SUIF (17)

Maupassant 莫泊桑

    L'après-midi fut lamentable. On ne comprenait rien à ce caprice d'Allemand, et les idées les plus singulières troublaient les têtes. Tout le monde se tenait dans la cuisine, et l'on discutait sans fin, imaginant des choses invraisemblables. On voulait peut-être les garder comme otages - mais dans quel but? - ou les emmener prisonniers? ou, plutôt, leur demander une rançon considérable? A cette pensée, une panique les affola. Les plus riches étaient les plus épouvantés, se voyant déjà contraints, pour racheter leur vie, de verser des sacs pleins d'or entre les mains de ce soldat insolent. Ils se creusaient la cervelle pour découvrir des mensonges acceptables, dissimuler leurs richesses, se faire passer pour pauvres, très pauvres. Loiseau enleva sa chaîne de montre et la cacha dans sa poche. La nuit qui tombait augmenta les appréhensions. La lampe fut allumée, et, comme on avait encore deux heures avant le dîner, Mme Loiseau proposa une partie de trente-et-un. Ce serait une distraction. On accepta. Cornudet lui-même, ayant éteint sa pipe par politesse, y prit part.
    Le comte battit les cartes - donna, - Boule de suif avait trente et un d'emblée; et bientôt l'intérêt de la partie apaisa la crainte qui hantait les esprits. Mais Cornudet s'aperçut que le ménage Loiseau s'entendait pour tricher.
    Comme on allait se mettre à table, M. Follenvie reparut, et, de sa voix graillonnante, il prononça: "L'officier prussien fait demander à Mlle Elisabeth Rousset si elle n'a pas encore changé d'avis."
    Boule de suif resta debout, toute pâle; puis, devenant subitement cramoisie, elle eut un tel étouffement de colère qu'elle ne pouvait plus parler. Enfin elle éclata : "Vous lui direz à cette crapule, à ce saligaud, à cette charogne de Prussien, que jamais je ne voudrai; vous entendez bien, jamais, jamais, jamais!"
    Le gros aubergiste sortit. Alors Boule de suif fut entourée, interrogée, sollicitée par tout le monde de dévoiler le mystère de sa visite. Elle résista d'abord; mais l'exaspération l'emporta bientôt: "Ce qu'il veut?... ce qu'il veut?... Il veut coucher avec moi!" cria-t-elle. Personne ne se choqua du mot, tant l'indignation fut vive. Cornudet brisa sa chope en la reposant violemment sur la table. C'était une clameur de réprobation contre ce soudard ignoble, un souffle de colère, une union de tous pour la résistance, comme si l'on eût demandé à chacun une partie du sacrifice exigé d'elle. Le comte déclara avec dégoût que ces gens-là se conduisaient à la façon des anciens barbares. Les femmes surtout témoignèrent à Boule de suif une commisération énergique et caressante. Les bonnes soeurs, qui ne se montraient qu'aux repas, avaient baissé la tête et ne disaient rien.
    On dîna néanmoins lorsque la première fureur fut apaisée; mais on parla peu: on songeait.
    Les dames se retirèrent de bonne heure, et les hommes, tout en fumant, organisèrent un écarté auquel fut convié M. Follenvie, qu'on avait l'intention d'interroger habilement sur les moyens à employer pour vaincre la résistance de l'officier. Mais il ne songeait qu'à ses cartes, sans rien écouter, sans rien répondre; et il répétait sans cesse: "Au jeu, Messieurs, au jeu." Son attention était si tendue qu'il en oubliait de cracher, ce qui lui mettait parfois des points d'orgue dans la poitrine. Ses poumons sifflants donnaient toute la gamme de l'asthme, depuis les notes graves et profondes jusqu'aux enrouements aigus des jeunes coqs essayant de chanter.
    Il refusa même de monter, quand sa femme, qui tombait de sommeil, vint le chercher. Alors elle partit toute seule, car elle était "du matin", toujours levée avec le soleil, tandis que son homme était "du soir", toujours prêt à passer la nuit avec des amis. Il lui cria: "Tu placeras mon lait de poule devant le feu", et se remit à sa partie. Quand on vit bien qu'on n'en pourrait rien tirer, on déclara qu'il était temps de s'en aller, et chacun gagna son lit.

    午后的情况是凄惨的。这个日耳曼人的坏脾气,谁也不懂一点,各种各样最异样的意念搅得他们头脑发昏了。全体都坐在厨房里,想出好些虚构的事争论不休。他也许要留住他们做人质——不过目的何在?——或者拘留他们当俘虏吧?或者多半还是问他们要一笔可观的赎票费吧?想到这一层,一阵惊慌教他们发狂了。那些最有钱的都是害怕得最厉害的,他们有的是满盛着金币的钱包,他们似乎已经看见自身受到逼迫,把那些钱交到这个倨傲的丘八的两只手里,以赎回自己的生命。于是他们挖空头脑去寻觅种种合乎情理的谎语。去隐蔽他们的财富。去把自己装得贫穷,装得很贫穷。鸟老板拿下了自己那条金表链藏在衣袋里。下降的夜色增加了种种恐慌。灯点好了,这时候,在吃饭以前还有两小时,鸟太太就提议拿纸牌斗一局“三十一点”。那可是一种散心的事。大家同意了。戈尔弩兑也来参加了,由于礼貌,他事前弄熄了他的烟斗。
  伯爵洗了牌来分了,羊脂球举手就拿着了三十一点;不久,牌局的兴味压低了种种分心的畏惧。不过戈尔弩兑发现了鸟老板两口子结合着行使欺骗。
  正要快去吃饭的时候,伏郎卫先生又露面了,他用那种带着痰响的嗓子高声说道:“普鲁士军官要人来问艾丽萨贝特·鲁西小姐是不是还没有改变她的主意。”
  羊脂球站着不动,脸色是很苍白的;随后突然变成了深红,她因为盛怒而呼吸迫促了,迫促得教她失去了说话的能力。末了她才嚷着说:“您可以告诉这个普鲁士下流东西,这个脏东西,这个死尸,说我永远不愿意,您听清楚,我永远不,永远不,永远不。”
  胖掌柜出去了。于是羊脂球被人包围了,被人询问了,被人央求了,所有的人都指望她揭穿普鲁士军官请她谈话的秘密。她开初是拒绝说明的;但是没有多久盛怒激动了她,她叫唤道:“他要的?他要的?他要的是和我睡觉!”谁也不觉得这句话刺耳,因为当时的公愤实在很活跃。戈尔弩兑猛烈地把酒杯向桌上一搁竟打破了它。那是大声斥责这个卑劣丘八的一种公愤,一种怒潮,一种为了抵抗的全体结合,仿佛那丘八向她身上强迫的这种牺牲就是向每一个人要求一部分。伯爵用厌弃的态度声言这些家伙的品行简直像古代的野蛮人。特别是那些妇人对于羊脂球都显示一种有力的和爱抚性的怜惜。两个嬷嬷本来是只在吃饭的时候才出来的,早就低着头什么也没有说。
  第一阵愤怒平了,那时候他们照旧吃了晚饭,不过话却说得不多;大家计划着。
  妇人们是早早退出的,男子们吸着雪茄,一面组织另外一种比较具有赌博性的牌局,邀请了伏郎卫先生参加,他们以为这样就便于巧妙地向掌柜询问怎样去制伏普鲁士军官。不过掌柜只注意自己的牌,什么话也不听,什么话也不回答,反而不断地重复说道:“留心牌哟,先生们,留心牌哟。”他的思虑紧张得连吐痰都忘了,使得痰在胸脯里不时装上了好些延音符。他的肺叶是呼啸的,发得出气喘症的全部音阶,从那些低而深的音符数到小雄鸡勉强啼唱样的尖锐而发哑声音都是无一不备的。
  他妻子被瞌睡困住的时候来找他了,他竟至于拒绝上楼去。于是她独自走了,因为她是“干早班的”,素来和太阳一同起身,而她丈夫却是“干晚班的”,素来准备和朋友们熬夜。他这时候向她叫唤:你要把我的蛋黄甜羹搁在火边。”接着又来斗牌了。大家在看见无法从他那里打听到一点消息的时候,就说是应当散了,每一个人都回到了床上。


 

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