Il faut être le compagnon et non le maître de sa femme.
Traduction littérale du proverbe roman:
De sa molher cal estre
Lo companho no lo maestre.
Il faut que l'autorité d'un mari sur sa femme soit celle de la raison. Il doit s'appliquer à la diriger par de sages conseils, non par des prescriptions rigoureuses, être pour elle un guide bienveillant, non un dominateur tyrannique.
La nature a soumis la femme à l'homme, mais la nature ne connaît point d'esclaves. (Prov. chinois.)
«Il faut, dit Plutarque dans ses Préceptes de mariage, que le mari domine la femme, non comme le seigneur fait son esclave, ains (mais) comme l'âme fait le corps, par une mutuelle dilection et affection dont il est lié avec elle, et en lui complaisant et la gratifiant.»
On lit dans une interprétation talmudique du passage de la Genèse sur la création d'Ève: «Si Dieu eût voulu que la femme devînt le chef de l'homme, il l'eût tirée de son cerveau; s'il eût voulu qu'elle fût son esclave, il l'eût tirée de ses pieds. Il voulut qu'elle fût sa compagne et son égale, en conséquence il la tira de son côté.» Ce que saint Thomas a redit, en l'amplifiant de cette manière: «Dieu a créé ainsi la première femme d'abord par égard pour la dignité de l'homme, afin que l'homme fût lui seul le principe de toute espèce, comme Dieu est le seul principe de tout l'univers. En second lieu, la femme n'a pas été créée de la tête de l'homme, afin que l'on sache qu'elle ne doit pas dominer l'homme en maîtresse de l'homme; en troisième lieu, elle n'a pas été créée des pieds de l'homme, afin que l'on sache qu'elle ne doit pas être méprisée de l'homme comme la servante et l'esclave de l'homme; mais elle a été créée du côté de l'homme, du cœur même de l'homme, afin que l'on sache qu'elle doit être aimée par l'homme comme la moitié de l'homme, la compagne de l'homme, l'égale de l'homme.»
Ce passage de saint Thomas a été traduit et cité par le P. Ventura dans un sermon.