法汉翻译经典:《鼠疫》第一章第二节(9)
Rentré chez lui, Rieux téléphonait à son confrère Richard, un des médecins les Plus importants de la ville.
- Non, disait Richard, je n'ai rien vu d'extraordinaire.
- Pas de fièvre avec inflammations locales ?
- Ah ! si, pourtant, deux cas avec des ganglions très enflammés.
- Anormalement ?
- Heu, dit Richard, le normal, vous savez...
里厄一回家就打电话给他的同行里夏尔,后者是城里最有地位的医生之一。
里夏尔说:“没有,我没有发现特别情况。”
“没有人因为局部发炎而引起发烧的吗?”
“啊,这倒有的,有两例淋巴结异常肿胀。”
“肿得不正常吗?”
里夏尔说:“嗯,所谓正常,您也知道……”
Le soir, dans tous les cas, le concierge délirait et, à quarante degrés, se plaignait des rats. Rieux tenta un [32] abcès de fixation. Sous la brûlure de la térébenthine, le concierge hurla : « Ah ! les cochons ! »
Les ganglions avaient encore grossi, durs et ligneux au toucher. La femme du concierge s'affolait :
- Veillez, lui dit le docteur, et appelez-moi s'il y a lieu.
晚上,看门人不停地讲胡话,抱怨那些老鼠,体温高达40℃。里厄试行固定性脓肿处理。在松节油的烧灼下,看门人嘶声嚎叫:“啊!这些畜生!”
淋巴结已肿得更大了,摸上去像木块似地坚硬。看门人的妻子急疯了。
“夜里得守着他,”医生对她说,“有什么情况就来叫我。”
Le lendemain, 30 avril, une brise déjà tiède soufflait dans un ciel bleu et humide. Elle apportait une odeur de fleurs qui venait des banlieues les plus lointaines. Les bruits du matin dans les rues semblaient plus vifs, plus joyeux qu'à l'ordinaire. Dans toute notre petite ville, débarrassée de la sourde appréhension où elle avait vécu pendant la semaine, ce jour-là était celui du renouveau. Rieux lui-même, rassuré par une lettre de sa femme, descendit chez le concierge avec légèreté. Et en effet, au matin, la fièvre était tombée à trente-huit degrés. Affaibli, le malade souriait dans son lit.
- Cela va mieux, n'est-ce pas, docteur ? dit sa femme.
- Attendons encore.
第二天,四月三十日,天空一片蔚蓝,已经微带暖意的和风送来了湿润的空气。随风而来的是一阵从远郊吹来的花香。早晨街头的人声好像比往常更加活跃,更加欢乐。在我们这个小城市里,全体居民从一星期来暗中担忧的心情中解放出来,这一天颇有大地回春的气息c里厄自己也由于接到了他妻子的回信而放了心,怀着轻松的心情下楼来到了看门人的家中。病人早上的体温已下降到38℃。他觉得浑身软弱无力,躺在床上微笑着。
他老婆对医生说:“医生,他好点了,是吗?”
“等一下再看。”
Mais, à midi, la fièvre était montée d'un seul coup à quarante degrés, le malade délirait sans arrêt et les vomissements avaient repris. Les ganglions du cou étaient douloureux au toucher et le concierge semblait vouloir tenir sa tête le plus possible éloignée du corps. Sa femme était assise au pied du lit, les mains sur la couverture, tenant doucement les pieds du malade. Elle regardait Rieux.
- Écoutez, dit celui-ci, il faut l'isoler et tenter un traitement d'exception. Je téléphone à l'hôpital et nous le transporterons en ambulance.
但到了中午,体温一下子上升到40℃。病人吃语不断,又呕吐起来。颈上的淋巴结痛得不能碰,看门人好像拼命要把他的头伸出身子之外。他老婆坐在床脚边,双手放在被子上轻轻握住病人的两只脚,眼望着里厄。
里厄说:“这样吧,把他隔离起来进行特殊治疗。我去给医院打电话叫辆救护车来把他送去。”
Deux heures après, dans l'ambulance, le docteur et la femme se penchaient sur le malade. De sa bouche tapissée de fongosités, des bribes de mots sortaient : « Les rats ! » disait-il. Verdâtre, les lèvres cireuses, les paupières [33] plombées, le souffle saccadé et court, écartelé par les ganglions, tassé au fond de sa couchette comme s'il eût voulu la refermer sur lui ou comme si quelque chose, venu du fond de la terre, l'appelait sans répit, le concierge étouffait sous une pesée invisible. La femme pleurait.
- N'y a-t-il donc plus d'espoir, docteur ?
- Il est mort, dit Rieux.
过了两小时,在救护车里,医生和看门人的老婆俯身望着病人。从他布满章状赘生物的嘴里断断续续地吐出几个字:“老鼠!”他脸色铁青,嘴唇蜡黄,眼皮也呈铅青色,呼吸短促,身体被淋巴结肿胀折磨得像在撕裂开来,他蜷缩在小床里,好像想让床把自己裹起来似的,又仿佛地底下有什么声音在紧迫地召唤着他。看门人在某种无形的压力下呼吸停止了。他的老婆哭了起来。
“医生,难道没有希望了吗?”
“他死了。”里厄说。