法汉翻译经典:《鼠疫》第一章第三节(1)
La mort du concierge, il est possible de le dire, marqua la fin de cette période remplie de signes déconcertants et le début d'une autre, relativement plus difficile, où la surprise des premiers temps se transforma peu à peu en panique. Nos concitoyens, ils s'en rendaient compte désormais, n'avaient jamais pensé que notre petite ville pût être un lieu particulièrement désigné pour que les rats y meurent au soleil et que les concierges y périssent de maladies bizarres. De ce point de vue, ils se trouvaient en somme dans l'erreur et leurs idées étaient à réviser. Si tout s'était arrêté là, les habitudes sans doute l'eussent emporté. Mais d'autres parmi nos concitoyens, et qui n'étaient pas toujours concierges ni pauvres, durent suivre la route sur laquelle M. Michel s'était engagé le premier. C'est à partir de ce moment que la peur, et la réflexion avec elle, commencèrent.
我们可以这样说:看门人的死标志着一个充满使人茫然失措的迹象的时期已结束和另一个更为艰难的时期已开始。在这一时期里,原先的震惊正在逐渐转变为恐慌。市民们以前从未想到我们这座小城会成为一个老鼠倒毙在光天化日之下、看门人死于怪病的鬼地方。现在,他们开始意识到了这一点。他们过去的想法是错误的,现在不得不修正了。如果事态发展仅仅到此为止,那么人们久而久之无疑也就会习惯成自然了。但是,在市民中间不仅是看门人和穷汉,还有其他一些人也走上了米歇尔领头走的道路。就从这一时刻起,人们开始感到恐怖,开始思考。
Cependant, avant d'entrer dans le détail de ces nouveaux événements, le narrateur croit utile de donner sur la période qui vient d'être décrite l'opinion d'un autre témoin. Jean Tarrou, qu'on a déjà rencontré au début de ce récit, s'était fixé à Oran quelques semaines plus tôt et habitait, depuis ce temps, un grand hôtel du centre. [35] Apparemment, il semblait assez aisé pour vivre de ses revenus. Mais, bien que la ville se fût peu à peu habituée à lui, personne ne pouvait dire d'où il venait, ni pourquoi il était là. On le rencontrait dans tous les endroits publics. Dès le début du printemps, on l'avait beaucoup vu sur les plages, nageant souvent et avec un plaisir manifeste. Bonhomme, toujours souriant, il semblait être l'ami de tous les plaisirs normaux, sans en être l'esclave. En fait, la seule habitude qu'on lui connût était la fréquentation assidue des danseurs et des musiciens espagnols, assez nombreux dans notre ville.
在详细叙述新发生的事件之前,作者认为有必要提供另一位见证人对于刚才描述过的这一时期的看法。在本文的开头,我们曾提到过让•塔鲁,他是在几个星期以前来奥兰定居的,从那时起就住在市中心的一家大旅馆里。表面看来,他依靠自己的收入过活,生活相当舒适。城里的居民虽然渐渐地跟他熟悉起来,但谁都不知道他是从哪儿来的,也不明白他来到这里的目的。在所有的公共场所都碰得到他。从早春起,人们常在海滨见到他在欢畅地游泳。这位脸上常带笑容的好好先生好像对一切正当娱乐都很来劲,却不人迷。事实上,他唯一为人所知的习惯是同本城人数不少的西班牙籍舞蹈家和音乐家经常地往来。
Ses carnets, en tout cas, constituent eux aussi une sorte de chronique de cette période difficile. Mais il s'agit d'une chronique très particulière qui semble obéir à un parti pris d'insignifiance. À première vue, on pourrait croire que Tarrou s'est ingénié à considérer les choses et les êtres par le gros bout de la lorgnette. Dans le désarroi général, il s'appliquait, en somme, à se faire l'historien de ce qui n'a pas d'histoire. On peut déplorer sans doute ce parti pris et y soupçonner la sécheresse du cœur. Mais il n'en reste pas moins que ces carnets peuvent fournir, pour une chronique de cette période, une foule de détails secondaires qui ont cependant leur importance et dont la bizarrerie même empêchera qu'on juge trop vite cet intéressant personnage.
他的那些笔记本里的记载,不管怎么说,也可算是这段困难时期的一种记事。但是这段记事很特别,似乎反映出一种偏重细小事物的成见。初看起来,人们可能以为塔鲁是一个着眼于琐碎细节的人。在这全城的大动乱中,他总是致力于记述这段历史的轶闻琐事。人们无疑地要为他这种成见感到惋惜,对他的铁石心肠表示怀疑。可是,正是这些笔记本能够对这一时期的记事提供大宗具有重大意义的次要细节,也正是这些细节的离奇古怪,使人们不至过早地对这位风趣人物作出判断。