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CHAPITRE XII.

时间:2021-04-21来源:互联网 进入法语论坛
核心提示:C'est en vain que j'essayerais de dcrire l'tonnement et l'inquitude d'Herbert quand lui, moi et Provis nous nous assmes
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 C'est en vain que j'essayerais de décrire l'étonnement et l'inquiétude d'Herbert quand lui, moi et Provis nous nous assîmes devant le feu et que je lui confiai le secret tout entier. Je voyais mes propres sentiments se refléter sur ses traits, et surtout ma répugnance envers l'homme qui avait tant fait pour moi.
 
Mais ce qui eût suffi pour creuser un abîme entre cet homme et nous, s'il n'y avait eu rien d'autre pour nous diviser, c'eût été son triomphe pendant mon récit. À part le regret profond qu'il avait de s'être montré petit dans une certaine occasion, depuis son retour, point sur lequel il se mit à fatiguer Herbert, dès que ma révélation fut terminée, il n'avait pas la moindre idée qu'il me fût possible de trouver quelque chose à reprendre dans ma bonne fortune. Il se vantait d'avoir fait de moi un gentleman et d'être venu pour me voir soutenir ce rôle avec ses grandes ressources, tout autant pour moi que pour lui-même; que c'était une vanité fort agréable pour tous deux, et que, tous deux, nous devions en être très fiers. Telle était la conclusion parfaitement établie dans son esprit.
 
«Car, voyez-vous, vous qui êtes l'ami de Pip, dit-il à Herbert après avoir discouru pendant un moment, je sais très bien qu'une fois, depuis mon retour, j'ai été petit pendant une demi-minute. J'ai dit à Pip que je savais que j'avais été petit; mais ne vous inquiétez pas de cela, je n'ai pas fait de Pip un gentleman, et Pip ne fera pas un gentleman de vous, sans que je sache ce qui vous est dû à tous les deux. Vous, mon cher enfant, et vous, l'ami de Pip; vous pouvez tous deux compter me voir toujours gentiment muselé. À dater de cette demi-minute, où je me suis laissé entraîner à une petitesse, je suis muselé; je suis muselé maintenant, et je serai toujours muselé.
 
—Certainement,» dit Herbert.
 
Mais il paraissait ne pas trouver en cela de consolation suffisante, et restait embarrassé et troublé.
 
Nous avions hâte de voir arriver l'instant où il irait prendre possession de son logement et de rester ensemble, mais il éprouvait évidemment une certaine crainte à nous laisser seuls, et il ne partit que tard. Il était plus de minuit quand je le conduisis par Essex Street à sa sombre porte, où je le laissai sain et sauf. Quand elle se referma sur lui, j'éprouvais le premier moment de tranquillité que j'eusse éprouvé depuis le soir de son arrivée.
 
Cependant, je n'avais pas entièrement perdu le souvenir de l'homme que j'avais trouvé sur l'escalier; j'avais toujours regardé autour de moi, lorsque le soir je menais mon hôte prendre l'air, et en le ramenant; et maintenant encore, je regardais tout autour de moi. Il est difficile, dans une grande ville, de ne pas soupçonner qu'on vous épie quand on a conscience de courir quelque danger en étant suivi; je ne pouvais cependant me persuader que les gens auprès desquels je passais s'occupassent de mes mouvements. Les quelques personnes qui passaient suivaient leurs différents chemins, et les rues étaient désertes quand je rentrai dans le Temple. Personne n'était sorti par la porte en même temps que nous. Personne ne rentra par la porte en même temps que moi. En passant près de la fontaine, je vis les fenêtres de derrière éclairées; elles paraissaient brillantes et calmes, et en restant quelques moments sous la porte de la maison où je demeurais, avant de monter, je pus remarquer que la cour du Jardin était aussi tranquille et silencieuse que l'escalier, quand je le montai.
 
Herbert me reçut les bras ouverts, et jamais je n'avais encore senti si complètement la douceur d'avoir un ami. Après qu'il m'eût adressé quelques paroles de sympathie et d'encouragement, nous nous assîmes pour examiner la situation et voir ce qu'il fallait faire.
 
La chaise que Provis avait occupée était encore à la place où elle avait été pendant toute la soirée; car il avait une manière à lui de s'emparer d'un endroit, de s'y établir en remuant sans cesse, et en se mouvant par le même cercle de petits mouvements habituels, avec sa pipe, son tabac tête de nègre, son coutelas, son paquet de cartes et je ne sais quoi encore, comme si tout cela était inscrit d'avance sur une ardoise. Sa chaise était, dis-je, restée où il l'avait laissée. Herbert la prit sans y faire attention; mais un instant après, il la quitta brusquement, la mit de côté et en prit une autre. Il n'est pas besoin de dire après cela, qu'il avait conçu une aversion profonde pour mon protecteur, et je n'eus pas besoin non plus d'avouer la mienne. Nous échangeâmes cette confidence sans proférer une seule syllabe.
 
«Eh! bien, dis-je à Herbert, quand je le vis établi sur une autre chaise, que faut-il faire?
 
—Mon pauvre cher Haendel, répondit-il en se tenant la tête dans les mains, je suis trop abasourdi pour réfléchir à quoi que ce soit.
 
—Et moi aussi, j'ai été abasourdi quand ce coup est venu fondre sur moi. Cependant il faut faire quelque chose. Il veut faire de nouvelles dépenses, avoir des chevaux, des voitures, et afficher des dehors de prodigalité de toute espèce. Il faut l'arrêter d'une manière ou d'une autre.
 
—Vous voulez dire que vous ne pouvez accepter....
 
—Comment le pourrais-je? dis-je, comme Herbert s'arrêtait. Pensez-y donc!... Regardez-le!»
 
Un frisson involontaire nous parcourut tout le corps.
 
«Cependant, Herbert, j'entrevois l'affreuse vérité. Il m'est attaché, très fortement attaché. Vit-on jamais une destinée semblable!
 
—Mon pauvre cher Haendel! répéta Herbert.
 
—Et puis, dis-je en coupant court à ses bienfaits, en ne recevant pas de lui un seul penny de plus, songez à ce que je lui dois déjà! et puis, je suis couvert de dettes, très lourdes pour moi qui n'ai plus aucune espérance, qui n'ai pas appris d'état et qui ne suis bon à rien.
 
—Allons!... allons!... allons!... fit Herbert, ne dites pas bon à rien.
 
—À quoi suis-je bon? Je ne sais qu'une chose à laquelle je sois bon, et cette chose est de me faire soldat, et je le serais déjà, cher Herbert, si je n'avais voulu d'abord prendre conseil de votre amitié et de votre affection.»
 
Ici je m'attendris, bien entendu, et bien entendu aussi Herbert, après avoir saisi chaleureusement ma main, prétendit ne pas s'en apercevoir.
 
«Mon cher Haendel, dit-il après un moment de réflexion, l'état de soldat ne fera pas l'affaire.... Si vous étiez décidé à renoncer à sa protection et à ses faveurs, je suppose que vous ne le feriez qu'avec l'espoir vague de lui rendre un jour ce que vous en avez déjà reçu. Cet espoir ne serait pas grand, si vous vous faisiez soldat! sans compter que c'est absurde. Vous seriez bien mieux dans la maison de Clarricker, toute petite qu'elle soit; je suis sur le point de m'y associer, vous savez.»
 
Pauvre garçon! il ne soupçonnait pas avec quel argent.
 
«Mais il y a une autre question, dit Herbert; Provis est un homme ignorant et résolu qui a eu longtemps une idée fixe. Plus que cela, il me paraît (je puis me tromper sur son compte), être un homme désespéré et d'un caractère très violent.
 
—Je le sais, répondis-je; laissez-moi vous raconter quelle preuve j'en ai eue.»
 
Et je lui dis, ce que j'avais passé sous silence dans mon récit, la rencontre avec l'autre forçat.
 
«Voyez alors, dit Herbert; pensez qu'il vient ici au péril de sa vie pour la réalisation de son idée fixe. Au moment de cette réalisation, après toutes ses peines et son espoir, vous minez le terrain sous ses pieds, vous détruisez ses projets, et vous lui enlevez le fruit de ses labeurs. Ne voyez-vous rien qu'il puisse faire sous le coup d'un tel désappointement?
 
—Oui, Herbert, j'y ai songé et j'en ai rêvé; depuis la fatale soirée de son arrivée, rien n'a été plus présent à mon esprit que la crainte de le voir se faire arrêter lui-même.
 
—Alors, vous pouvez compter, dit Herbert, qu'il y aurait grand danger à ce qu'il s'y exposât; c'est là le pouvoir qu'il exercera sur vous tant qu'il sera en Angleterre, et ce serait le plan qu'il adopterait infailliblement si vous l'abandonniez.»
 
Je fus tellement frappé d'horreur à cette idée, qui s'était tout d'abord présentée à mon esprit, que je me regardais en quelque sorte déjà comme son meurtrier. Je ne pus rester en place sur ma chaise, et je me mis à marcher çà et là à travers la chambre, en disant à Herbert que, même si Provis était reconnu et arrêté malgré lui, je n'en serais pas moins malheureux, bien qu'innocent. Oui, et j'étais si malheureux, en l'ayant loin ou près de moi, que j'eusse de beaucoup préféré travailler à la forge tous les jours de ma vie, que d'en arriver là! Mais il n'y avait pas à sortir de cette question: Que fallait-il faire?
 
«La première et la principale chose à faire, dit Herbert, c'est de l'obliger à quitter l'Angleterre. Dans ce cas, vous partiriez avec lui, et alors il ne demanderait pas mieux que de s'en aller.
 
—Mais en le conduisant n'importe où, pourrai-je l'empêcher de revenir?
 
—Mon bon Haendel, n'est-il pas évident qu'avec Newgate dans la rue voisine, il y a plus de chances ici que partout ailleurs à ce que vous lui fassiez adopter votre idée et le rendiez plus docile. Si l'on pouvait se servir de l'autre forçat ou de n'importe quel événement de sa vie pour trouver le prétexte de le faire partir....
 
—Là, encore! dis-je en m'arrêtant devant Herbert, et tenant en avant mes mains ouvertes, comme si elles contenaient le désespoir de la cause; je ne connais rien de sa vie, je suis devenu presque fou l'autre soir, lorsqu'étant assis, je l'ai vu devant moi, si lié à mon bonheur et à mon malheur, et pourtant je le connais à peine, si ce n'est pour être l'affreux misérable qui m'a terrifié pendant deux jours de mon enfance!»
 
Herbert se leva et passa son bras sous le mien; nous marchâmes lentement, de long en large, en paraissant étudier le tapis.
 
«Haendel! dit Herbert en s'arrêtant, vous êtes bien convaincu que vous ne pouvez plus accepter d'autres bienfaits de lui, n'est-ce pas?
 
—Parfaitement.... Assurément, vous le seriez aussi, si vous étiez à ma place.
 
—Et vous êtes convaincu que vous devez rompre avec lui?
 
—Herbert, pouvez-vous me le demander?
 
—Et vous avez et êtes obligé d'avoir assez de tendresse pour la vie qu'il a risquée pour vous, pour comprendre que vous devez l'empêcher, s'il est possible, de la risquer en pure perte.... Alors, vous devez le faire sortir d'Angleterre avant de bouger un doigt pour vous tirer vous-même d'embarras. Une fois cela fait, au nom du ciel! tâchez de vous tirer d'affaire, et nous verrons cela ensemble, mon cher et bon camarade.»
 
Ce fut une consolation de se serrer les mains là-dessus, et de marcher encore de long en large n'ayant que cela de fait.
 
«Maintenant, Herbert, dis-je, pour tâcher d'apprendre quelque chose de son histoire, je ne connais qu'un moyen: c'est de la lui demander de but en blanc.
 
—Oui... demandez-la-lui, dit Herbert, quand nous serons réunis à déjeuner demain matin.»
 
En effet, il avait dit, en quittant Herbert, qu'il viendrait déjeuner avec nous.
 
Après avoir arrêté ce projet, nous allâmes nous coucher. J'eus les rêves les plus étranges, et je m'éveillai sans m'être reposé. En m'éveillant, je repris aussi la crainte que j'avais perdue pendant la nuit, de le voir découvert et arrêté pour rupture de ban. Une fois éveillé, cette crainte ne me quitta plus.
 
Provis arriva à l'heure convenue, tira son coutelas et se mit à table. Il avait fait les plus beaux projets pour que son gentleman se montrât le plus magnifiquement et agît en véritable gentleman, et il m'excitait à entamer promptement le portefeuille qu'il avait laissé en ma possession. Il considérait nos chambres et son logement comme des résidences provisoires, et me conseillait de chercher tout de suite une maisonnette élégante, dans laquelle il pourrait avoir un «pied-à-terre,» près de Hyde Park. Quand il eut fini de déjeuner, et pendant qu'il essuyait son couteau sur son pantalon, je lui dis sans aucun préambule:
 
«Hier soir, après que vous fûtes parti, j'ai parlé à mon ami de la lutte dans laquelle les soldats vous avaient trouvé engagé dans les marais, au moment où nous sommes arrivés; vous en souvenez-vous?
 
—Si je m'en souviens! dit-il, je crois bien!
 
—Nous désirons savoir quelque chose sur cet homme et sur vous. Il est étrange de savoir si peu sur votre compte à tous deux, et particulièrement sur vous, que ce que j'en ai pu dire à mon ami la nuit dernière. Ce moment n'est-il pas aussi bien choisi qu'un autre pour en apprendre davantage?
 
—Eh bien, dit-il après avoir réfléchi, vous êtes engagé par serment, vous savez, vous, l'ami de Pip.
 
—Assurément! répondit Herbert.
 
—Pour tout ce que je dis, vous savez, dit-il en insistant, le serment s'applique à tout.
 
—C'est ainsi que je le comprends.
 
—Et voyez-vous, tout ce que j'ai fait est fini et payé.»
 
Il insista de nouveau.
 
«Comme vous voudrez.»
 
Il sortit sa pipe noire et allait la remplir de tête de nègre, quand, jetant les yeux sur le paquet de tabac qu'il tenait à la main, il parut réfléchir que cela pourrait embrouiller le fil de son récit. Il le rentra, ficha sa pipe dans une des boutonnières de son habit, étendit une main sur chaque genou, et, après avoir considéré le feu d'un œil irrité pendant quelques moments, il se tourna vers nous et raconta ce qui suit.
 
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