Le malade imaginaire
无病呻吟
--Molière
莫里哀
Scène IX 第二幕 场景九
BÉRALDE, ARGAN.
BÉRALDE: Hé bien! mon frère, qu'est-ce? comment vous portez-vous?
ARGAN: Ah! mon frère, fort mal.
BÉRALDE: Comment "fort mal"?
ARGAN: Oui, je suis dans une faiblesse si grande, que cela n'est pas croyable.
BÉRALDE: Voilà qui est fâcheux.
ARGAN: Je n'ai pas seulement la force de pouvoir parler.
BÉRALDE: J'étais venu ici, mon frère, vous proposer un parti pour ma nièce Angélique.
ARGAN, parlant avec emportement, et se levant de sa chaise: Mon frère, ne me parlez point de cette coquine-là. C'est une friponne, une impertinente, une effrontée, que je mettrai dans un convent avant qu'il soit deux jours.
BÉRALDE: Ah! voilà qui est bien: je suis bien aise que la force vous revienne un peu, et que ma visite vous fasse du bien. Oh çà! nous parlerons d'affaires tantôt. Je vous amène ici un divertissement, que j'ai rencontré, qui dissipera votre chagrin, et vous rendra l'âme mieux disposée aux choses que nous avons à dire. Ce sont des gyptiens, vêtus en Mores, qui font des danses mêlées de chansons, où je suis sûr que vous prendrez plaisir; et cela vaudra bien une ordonnance de Monsieur Purgon. Allons.