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【法国文学】卡门Carmen --Prosper Mérimée III (4)

时间:2021-09-12来源:互联网 进入法语论坛
核心提示:【法国文学】卡门Carmen --Prosper Mrime III (4)demandai-je. Jeus grand-peinesavoir ce qui stait pass, car toutes lesouvri
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【法国文学】卡门Carmen --Prosper Mérimée III (4)

demandai-je. J’eus grand-peine à savoir ce qui s’était passé, car toutes les
ouvrières me parlaient à la fois. Il paraît que la femme blessée s’était vantée
d’avoir assez d’argent en poche pour acheter un âne au marché de Triana. –
Tiens, dit Carmen qui avait une langue, tu n’as donc pas assez d’un balai ?
– L’autre, blessée du reproche, peut-être parce qu’elle se sentait véreuse
sur l’article, lui répond qu’elle ne se connaissait pas en balais, n’ayant pas
l’honneur d’être Bohémienne ni filleule de Satan, mais que mademoiselle
Carmencita ferait bientôt connaissance avec son âne, quand M. le corrégidor
la mènerait à la promenade avec deux laquais par-derrière pour l’émoucher.
– Eh bien ! moi, dit Carmen, je te ferai des abreuvoirs à mouches sur la joue,
et je veux y peindre un damier. – Là-dessus, vli ! vlan ! elle commence, avec
le couteau dont elle coupait le bout des cigares, à lui dessiner des croix de
saint André sur la figure.
Le cas était clair ; je pris Carmen par le bras : – Ma sœur, lui dis-
je poliment, il faut me suivre. – Elle me lança un regard comme si elle
me reconnaissait ; mais elle dit d’un air résigné : – Marchons. Où est ma
mantille ? – Elle la mit sur sa tête de façon à ne montrer qu’un seul de ses
grands yeux, et suivit mes deux hommes, douce comme un mouton. Arrivés
au corps de garde, le maréchal-des-logis dit que c’était grave, et qu’il fallait
la mener à la prison. C’était encore moi qui devais la conduire. Je la mis
entre deux dragons, et je marchais derrière comme un brigadier doit faire
en semblable rencontre. Nous nous mîmes en route pour la ville. D’abord
la Bohémienne avait gardé le silence, mais dans la rue du Serpent, – vous
la connaissez, elle mérite bien son nom par les détours qu’elle fait, – dans
la rue du Serpent, elle commence par laisser tomber sa mantille sur ses
épaules, afin de me montrer son minois enjôleur, et, se tournant vers moi
autant qu’elle pouvait, elle me dit :
– Mon officier, où me menez-vous ?
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