Le petit Guillaume était plein de fougue et d'impétuosité; quelque chose qu'il fit, il s'y livrait avec trop d'ardeur. Parfois il travaillait avec tant d'acharnement qu'il se rendait malade. Dans ses jeux il mettait tant de vivacité et d'abandon que souvent il se faisait des blessures dangereuses. Un jour que, dans l'été il courait après des papillons, il se livra avec emportement à ce plaisir, et se mit tout en nage et hors d'haleine. Mourant de soif, il rencontra une belle source dont l'eau claire comme le cristal, et froide comme la glace, coulait à l'ombre d'un bocage. Guillaume se précipita vers cette eau et en but à longs traits: à peine eut-il commis cette imprudence qu'il se sentit malade et ne put qu'à grand'peine retourner chez son père; on le mit au lit, il fut pris d'une fièvre dangereuse, et sa vie fut en danger.