《悲惨世界》法汉对照 第四章 言行合一 2
Une autre fois, recevant une lettre de faire-part du décès d'un gentilhomme du pays, où s'étalaient en une longue page, outre les dignités du défunt, toutes les qualifications féodales et nobiliaires de tous ses parents:
—Quel bon dos a la mort! s'écria-t-il. Quelle admirable charge de titres on lui fait allègrement porter, et comme il faut que les hommes aient de l'esprit pour employer ainsi la tombe à la vanité!
Il avait dans l'occasion une raillerie douce qui contenait presque toujours un sens sérieux. Pendant un carême, un jeune vicaire vint à Digne et prêcha dans la cathédrale. Il fut assez éloquent. Le sujet de son sermon était la charité. Il invita les riches à donner aux indigents, afin d'éviter l'enfer qu'il peignit le plus effroyable qu'il put et de gagner le paradis qu'il fit désirable et charmant. Il y avait dans l'auditoire un riche marchand retiré, un peu usurier, nommé M. Géborand, lequel avait gagné un demi-million à fabriquer de gros draps, des serges, des cadis et des gasquets. De sa vie M. Géborand n'avait fait l'aumône à un malheureux. À partir de ce sermon, on remarqua qu'il donnait tous les dimanches un sou aux vieilles mendiantes du portail de la cathédrale. Elles étaient six à se partager cela. Un jour, l'évêque le vit faisant sa charité et dit à sa sœur avec un sourire:
—Voilà monsieur Géborand qui achète pour un sou de paradis.
Quand il s'agissait de charité, il ne se rebutait pas, même devant un refus, et il trouvait alors des mots qui faisaient réfléchir. Une fois, il quêtait pour les pauvres dans un salon de la ville. Il y avait là le marquis de Champtercier, vieux, riche, avare, lequel trouvait moyen d'être tout ensemble ultra-royaliste et ultra-voltairien. Cette variété a existé. L'évêque, arrivé à lui, lui toucha le bras.
—Monsieur le marquis, il faut que vous me donniez quelque chose.
Le marquis se retourna et répondit sèchement:
—Monseigneur, j'ai mes pauvres.
—Donnez-les-moi, dit l'évêque.
另一次,他接到本乡一个贵人的讣告,一大张纸上所铺排的,除了亡人的各种荣衔以外,还把他所有一切亲属的各种封建的和贵族的尊称全列了上去。他叫着说:“死人的脊骨多么结实!别人把一副多么显赫的头衔担子叫他轻快地背着!这些人也够聪明了,坟墓也被虚荣心所利用!”
他一有机会,总爱说一些温和的讥诮言词,但几乎每次都含着严正的意义。一次,在封斋节,有个年轻的助理主教来到迪涅,在天主堂里讲道。他颇有口才,讲题是“慈善”。他要求富人拯救穷人,以免堕入他尽力形容的那种阴森可怕的地狱,而进入据他所说非常美妙动人的天堂。在当时的听众中,有个叫惹波兰先生的歇了业的商人,这人平时爱放高利贷,在制造大布、哔叽、毛布和高呢帽时赚了五十万。惹波兰先生生平从没有救助过任何穷人。自从那次讲道以后,大家都看见他每逢星期日总拿一个苏①给天主堂大门口的那几个乞讨的老婆婆。她们六个人得去分那个苏。一天,主教撞见他在行那件善事,他笑嘻嘻向他的妹子说:“惹波兰先生又在那儿买他那一个苏的天堂了。”
谈到慈善事业时,他即使碰壁也不退缩,并还想得出一些耐人寻味的话。一次,他在城里某家客厅里为穷人募捐。在座的有一个商特西侯爵,年老,有钱,吝啬,他有方法同时做极端保王党和极端伏尔泰②派。那样的怪事是有过的。主教走到他跟前,推推他的手臂说:“侯爵先生,您得替我捐几文。”侯爵转过脸去,干脆回答说:“我的主教,我有我自己的穷人呢。”
①苏(sou),法国辅币名,相当于二十分之一法郎,即五生丁。
②伏尔泰(Voltaire,1694—1778),一生强烈反对封建制度和贵族僧侣的统治权。
“把他们交给我就是了。”主教说。