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CHAPITRE VII L’HOMME À LA FENÊTRE(3)

时间:2023-09-28来源:互联网 进入法语论坛
核心提示:Franchement, je prfre sortir seule, appuya Mrs Leidner dun tonpremptoire. De tempsautre, la solitude me plat. Elle mest
(单词翻译:双击或拖选)

— Franchement, je préfère sortir seule, appuya Mrs Leidner d’un ton

péremptoire. De temps à autre, la solitude me plaît. Elle m’est même nécessaire.

Je n’insistai pas. Cependant, tout en me rendant à ma chambre, pour y faire

un petit somme, je trouvai étrange que Mrs Leidner, toujours en proie à des

frayeurs nerveuses, se complût à se promener seule, sans aucune protection.

Lorsque, vers trois heures et demie, je quittai ma chambre, je vis au milieu

de la cour un gamin qui lavait des poteries dans une baignoire en cuivre.

Mr Emmott les triait au fur et à mesure. Comme je m’avançais vers eux,

Mrs Leidner rentra par la porte voûtée, l’air plus alerte que jamais. Ses yeux

brillaient ; elle paraissait tout à fait remontée et presque joyeuse.

Le Dr Leidner sortit de son laboratoire et la rejoignit pour lui montrer un

grand plat orné de cornes de taureaux.

— Les couches préhistoriques sont d’une richesse inouïe ! La saison promet.

La découverte de cette tombe, dès le début de nos excavations, fut un heureux

présage. Le seul qui pourrait se plaindre est le père Lavigny. Jusqu’ici, nous

n’avons guère mis de tablettes à jour.

— Il ne me paraît pas avoir tiré parti de celles que nous lui avons remises,

remarqua Mrs Leidner d’un ton sec.

— Il est peut-être un éminent épigraphiste, mais à mon sens il est doublé

d’un remarquable paresseux. Il dort tous les après-midi.

— Byrd nous manque, soupira le Dr Leidner. Ce père Lavigny ne me semble

pas tout à fait orthodoxe, bien que je ne me targue pas d’être compétent en la

matière. Toutefois, une ou deux de ses traductions m’ont plutôt surpris, pour ne

pas dire davantage. J’ai peine à croire, par exemple, à l’exactitude du texte gravé

sur ce bloc de pierre. Bah ! il doit tout de même bien savoir.

Après le thé, Mrs Leidner me demanda s’il me plairait de me promener

jusqu’au fleuve. Peut-être craignait-elle que son refus de me permettre de

l’accompagner au début de l’après-midi eût blessé mon amour-propre.

Afin de lui montrer mon caractère accommodant, je m’empressai

d’acquiescer.

La soirée était délicieuse. Nous traversâmes des champs d’orge et des

vergers en fleurs et arrivâmes enfin au bord du Tigre. Immédiatement à notre

gauche, nous vîmes le chantier où les ouvriers fredonnaient toujours leur chanson

monotone. Un peu à notre droite, une énorme roue à eau, ou noria, tournait en

produisant un curieux grincement qui, tout d’abord, me porta sur les nerfs ; mais

je finis par m’y habituer et bientôt je constatai qu’il exerçait sur moi un effet

calmant. Au-delà de cette roue à eau se dressait le village d’où venaient la plupart

de nos terrassiers.

— Le paysage ne manque pas de beauté, n’est-ce pas ? énonça Mrs Leidner.

— Oui, il est très reposant. On est étonné de se trouver si loin de tout.

— Si loin de tout… répéta Mrs Leidner. En effet, ici, du moins, on

s’attendrait à jouir d’une sécurité absolue.

Je lui jetai un coup d’œil rapide, mais je crois qu’elle parlait plutôt à elle-

même qu’à moi et ne se doutait nullement que ses paroles venaient de trahir sa

pensée.

Nous reprîmes lentement le chemin de la maison.

Tout à coup, Mrs Leidner me serra le bras si violemment que je faillis

pousser un cri de douleur.

— Qui est cet homme, nurse ? Et que fait-il là ?

Un individu se tenait à quelque distance devant nous, à l’endroit où le sentier

tournait vers la maison. Vêtu à l’européenne, il se haussait sur la pointe des pieds

et essayait de regarder par une des fenêtres.

Ensuite, il promena ses yeux autour de lui, nous aperçut et aussitôt se mit en

marche sur le chantier dans notre direction. Les doigts de Mrs Leidner se

resserrèrent sur mon bras.

— Nurse, murmura-t-elle. Nurse !…

— Calmez-vous, chère madame, ce n’est rien, lui dis-je d’une voix

rassurante.

L’homme poursuivit son chemin et passa devant nous. C’était un Iraquien, et

lorsqu’elle le vit de près, Mrs Leidner me lâcha avec un soupir.

— Oh ! ce n’est qu’un Iraquien, dit-elle.

Nous continuâmes notre route. Tout en avançant, je jetai un coup d’œil aux

fenêtres. Non seulement elles étaient munies de barreaux, mais elles étaient

placées trop haut pour qu’on pût y plonger le regard : en effet, le niveau du sol à

cet endroit était plus bas qu’à l’intérieur de la cour.

— C’était un simple curieux, observai-je.

Mrs Leidner acquiesça d’un signe de tête.

— N’empêche qu’à ce moment j’ai soupçonné…

Elle s’interrompit.

Je pensai en moi-même : « Que soupçonniez-vous donc ? Voilà ce que

j’aimerais savoir. Que pouviez-vous bien soupçonner ? »

Du moins, j’avais acquis une certitude : elle redoutait une créature en chair

et en os.

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