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CHAPITRE IX L’HISTOIRE DE Mrs LEIDNER(3)

时间:2023-09-28来源:互联网 进入法语论坛
核心提示:Quelle ide ! Évidemment, cela semble absurde, mais vous auriez pu tre soncomplice et non une vritable infirmire.
(单词翻译:双击或拖选)

— Quelle idée !

— Évidemment, cela semble absurde, mais vous auriez pu être son

complice… et non une véritable infirmière.

— Cette fois, vous déraisonnez !

— Peut-être, car souvent je n’ai plus ma tête à moi.

Frappée par une idée subite, je lui dis :

— Sans doute reconnaîtriez-vous votre premier mari ?

Elle répondit lentement :

— Je n’en suis pas certaine. Songez que ce drame remonte à plus de quinze

ans. Sa physionomie a pu se modifier.

Alors elle frémit.

— J’ai vu son visage une nuit, mais c’était celui d’un mort. J’entendis

frapper à la fenêtre, puis j’aperçus une tête qui grimaçait contre la vitre. Je

poussai des cris et des hurlements… et l’on m’assura qu’il ne s’y trouvait rien !

Je me rappelai, à ce moment, la version de Mme Mercado.

— N’auriez-vous pas plutôt rêvé ?

— Oh ! non, je puis vous l’affirmer !

Moi, je n’en étais pas aussi certaine. Étant donné les circonstances, de tels

cauchemars avaient pu être pris pour la réalité. Comme j’ai pour principe de ne

jamais contredire un patient, j’essayai de la réconforter de mon mieux et lui fis

remarquer que si un étranger rôdait dans les parages, on en serait aussitôt averti.

Je la laissai, je crois, un peu rassurée, puis j’allai trouver Mr Leidner et le

mis au courant de ma conversation avec sa femme.

— Je suis heureux qu’elle se soit confiée à vous, me dit-il simplement. Ces

menaces m’ont affreusement tourmenté. Je suis persuadé que cette tête vue à la

fenêtre et les coups frappés sur la vitre sont le produit de son imagination. Je ne

savais comment la calmer. Que pensez-vous de tout cela, nurse ?

Le ton de sa voix me parut énigmatique, mais je répondis sans hésiter :

— Il est possible que ces lettres ne soient qu’une cruelle plaisanterie.

— Oui, tout me porte à le croire. Mais qu’y faire ? Elle en perd la raison. Je

ne sais moi-même quelle décision prendre.

Moi non plus, du reste. Je soupçonnai une femme là-dessous. Ces lettres

trahissaient une main féminine. Je concevais une arrière-pensée contre

Mme Mercado.

Supposé que, par hasard, elle eût appris la vérité touchant le premier mariage

de Mrs Leidner, elle pouvait fort bien terroriser celle-ci pour assouvir sa jalousie.

Il me répugnait d’en faire allusion au Dr Leidner. On ne peut jamais prévoir

l’attitude de certaines gens en telle ou telle circonstance.

— Oh ! Il n’y a pas lieu de désespérer, lui dis-je en manière de consolation.

Je crois même que Mrs Leidner paraît rassérénée à la suite de notre entretien.

Cela soulage de raconter ses peines. Elles finissent par vous détraquer les nerfs si

vous vous repliez trop sur vous-même.

— Je suis très heureux qu’elle se soit confiée à vous, répéta-t-il. C’est bon

signe. Elle vous donne là une preuve de sympathie. Quant à moi, j’avoue avoir

épuisé tous les moyens pour la tranquilliser.

J’étais sur le point de lui demander s’il avait discrètement averti la police

locale, mais, par la suite, je ne me repentis point d’avoir gardé le silence.

Le lendemain, Mr Coleman devait se rendre à Hassanieh chercher le salaire

des ouvriers. En même temps, il emporterait notre correspondance pour la

remettre à l’avion postal.

Tous, nous jetâmes nos lettres, aussitôt écrites, dans une boîte en bois placée

sur le rebord de la fenêtre dans la salle à manger. Ce soir-là, avant d’aller se

coucher, Mr Coleman prit le courrier, en fit plusieurs paquets qu’il entoura de

bandes en caoutchouc.

Soudain, il poussa un cri.

— Que se passe-t-il ? demandai-je.

Il me tendit une lettre en ricanant.

— Décidément, notre belle Louise déraille. Elle envoie une lettre à la 42 e

Rue, à Paris, France. Je doute que ce soit correct. Auriez-vous l’obligeance de la

lui porter afin qu’elle rectifie cette adresse ? Elle vient d’aller se coucher.

Je pris l’enveloppe et courus chez Mrs Leidner pour la prier de faire la

correction nécessaire. Pour la première fois je voyais l’écriture de Mrs Leidner, et

pourtant elle me sembla familière.

Vers le milieu de la nuit, une idée me frappa tout à coup, cette écriture

ressemblait étonnamment à celle des lettres anonymes, sauf qu’elle était plus

grande et moins régulière.

De nouvelles présomptions affluèrent à mon esprit.

Avait-elle écrit ces lettres elle-même ?

Et son mari mettait-il en doute les affirmations de sa femme ?

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