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CHAPITRE XI UNE DRÔLE D’AFFAIRE(1)

时间:2023-09-28来源:互联网 进入法语论坛
核心提示:CHAPITRE XIUNE DRÔLE DAFFAIREAutant que possible, je me borneexposer mon rle personnel dans cedrame. Je glisserai
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CHAPITRE XI

UNE DRÔLE D’AFFAIRE

Autant que possible, je me borne à exposer mon rôle personnel dans ce

drame. Je glisserai donc sur les événements qui se déroulèrent au cours des deux

heures suivantes : l’arrivée du capitaine Maitland accompagné de la police, et

celle du Dr Reilly. Leur présence détermina dans la maison une consternation

générale ; on procéda aux interrogatoires et à toutes les formalités habituelles en

pareilles circonstances.

Vers cinq heures, les travaux préliminaires se trouvaient déjà bien avancés,

lorsque le Dr Reilly me pria de l’accompagner dans le bureau.

Après avoir fermé la porte, il s’assit dans le fauteuil du Dr Leidner,

m’indiqua un siège en face de lui et me dit à brûle-pourpoint :

— Allons, nurse, arrivons au fait : il se passe ici quelque chose de louche.

Je remontai mes manchettes et lui lançai un regard interrogateur.

Il tira un calepin de sa poche.

— Pour une satisfaction personnelle, je désirerais savoir à quelle heure

exactement le Dr Leidner découvrit le corps de sa femme.

— Il ne devait pas être loin de trois heures moins le quart.

— Comment pouvez-vous l’affirmer ?

— Je consultai ma montre en me levant, et à ce moment-là elle marquait

trois heures moins vingt.

— Permettez-moi de jeter un coup d’œil sur votre montre.

Je la fis glisser de mon poignet et la lui tendis.

— Exacte à la minute. Mes compliments. Voilà du moins une question

réglée. Selon vous, depuis combien de temps était-elle morte ?

— Vraiment, docteur, je n’ose répondre à cette question.

— Allons, sortez un peu de votre réserve professionnelle. Je veux

simplement savoir si votre opinion concorde avec la mienne.

— Ma foi, je crois qu’elle avait cessé de vivre depuis une heure environ.

— Parfait. J’ai examiné le cadavre à quatre heures et demie et j’inclinerais à

établir l’heure de la mort entre une heure quinze et une heure quarante-cinq,

disons vers une heure et demie au plus juste…

Il s’interrompit et, d’un air pensif, tambourina sur la table.

— Voilà une drôle d’histoire ! Que pouvez-vous m’apprendre ? Vous vous

reposiez, disiez-vous ? Avez-vous entendu un bruit quelconque ?

— À une heure et demie ? Non, docteur. Je n’ai rien entendu à une heure et

demie, ni à aucun autre moment. Étendue sur mon lit d’une heure moins le quart à

trois heures moins vingt, je n’ai perçu d’autre son que les fredonnements du boy

dans la cour et quelques appels de Mr Emmott au Dr Leidner sur la terrasse.

— Le petit domestique arabe, oui…

Il fronça le sourcil.

À ce moment, la porte s’ouvrit, livrant passage au Dr Leidner et au capitaine

Maitland. Celui-ci était un curieux petit bonhomme avec des yeux gris, pétillants

de malice.

Le Dr Reilly se leva et poussa le Dr Leidner dans son fauteuil.

— Asseyez-vous donc. Je suis heureux de vous voir. Nous aurons besoin de

vous. Quelque chose m’échappe dans cette affaire.

Le Dr Leidner baissa la tête, puis me regarda.

— Je sais. Ma femme a confié la vérité à miss Leatheran. Au point où en est

l’enquête, nous ne devons rien cacher à la justice. Veuillez donc raconter au

Dr Reilly et au capitaine Maitland ce qui s’est passé hier entre ma femme et vous.

Aussi exactement que possible, je répétai notre entretien.

De temps à autre, le capitaine Maitland poussait une exclamation. Lorsque

j’eus terminé, il se tourna vers le Dr Leidner.

— Tout cela est bien exact, docteur, n’est-ce pas ?

— Tout ce que vient de dire miss Leatheran est absolument exact.

— Quel drame extraordinaire ! remarqua le Dr Reilly. Pouvez-vous nous

montrer ces lettres ?

— Nul doute que vous les trouviez parmi les objets personnels de ma

femme.

— Elle les a tirées de la serviette en cuir placée sur sa table, dis-je.

— Elles doivent y être encore.

Il se tourna vers le capitaine Maitland et son visage, d’ordinaire aimable,

s’assombrit.

— Il ne saurait être question d’étouffer cette histoire, capitaine. L’essentiel

est de trouver le coupable et de le punir.

— Croyez-vous que ce soit le premier mari de Mrs Leidner ? demandai-je.

— N’est-ce point votre opinion, nurse ? me répliqua le capitaine Maitland.

— Il y a tout de même place au doute, observai-je d’une voix hésitante.

— En tout cas, déclara le Dr Leidner, le coupable n’est qu’un vulgaire

assassin, et, j’ajouterai, un fou dangereux. Il faut absolument le prendre. Cela doit

être relativement facile.

Le Dr Reilly proféra lentement :

— La tâche offre peut-être plus de difficultés que vous ne pensez. N’est-ce

pas, Maitland ?

Le capitaine Maitland tira sur sa moustache sans répondre.

Soudain, je frémis.

— Excusez-moi, messieurs, mais je songe à un détail qui peut présenter

quelque intérêt.

Je leur racontai l’histoire de l’Iraquien que nous avions vu tentant de

regarder par la fenêtre et que j’avais aperçu le lendemain autour de la maison,

essayant de faire parler le père Lavigny.

— Bon. Nous allons en prendre note, dit le capitaine Maitland. Ce sera déjà

une piste pour la police. Cet individu peut être mêlé au crime.

— Probablement en qualité d’espion à la solde du criminel, suggérai-je.

Probablement devait-il le prévenir lorsque le champ serait libre.

Le Dr Reilly se frotta le nez d’un geste las.

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