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CHAPITRE XII « JE NE CROYAIS PAS… »(2)

时间:2023-09-28来源:互联网 进入法语论坛
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(单词翻译:双击或拖选)

— À première vue… euh… oui, répondit le Dr Reilly d’un air rêveur.

Il consulta du regard le capitaine Maitland.

— Coïncidence… hein ? Qu’en dites-vous, Maitland ? Partagez-vous cette

idée ? L’attribuerons-nous entièrement à Leidner ?

Le capitaine approuva.

— Allez-y !

— Avez-vous entendu parler d’un certain Hercule Poirot, Leidner ?

Le Dr Leidner, très intrigué, regarda son interlocuteur.

— Ce nom ne m’est pas tout à fait inconnu, dit-il vaguement. Un de mes

amis, M. Van Aldin, m’a parlé de lui en termes très élogieux. C’est un détective

privé, n’est-ce pas ?

— C’est bien cela.

— Mais ce M. Poirot habite Londres. Comment pourrait-il nous aider ?

— C’est juste. Il vit à Londres, répondit le Dr Reilly ; cependant, voici où la

coïncidence entre en jeu. Poirot n’est pas en ce moment à Londres, mais en Syrie,

et il passera par Hassanieh demain en se rendant à Bagdad !

— Qui vous l’a dit ?

— Jean Bérat, le consul français. Hier soir, il a dîné avec nous et nous a

annoncé cette nouvelle. Il paraît que Poirot a découvert l’auteur d’un scandale

militaire en Syrie. Il passe par ici en gagnant Bagdad et, de là, traversera la Syrie

pour retourner à Londres. Que dites-vous de cette coïncidence ?

Le Dr Leidner hésita un instant et, comme pour s’excuser, regarda le

capitaine Maitland.

— Et vous, qu’en pensez-vous, capitaine ?

— J’accueillerais volontiers cette collaboration, s’empressa de répondre le

capitaine. Mes collègues sont d’excellents limiers pour battre la campagne et se

livrer à des enquêtes sur les vendettas entre Arabes, mais, franchement, Leidner,

l’assassinat de votre épouse n’est pas de mon ressort. Tout, dans ce crime, me

semble mystérieux. Je ne demande pas mieux que de voir ce détective prendre en

main cette affaire.

— En d’autres termes, vous m’invitez à faire appel aux services de ce

M. Poirot ? dit Mr Leidner. Et s’il refuse ?

— Il ne refusera pas, affirma le Dr Reilly.

— Qu’en savez-vous ?

— Parce que moi-même, en tant que médecin, si on venait me demander

d’intervenir dans un cas compliqué, disons de méningite cérébro-spinale, je ne me

sentirais pas la force de refuser. Il ne s’agit pas ici d’un crime ordinaire, docteur

Leidner.

— Non, en effet, prononça le Dr Leidner, les lèvres contractées de douleur.

Reilly, auriez-vous l’obligeance de pressentir ce M. Hercule Poirot de ma part ?

— Volontiers.

Le Dr Leidner remercia d’un geste de la main.

— Même en ce moment, dit-il lentement, je ne puis croire que Louise soit

morte.

Je ne pus en supporter davantage.

— Oh ! docteur Leidner ! éclatai-je, je ne saurais vous dire à quel point je

suis affligée au sujet de ce drame. J’ai failli à ma tâche. Mon devoir consistait à

veiller constamment sur Mrs Leidner, afin d’écarter d’elle un tel malheur.

Le Dr Leidner hocha gravement la tête.

— Non, non, mademoiselle, vous n’avez rien à vous reprocher. Dieu me

pardonne, c’est moi qui suis à blâmer… Je ne pouvais croire… Je n’ai jamais cru

un instant qu’un réel danger menaçait la vie de ma femme.

La face crispée, il se leva.

— Je l’ai abandonnée à son destin… Je n’ai rien fait pour empêcher ce

crime… parce que je me suis refusé à croire.

Il sortit de la pièce en chancelant.

Le Dr Reilly leva les yeux vers moi.

— Je me sens moi-même quelques torts envers la défunte. Jusqu’ici, je

considérais que cette femme horripilait son mari et lui donnait sur les nerfs.

— Moi non plus, je n’ai pas pris ses dires au sérieux, avouai-je.

— Tous trois nous nous sommes trompés, conclut le Dr Reilly.

— Il le semblerait, du moins, approuva le capitaine Maitland.

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