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CHAPITRE XIX UN NOUVEAU SOUPÇON(3)

时间:2023-10-07来源:互联网 进入法语论坛
核心提示:Oui, dsole pour tout le monde ici. Cette mort tragique est si affreuse,surtout en ce qui vous concerne. Pour moi ? Comm
(单词翻译:双击或拖选)

Oui, désolée pour tout le monde ici. Cette mort tragique est si affreuse,

surtout en ce qui vous concerne.

Pour moi ? Comment cela ?

Vous êtes un si vieil ami pour tous deux !

Je suis un vieil ami de Leidner, mais Mrs Leidner et moi nétions point

particulièrement liés damitié.

Le ton de ses paroles laissait entendre quil néprouvait envers elle aucune

sympathie. Ah ! si seulement Reilly avait pu lentendre !

Alors, bonne nuit, répétai-je.

Et je courus à ma chambre.

Avant de me déshabiller, je vaquai à diverses occupations : je lavai quelques

mouchoirs, une paire de gants, et écrivis mon journal. Au moment où je me

décidais à me coucher, je jetai par la porte un coup dœil dans la cour. Les

lumières continuaient à brûler dans latelier des architectes et le pavillon sud.

Le Dr Leidner devait encore travailler dans son bureau. Jhésitais à aller lui

souhaiter bonne nuit, car je ne tenais point à paraître obséquieuse. Peut-être men

voudrait-il de le déranger ? Une sorte de scrupule sempara de moi. Après tout

quel mal y avait-il à minquiéter de sa santé et à lui offrir mes services pour le cas

où il aurait besoin de moi ? Je ne ferais quentrer et sortir.

Le Dr Leidner nétait pas là. Dans le bureau éclairé, je trouvai seulement

miss Johnson, la tête penchée sur la table et pleurant à chaudes larmes.

Ce spectacle me bouleversa. Miss Johnson était une personne si calme et si

maîtresse delle-même que je ressentis pour elle une profonde pitié.

Que se passe-t-il donc, mademoiselle ? lui demandai-je, en lui posant la

main sur lépaule. Allons, allons, je ne veux pas de ça ! Il ne faut pas rester ici

toute seule en train de pleurer.

Elle ne me répondit point, mais sanglota de plus belle.

Ne pleurez plus ! suppliai-je. Reprenez courage ! Je vais vous préparer

une bonne tasse de thé chaud !

Levant enfin la tête, elle me répondit :

Inutile, je vous remercie. Tout va bien à présent. Je me conduis comme

une sotte.

Quest-ce qui vous tourmente ainsi ?

Après un moment dhésitation, elle me dit :

Cest trop affreux

Pensez à autre chose, lui conseillai-je. Il faut se résigner devant

lirréparable. À quoi bon vous mettre dans un pareil état ?

Elle se redressa et arrangea sa chevelure.

Je sais que je me rends ridicule à vos yeux, prononça-t-elle de sa voix

grave. Jugeant préférable de moccuper utilement, je mettais un peu dordre dans

ce bureau lorsque, soudain, jai été prise dune crise de larmes.

Oui, oui, je comprends. Allez vous coucher maintenant et je vous

apporterai au lit une bonne tasse de thé et une bouteille deau chaude.

Elle dut sexécuter, car je repoussai toute protestation.

Merci, mademoiselle, me dit-elle lorsque, bien installée dans son lit, et les

pieds au chaud, elle buvait son thé. Vous êtes la bonté même, me dit-elle. Il est

assez rare que je me laisse abattre ainsi.

Oh ! cela arrive à nimporte qui en pareilles circonstances. Vous avez

éprouvé tant démotions et de fatigue ! Ajoutez à cela la visite de la police. Je

vous assure que moi-même je ne me sens pas dans mon état normal.

Lentement et dune voix étrange, elle reprit :

Ce que vous disiez tout à lheure me paraît très judicieux. Nous ne

pouvons rien devant lirréparable(Elle se tut pendant quelques secondes et

reprit dun ton qui me rendit perplexe.) Cette femme nétait pas bonne !

Je mabstins de discuter ce point avec elle. Lantipathie qui régnait entre les

deux femmes ne mavait jamais surprise. Miss Johnson se réjouissait peut-être, en

son for intérieur, du décès de Mrs Leidner et, se rendant compte de la bassesse de

ce sentiment, avait-elle eu honte delle-même ?

Maintenant, faites-moi le plaisir de dormir et de ne plus songer à vos

soucis.

Je ramassai différents objets et mis un peu dordre dans la chambre, posai

ses bas sur le dossier de la chaise et pendis ses vêtements à un portemanteau, Sur

le parquet, japerçus une petite boule de papier froissé qui avait dû tomber de sa

poche.

Jétais en train de la déplier afin de voir sil convenait de la jeter au panier,

lorsquelle me fit sursauter.

Donnez-moi ça !

Je lui obéis et demeurai interloquée par son ton péremptoire. Elle marracha

le papier des mains et le présenta à la flamme de la bougie pour le brûler.

Désemparée, je la regardai faire.

Son geste avait été si brutal que je neus pas le temps de lire le contenu de

cette note. Mais, sous leffet de la flamme, la feuille se tordit de mon côté et je

pus voir quelques mots écrits à lencre.

Une fois au lit, je compris pourquoi cette écriture mavait frappée : elle

ressemblait étonnamment à celle des lettres anonymes.

Miss Johnson était-elle lauteur de cette infamie ?

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