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CHAPITRE XXVI À MON TOUR LA PROCHAINE FOIS(2)

时间:2023-10-07来源:互联网 进入法语论坛
核心提示:Je ne veux plus rester ici ! Je ne reste pas un jour de plus. Il y a dudanger du danger partout ! Le fou se cache quelq
(单词翻译:双击或拖选)

Je ne veux plus rester ici ! Je ne reste pas un jour de plus. Il y a du

dangerdu danger partout ! Le fou se cache quelque partattendant lheure de

frapper. Il va bondir sur moi.

La bouche ouverte, elle se mit à crier de plus belle.

Je mempressai vers le Dr Reilly qui maintenait la femme par les poignets.

Jappliquai à celle-ci deux bonnes claques sur les joues et, avec laide du

médecin, je la fis asseoir.

Personne ne va vous tuer, lui dis-je. Nous veillerons sur vous. Restez

tranquille sur cette chaise.

Elle cessa de crier, referma la bouche et me regarda dun œil stupide et

effaré.

Alors se produisit une nouvelle interruption. La porte souvrit et Sheila

Reilly entra.

Le visage pâle et lair grave, elle se dirigea vers Poirot.

De bonne heure ce matin, je suis passée à la poste. Il y avait un

télégramme pour vous et je vous lapporte.

Merci bien, mademoiselle.

Il le prit et louvrit sous le regard observateur de la jeune fille.

Le visage impassible, Poirot lut le télégramme, le replia soigneusement et le

glissa dans sa poche.

Mme Mercado le regardait faire. Elle demanda dune voix étouffée :

Doù vient-il ?DAmérique ?

Il hocha la tête :

Non, madameIl vient de Tunis.

Elle le considéra un instant comme si elle navait pas bien compris. Puis,

poussant un long soupir, elle se renversa sur le dossier de la chaise.

Le père Lavigny ! dit-elle. Je savais bien que jétais dans le vrai. Jai

toujours jugé cet homme un peu bizarre. Un jour, il ma raconté des chosesIl

doit avoir un grain.

Elle fit une pause, puis ajouta :

Je me tiendrai tranquille. Mais je veux absolument quitter cette maison.

Joseph et moi nous préférons aller coucher à lauberge.

Patience, madame. Tout à lheure jexpliquerai tout, dit Poirot.

Le capitaine Maitland le regarda dun œil interrogateur.

Ainsi, vous croyez tenir le nœud de laffaire ? lui demanda-t-il.

Poirot sinclina profondément, comme un acteur sur la scène, ce qui eut le

don dirriter le capitaine.

En ce cas, monsieur, parlez !

Mais Hercule Poirot ne lentendait pas de cette oreille. Je le soupçonnais de

vouloir faire des embarras. Savait-il la vérité, ou était-ce simplement du bluff ?

Il se tourna vers le Dr Reilly.

Auriez-vous lobligeance dappeler tout le monde, docteur ?

Le médecin sempressa dacquiescer au désir du détective. Une minute plus

tard, les autres membres de lexpédition faisaient leur entrée dans la pièce.

Dabord, Reiter et Emmott, puis Bill Coleman ; ensuite Richard Carey, et, enfin,

M. Mercado.

Ce dernier, pâle comme la mort, craignait sans doute dêtre accusé

dhomicide par imprudence pour avoir laissé traîner à la portée de tous les

dangereux produits chimiques.

Chacun prit place autour de la table, comme le jour de larrivée de M. Poirot.

Bill Coleman et David Emmott hésitèrent avant de sasseoir et jetèrent un regard

du côté de Sheila Reilly. Debout devant la fenêtre, elle leur tournait le dos.

Voulez-vous un siège, Sheila ? lui demanda Bill.

Et David Emmott dit de sa voix agréable et lente :

Vous ne désirez pas vous asseoir ?

Elle se retourna et regarda les deux jeunes gens. Lun et lautre lui offraient

une chaise. Je me demandais laquelle elle choisirait.

En fin de compte, elle nen prit aucune.

Merci. Je préfère masseoir ici, dit-elle dun ton brusque.

Elle sinstalla sur le coin dune table, à proximité de la fenêtre.

Si toutefois, ajouta-t-elle, le capitaine ny voit aucun inconvénient.

Jignore quelle eût été la réponse du capitaine si Poirot ne lavait devancé.

Je vous en prie, mademoiselle, restez. Il est même indispensable que vous

assistiez à nos débats.

Elle leva les sourcils.

Indispensable ?

Je nai pas employé dautre mot, mademoiselle. Jai certaines questions à

vous poser.

De nouveau, elle leva les sourcils, mais garda le silence. Elle regarda par la

fenêtre, comme pour témoigner son indifférence à ce qui se passait dans la salle.

À présent, dit le capitaine, nous allons enfin savoir la vérité !

Homme daction avant tout, il parlait avec une certaine impatience. À ce

moment même, je suis persuadée que lenvie le démangeait de sortir pour aller à

la recherche du père Lavigny ou pour envoyer des hommes à ses trousses.

Il décocha vers Poirot un regard rien moins quamène.

Si ce bougre a quelque chose à dire, que ne parle-t-il pas ?

Je devinais ces mots sur le bout de sa langue.

Poirot nous regarda tour à tour dun air approbateur, puis se leva.

Certes, je mattendais, de la part du petit Belge, à un discours pour le moins

dramatique, mais pas à cette sentence en langue arabe.

Parfaitement, il nous servit de larabe. Dune voix lente et solennelle,

presque religieuse, il prononça ces mots :

Bismillahi ar rahman ar rahim.

Puis il nous en donna la traduction :

« Au nom dAllah, le Compatissant et le Miséricordieux ! »

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