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CHAPITRE XXVII AU DÉBUT D’UN VOYAGE(2)

时间:2023-10-07来源:互联网 进入法语论坛
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(单词翻译:双击或拖选)

« Elle s’intéressait à la culture et à la science modernes… preuve d’un goût

intellectuel très marqué. Quant aux romans, Linda Condon et Le train de Crewe, à

un moindre degré, ils témoigneraient que Mrs Leidner réservait sa sympathie à la

femme indépendante… affranchie des entraves masculines. De toute évidence,

elle s’intéressait au caractère de lady Stanhope. Linda Condon est l’étude exquise

d’une femme amoureuse de sa propre beauté. Et Le train de Crewe, l’observation

approfondie d’une individualiste passionnée. Le retour à Mathusalem a trait au

côté intellectuel de la vie plutôt qu’à son côté émotionnel. Je commençais à

comprendre la psychologie de la défunte.

« J’analysai ensuite l’opinion que se formait d’elle son entourage immédiat,

et l’image de Mrs Leidner se précisa davantage en mon esprit.

« D’après les dires du Dr Reilly et des autres, je conclus qu’il s’agissait

d’une de ces femmes douées par la nature, non seulement d’une grande beauté,

mais d’une puissance fatale. De telles créatures sèment sur leur passage le drame

et les catastrophes… qui, souvent, atteignent les autres… mais dont elles-mêmes

tombent parfois victimes.

« Je fus dès lors convaincu que Mrs Leidner avait un amour excessif de sa

personne et que, par-dessus tout, elle savourait la joie de dominer. En quelque lieu

où elle se trouvât, elle voulait être le centre de l’univers. Autour d’elle, chacun –

homme ou femme – devait reconnaître sa puissance. Certains ne lui opposaient

aucune résistance. Miss Leatheran, par exemple, nature généreuse, à

l’imagination romanesque, fut immédiatement conquise et lui prodigua sans

réserve son admiration. Mais Mrs Leidner exerçait son influence d’une autre

façon : la peur. Lorsqu’elle triomphait trop facilement, elle donnait libre cours à

ses instincts cruels. Entendez bien qu’il ne s’agissait pas d’une cruauté

consciente, mais tout à fait instinctive, comme celle du chat jouant avec la souris.

Dans ses actes réfléchis, au contraire, elle se montrait foncièrement bonne et se

mettait en quatre pour obliger autrui.

« Or, le problème des lettres anonymes était le plus important à résoudre.

Qui les avait écrites et dans quel dessein ? Mrs Leidner se les était-elle adressées

à elle-même ?

« Pour répondre à cette question, il est indispensable de remonter loin en

arrière… jusqu’à son premier mariage. Ici commence réellement notre voyage…

le voyage dans la vie de Mrs Leidner.

« Tout d’abord, ne perdons pas de vue que la Louise Leidner du passé est

essentiellement la même que celle que vous avez connue.

« À cette époque, elle était jeune, remarquablement belle, de cette beauté

ensorceleuse qui frappe l’esprit et les sens d’un homme et, de plus, déjà égoïste.

« De telles femmes se révoltent à l’idée du mariage. Elles peuvent être

attirées vers les hommes, mais ne veulent appartenir à personne. Cependant,

Mrs Leidner se maria… Nous ne nous tromperons guère en affirmant que son

mari était un homme d’une certaine force de caractère.

« Lorsqu’elle apprend qu’il se livre à l’espionnage pour le compte d’une

nation étrangère, elle le dénonce au Gouvernement, suivant ses révélations faites

à miss Leatheran.

« J’admets qu’il y ait eu dans sa détermination une cause psychologique.

N’a-t-elle pas confié à miss Leatheran que, pleine d’ardeur à cette époque, seule

son exaltation patriotique l’avait guidée en la circonstance ? Mais nous cherchons

tous, en général, à justifier nos actes et, instinctivement, nous leur prêtons les

mobiles les plus nobles. Mrs Leidner peut elle-même avoir cru n’obéir qu’à des

sentiments patriotiques, alors qu’elle était, à mon sens, poussée par le désir

inavoué de se débarrasser de son époux ! Elle haïssait la domination masculine,

ne pouvait supporter d’appartenir à quelqu’un et de jouer un rôle de second plan.

Pour reconquérir sa liberté, elle se rabat sur son patriotisme.

« Mais au tréfonds d’elle-même, subsistait un certain remords qui devait, par

la suite, influencer profondément sa vie.

« Nous arrivons à la question des lettres. Mrs Leidner tournait la tête aux

hommes et, en plusieurs occasions, elle-même se laissa attirer par eux… mais

chaque fois une lettre de menace lui parvenait, anéantissant tout espoir.

« Qui écrivait ces lettres ? Frederick Bosner, ou son frère William, ou

Mrs Leidner elle-même ?

« L’une ou l’autre de ces hypothèses peuvent fort bien se soutenir.

Mrs Leidner me semble avoir été une de ces femmes capables d’inspirer à un

homme une passion dévorante, susceptible de dégénérer en obsession. Je crois

volontiers à l’existence d’un Frederick Bosner pour qui Louise, sa femme,

importait par-dessus tout ! Elle l’avait dénoncé une fois et il n’osait reparaître

devant elle, mais il s’était juré qu’elle ne serait qu’à lui, ou à personne. Il la

tuerait plutôt que de la voir appartenir à un autre.

« D’autre part, si Mrs Leidner éprouvait une telle répugnance pour les liens

du mariage, il est possible qu’elle se servît de ce moyen en vue d’éloigner les

prétendants. Cette Diane chasseresse, une fois sa proie atteinte, la repoussait

dédaigneusement. S’enveloppant d’une atmosphère de drame dont elle raffolait,

elle ressuscitait un mari, s’opposant à toute nouvelle unio et faisait figure

d’héroïne tragique.

« Cet état de choses subsista pendant plusieurs années. À chaque demande

en mariage, une lettre de menace arrivait.

« Nous touchons maintenant à une phase troublante. Le Dr Leidner entre en

scène… et cette fois aucune lettre ne s’oppose à ce qu’elle devienne Mrs Leidner.

Elle en reçoit bien une, mais après le mariage.

« Aussitôt, nous nous demandons : « Pourquoi ? »

« Étudions, l’une après l’autre, chacune des trois hypothèses.

« Si Mrs Leidner a écrit elle-même ces lettres, le problème se résout de lui-

même : Mrs Leidner désirait épouser le Dr Leidner et elle est parvenue à ses fins.

Alors, pourquoi se serait-elle écrit une lettre ensuite ? Son amour du romanesque

était-il à ce point violent ? Et pourquoi seulement deux lettres ? Ensuite, pendant

un an et demi, elle n’en reçut point.

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