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《茶花女》第11章

时间:2011-07-24来源:互联网 进入法语论坛
核心提示:La dame aux Camlias 《茶花女》第11章 Chapitre XI: En cet endroit de son rcit, Armand s' arrta.-voulez-vous fermer la fentre ? Me dit-il, jecommence avoir froid. Pendant ce temps, je vaisme coucher. Je fermai la fentre. Armand, qui ta
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 La dame aux Camélias

    《茶花女》第11章


Chapitre XI:

  En cet endroit de son récit, Armand s' arrêta.-voulez-vous fermer la fenêtre ? Me dit-il, jecommence à avoir froid. Pendant ce temps, je vaisme coucher.
  Je fermai la fenêtre. Armand, qui était très faibleencore, ?ta sa robe de chambre et se mit au lit,laissant pendant quelques instants reposer sa tête sur l' oreiller comme un homme fatigué d' une longuecourse ou agité de pénibles souvenirs.
  -vous avez peut-être trop parlé, lui dis-je,voulez-vous que je m' en aille et que je vous laisse dormir ? Vous me raconterez un autre jour la finde cette histoire.
  -est-ce qu' elle vous ennuie ?
  -au contraire.
  -je vais continuer alors ; si vous me laissiez seul, je ne dormirais pas.
  -quand je rentrai chez moi, reprit-il, sans avoirbesoin de se recueillir, tant tous ces détailsétaient encore présents à sa pensée, je ne mecouchai pas, je me mis à réfléchir sur l' aventurede la journée. La rencontre, la présentation,l' engagement de Marguerite vis-à-vis de moi, toutavait été si rapide, si inespéré, qu' il y avaitdes moments où je croyais avoir rêvé. Cependantce n' était pas la première fois qu' une fille commeMarguerite se promettait à un homme pour le lendemain du jour où il le lui demandait.
  J' avais beau me faire cette réflexion, la premièreimpression produite par ma future maîtresse sur moiavait été si forte qu' elle subsistait toujours.
  Je m' entêtais encore à ne pas voir en elle une fillesemblable aux autres, et avec la vanité sicommune à tous les hommes, j' étais prêt à croirequ' elle partageait invinciblement pour moil' attraction que j' avais pour elle.
  Cependant j' avais sous les yeux des exemples biencontradictoires, et j' avais entendu dire souvent quel' amour de Marguerite était passé à l' état dedenrée plus ou moins chère, selon la saison.Mais comment aussi, d' un autre côté, conciliercette réputation avec les refus continuels faits aujeune comte que nous avions trouvé chez elle ? Vousme direz qu' il lui déplaisait et que, comme elleétait splendidement entretenue par le duc, pourfaire tant que de prendre un autre amant, elleaimait mieux un homme qui lui pl?t. Alors, pourquoine voulait-elle
  pas de Gaston, charmant, spirituel, riche, etparaissait-elle vouloir de moi qu' elle avaittrouvé si ridicule la première fois qu' elle m' avait vu ?
  Il est vrai qu' il y a des incidents d' une minutequi font plus qu' une cour d' une année.
  De ceux qui se trouvaient au souper, j' étais leseul qui se fût inquiété en la voyant quitter latable. Je l' avais suivie, j' avais été ému à nepouvoir le cacher, j' avais pleuré en lui baisantla main. Cette circonstance, réunie à mes visitesquotidiennes pendant les deux mois de sa maladie,avait pu lui faire voir en moi un autre homme queceux connus jusqu' alors, et peut-être s' était-elledit qu' elle pouvait bien faire pour un amourexprimé de cette façon ce qu' elle avait fait tantde fois, que cela n' avait déjà plus de conséquencepour elle.
  Toutes ces suppositions, comme vous le voyez,étaient assez vraisemblables ; mais quelle que fûtla raison à son consentement, il y avait une chosecertaine, c' est qu' elle avait consenti.
  Or, j' étais amoureux de Marguerite, j' allaisl' avoir, je ne pouvais rien lui demander de plus.Cependant, je vous le répète, quoique ce fût unefille entretenue, je m' étais tellement, peut-êtrepour la poétiser, fait de cet amour un amour sansespoir, que plus le moment approchait où jen' aurais même plus besoin d' espérer, plus je doutais.Je ne fermai pas les yeux de la nuit.
  Je ne me reconnaissais pas. J' étais à moitié fou.Tantôt je ne me trouvais ni assez beau, ni assezriche, ni assez élégant pour posséder une pareillefemme,tantôt je me sentais plein de vanité à l' idée decette possession : puis je me mettais à craindreque Marguerite n' eût pour moi qu' un caprice dequelques jours, et, pressentant un malheur dans unerupture prompte, je ferais peut-être mieux, medisais-je, de ne pas aller le soir chez elle, etde partir en lui écrivant mes craintes. De là, jepassais à des espérances sans limites, à uneconfiance sans bornes. Je faisais des rêves d' avenir incroyables ; je me disais que cette filleme devrait sa guérison physique et morale, queje passerais toute ma vie avec elle, et que son amour me rendrait plus heureux que les plus virginales amours.

 

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