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《茶花女》第14章

时间:2011-08-13来源:互联网 进入法语论坛
核心提示:《茶花女》法语版第14章 rentr chez moi, je me mis pleurer comme un enfant. Il n' y a pas d' homme qui n' ait t tromp au moins une fois, et qui ne sache ce que l' on souffre. Je me dis, sous le poids de ces rsolutions de la fivre qu
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《茶花女》第14章

rentré chez moi, je me mis à pleurer comme un enfant. Il n' y a pas d' homme qui n' ait été trompé au moins une fois, et qui ne sache ce que l' on souffre.
  Je me dis, sous le poids de ces résolutions de la fièvre que l' on croit toujours avoir la force detenir, qu' il fallait rompre immédiatement avec cet amour, et j' attendis le jour avec impatience pour aller retenir ma place, retourner au près de mon pèreet de ma soeur, double amour dont j' étais certain,et qui ne me tromperait pas, lui.
  Cependant je ne voulais pas partir sans que Marguerite s?t bien pourquoi je partais. Seul,un homme qui n' aime décidément plus sa maîtresse la quitte sans lui écrire.
  Je fis et refis vingt lettres dans ma tête.
  J' avais eu affaire à une fille semblable à toutes les filles entretenues, je l' avais beaucoup trop poétisée, elle m' avait traité en écolier, en employant, pour me tromper, une ruse d' une simplicité insultante, c' était clair. Mon amour-propre prit alors le dessus. Il fallaitquitter cette femme sans lui donner la satisfactionde savoir ce que cette rupture me faisait souffrir,et voici ce que je lui écrivis de mon écriture laplus élégante, et des larmes de rage et de douleurdans les yeux :
  " ma chère Marguerite,
  " j' espère que votre indisposition d' hier aura étépeu de chose. J' ai été, à onze heures du soir,demander de vos nouvelles, et l' on m' a répondu quevous n' étiez pas rentrée. M De G... a été plusheureux que moi, car il s' est présenté quelquesinstants après, et à quatre heures du matin ilétait encore chez vous.
  " pardonnez-moi les quelques heures ennuyeuses que je vous ai fait passer, et soyez sûre que jen' oublierai jamais les moments heureux que je vousdois.
  " je serais bien allé savoir de vos nouvelles aujourd' hui, mais je compte retourner près de mon père.
  " adieu, ma chère Marguerite ; je ne suis ni assez riche pour vous aimer comme je le voudrais, ni assez pauvre pour vous aimer comme vous le voudriez.Oublions donc, vous, un nom qui doit vous être àpeu près indifférent, moi, un bonheur qui me devient impossible.
  " je vous renvoie votre clef, qui ne m' a jamais servi et qui pourra vous être utile, si vous êtes souvent malade comme vous l' étiez hier. "vous le voyez, je n' avais pas eu la force de finir cette lettre sans une impertinente ironie, ce qui prouvait combien j' étais encore amoureux.
  Je lus et relus dix fois cette lettre, et l' idée qu' elle ferait de la peine à Marguerite me calma un peu. J' essayai de m' enhardir dans les sentiments qu' elle affectait, et quand, à huit heures, mon domestique entra chez moi, je la lui remis pourqu' il la portat tout de suite.
  -faudra-t-il attendre une réponse ? Me demandaJoseph (mon domestique s' appelait Joseph, commetous les domestiques).
  -si l' on vous demande s' il y a une réponse, vousdirez que vous n' en savez rien et vous attendrez.Je me rattachais à cette espérance qu' elle allaitme répondre.
  Pauvres et faibles que nous sommes !
  Tout le temps que mon domestique resta dehors,je fus dans une agitation extrême. Tantôt merappelant comment Marguerite s' était donnée à moi,je me demandais de quel droit je lui écrivais unelettre impertinente, quand elle pouvait me répondreque ce n' était pas M De G... qui me trompait,mais moi qui trompais M De G... ; raisonnementqui permet à bien des femmes d' avoir plusieursamants. Tantôt, me rappelant les serments de cettefille, je voulais me convaincre que ma lettre étaittrop douce encore et qu' il n' y avait pasd' expressions assez fortes pour flétrir une femmequi se riait d' un amour aussi sincère que le mien.
  Puis, je me disais que j' aurais mieux fait de ne paslui écrire, d' aller chez elle dans la journée, etque, de cette façon, j' aurais joui des larmes queje lui aurais fait répandre.
  Enfin, je me demandais ce qu' elle allait merépondre, déjà prêt à croire l' excuse qu' elle medonnerait.
  Joseph revint.
  -eh bien ? Lui dis-je.
  -monsieur, me répondit-il, madame était couchée et dormait encore, mais dès qu' elle sonnera, on lui remettra la lettre, et s' il y a une réponse on l' apportera.
 

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