« MegaUpload en plein boom en France depuis Hadopi 2 ... c'est pas faute de l'avoir expliqué ! » a réagi sur Twitter le député Tardy, qui se souvient évidemment des débats parlementaires.
Selon les chiffres d’une étude comScore, en effet, le site MegaUpload connaît une hausse phénoménale. Pour le mois de novembre, Megaupload a enregistré +35% de fréquentation par rapport à l’an passé. Concrètement, 7,4 millions de français se sont rendus sur MU en novembre contre 350 000 visiteurs par mois en 2008, rapport le blog Technotes, du Figaro
Ce mois de novembre n'est pas neutre. Hadopi avait envoyé ses premiers emails début octobre, comme nous le révélions. Elle totalise entre 20 000 et 25 000 avertissements fin décembre.
Pour Megaupload, c’est en tout cas une excellente affaire si une partie de ces Français s’abonnent à son système de direct download.
Surveiller les autres modes de consommation
Lors d’une récente réunion à la SACD, Éric Walter était justement interrogé sur l’éventuelle migration des internautes vers des diffusions autres que le P2P, et spécialement le streaming.
« Pour l’instant, ce qui se dit c’est qu’il y a une migration. Est-ce qu’on l’a constaté ? Non, a affirmé le secrétaire général de la Hadopi. Dire qu’il y a une migration, ne veut pas dire qu’il y a un effet Hadopi chez le téléchargeur illégal. Cela veut dire en revanche, et cela remonte avant Hadopi, c’est tellement logique, tellement évident, qu’il y a de plus en plus de solutions technologiques pour échanger, accéder à des données. Et parmi ces données, il y a le streaming, le direct download. Et que de toute façon ces solutions technologiques qui sont neutres sont utilisées à bon escient, à mauvais escient ». Walter regrettait par ailleurs « nous n’avons pas de chiffre en ce moment ».
Observation des réseaux
Alors que Nicolas Sarkzoy envisage une loi Hadopi 3 « plus adaptée », la Haute autorité prévoit cependant déjà de jauger ces pratiques :. « nous sommes en train de travailler sur la mise en place d’une observation totalement anonymisée pour avoir des données quantitatives pour savoir ce qu'il se passe sur les réseaux. »
Logiciel de sécurisation
Reste à savoir comment l’Hadopi va réagir à cette évolution. L’histoire nous enseigne l’entêtement dans la mise en place du filtrage. La loi permet déjà aux ayants droit d’agir et de notifier Megaupload pour supprimer tel ou tel fichier. L’Hadopi pourra de son côté pousser à l’adoption large du « logiciel de sécurisation labellisé » qui intègre en son sein un système de liste noir (site interdit) grise (site «à risque », application P2P, etc). Notons qu’une journalisation sécurisée du poste de travail suivra à la trace les bidouilles de l’abonné : ce journal saura si l’abonné désactive temporairement le verrou pour télécharger un film sur MegaUpload.