【法语版】L'île au trésor 金银岛XII (6)
XII Conseil de guerre(6)
Je racontai alors, aussi brièvement que possible, ce qui m’était arrivé
et la conversation que j’avais surprise. Pas un de mes trois auditeurs ne
m’interrompit par une parole ou même par un geste ; mais leurs yeux
restèrent tout le temps fixés sur mon visage. Quand j’eus fini :
« Jim, assieds-toi là, » me dit le docteur.
Il me fit prendre un siège auprès de lui, me versa un verre de vin, me
donna une poignée de raisins. Puis tous trois, avec un grand salut, burent
gravement à ma santé, pour le service que je venais de leur rendre, pour
l’heureux hasard qui m’avait favorisé, et pour le courage dont j’avais fait
preuve.
Capitaine, dit alors le squire, vous aviez raison et j’avais tort. Je reconnais
que je suis un âne bâté, et j’attends vos ordres.
– Pas plus âne que moi, Monsieur, répliqua le capitaine. Jusqu’à ce soir,
je n’avais jamais entendu parler d’un équipage complotant de se révolter qui
ne laissât pas percer ses projets d’une manière ou d’une autre. Mais celuici me
confond : je n’y comprends rien !
– Permettez, capitaine, l’explication est fort simple, dit le docteur. C’est
John Silver qui a tout fait. Et John Silver, ne vous y trompez pas, est un
homme remarquable.
– Il ferait surtout remarquablement bien au bout de la grande vergue,
pendu par le cou, reprit le capitaine. Mais nous bavardons, et cela ne mène
à rien. Analysons la situation, cela vaudra mieux, n’est-il pas vrai, monsieur
Trelawney ?