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无病呻吟:第二幕 场景五

时间:2011-06-11来源:互联网 进入法语论坛
核心提示:Le malade imaginaire 无病呻吟 --Molire 莫里哀 Scne V 第二幕 场景五 MONSIEUR DIAFOIRUS, THOMAS DIAFOIRUS, ARGAN, CLANTE, ANGLIQUE, TOINETTE. ARGAN, mettant la main son bonnet sans l'ter: Monsieur Purgon, Monsieur, m'a dfendu de
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Le malade imaginaire
无病呻吟

--Molière
莫里哀


Scène V 第二幕 场景五

MONSIEUR DIAFOIRUS, THOMAS DIAFOIRUS, ARGAN, CLÉANTE, ANGÉLIQUE, TOINETTE.

ARGAN, mettant la main à son bonnet sans l'ôter: Monsieur Purgon, Monsieur, m'a défendu de découvrir ma tête. Vous êtes du métier, vous savez les conséquences.

MONSIEUR DIAFOIRUS: Nous sommes dans toutes nos visites pour porter secours aux malades, et non pour leur porter de l'incommodité.

ARGAN: Je reçois, Monsieur. Ils parlent tous deux en même temps, s'interrompent et confondent.

MONSIEUR DIAFOIRUS: Nous venons ici, Monsieur.

ARGAN: Avec beaucoup de joie.

MONSIEUR DIAFOIRUS: Mon fils Thomas, et moi.

ARGAN: L'honneur que vous me faites.

MONSIEUR DIAFOIRUS: Vous témoigner, Monsieur.

ARGAN: Et j'aurais souhaité.

MONSIEUR DIAFOIRUS: Le ravissement où nous sommes.

ARGAN: De pouvoir aller chez vous.

MONSIEUR DIAFOIRUS: De la grâce que vous nous faites.

ARGAN: Pour vous en assurer.

MONSIEUR DIAFOIRUS: De vouloir bien nous recevoir.

ARGAN: Mais vous savez, Monsieur.

MONSIEUR DIAFOIRUS: Dans l'honneur, Monsieur.

ARGAN: Ce que c'est qu'un pauvre malade.

MONSIEUR DIAFOIRUS: De votre alliance.

ARGAN: Qui ne peut faire autre chose.

MONSIEUR DIAFOIRUS: Et vous assurer.

ARGAN: Que de vous dire ici.

MONSIEUR DIAFOIRUS: Que dans les choses qui dépendront de notre métier.


 
ARGAN: Qu'il cherchera toutes les occasions.

MONSIEUR DIAFOIRUS: De même qu'en toute autre.

ARGAN: De vous faire connaître, Monsieur.

MONSIEUR DIAFOIRUS: Nous serons toujours prêts, Monsieur.

ARGAN: Qu'il est tout à votre service.

MONSIEUR DIAFOIRUS: à vous témoigner notre zèle. (Il se retourne vers son fils, et lui dit.) Allons, Thomas, avancez. Faites vos compliments.

THOMAS DIAFOIRUS est un grand benêt, nouvellement sorti des coles, qui fait toutes choses de mauvaise grâce et à contretemps: N'est-ce pas par le père qu'il convient commencer?

MONSIEUR DIAFOIRUS: Oui.

THOMAS DIAFOIRUS: Monsieur, je viens saluer, reconnaître, chérir, et révérer en vous un second père; mais un second père auquel j'ose dire que je me trouve plus redevable qu'au premier. Le premier m'a engendré; mais vous m'avez choisi. Il m'a reçu par nécessité, mais vous m'avez accepté par grâce. Ce que je tiens de lui est un ouvrage de son corps, mais ce que je tiens de vous est un ouvrage de votre volonté; et d'autant plus que les facultés spirituelles sont au-dessus des corporelles, d'autant plus je vous dois, et d'autant plus je tiens précieuse cette future filiation, dont je viens aujourd'hui vous rendre par avance les très humbles et très respectueux hommages.

TOINETTE: Vivent les collèges, d'où l'on sort si habile homme!

THOMAS DIAFOIRUS: Cela a-t-il bien été, mon père?

MONSIEUR DIAFOIRUS: Optime.

ARGAN, à Angélique: Allons, saluez Monsieur.

THOMAS DIAFOIRUS: Baiserai-je?

MONSIEUR DIAFOIRUS: Oui, oui.

THOMAS DIAFOIRUS, à Angélique: Madame, c'est avec justice que le Ciel vous a concédé le nom de belle-mère, puisque l'on.

ARGAN: Ce n'est pas ma femme, c'est ma fille à qui vous parlez.

THOMAS DIAFOIRUS: Où donc est-elle?

ARGAN: Elle va venir.

THOMAS DIAFOIRUS: Attendrai-je, mon père, qu'elle soit venue?

MONSIEUR DIAFOIRUS: Faites toujours le compliment de Mademoiselle.

THOMAS DIAFOIRUS: Mademoiselle, ne plus ne moins que la statue de Memnon rendait un son harmonieux, lorsqu'elle venoit à être éclairée des rayons du soleil: tout de même me sens-je animé d'un doux transport à l'apparition du soleil de vos beautés. Et comme les naturalistes remarquent que la fleur nommée héliotrope tourne sans cesse vers cet astre du jour, aussi mon cur dores-en-avant tournera-t-il toujours vers les astres resplendissants de vos yeux adorables, ainsi que vers son pôle unique. Souffrez donc, Mademoiselle, que j'appende aujourd'hui à l'autel de vos charmes l'offrande de ce cur, qui ne respire et n'ambitionne autre gloire, que d'être toute sa vie, Mademoiselle, votre très humble, très obéissant, et très fidèle serviteur, et mari.

TOINETTE, en le raillant: Voilà ce que c'est que d'étudier, on apprend à dire de belles choses.

ARGAN: Eh! que dites-vous de cela?

CLÉANTE: Que Monsieur fait merveilles, et que s'il est aussi bon médecin qu'il est bon orateur, il y aura plaisir à être de ses malades.

TOINETTE: Assurément. Ce sera quelque chose d'admirable s'il fait d'aussi belles cures qu'il fait de beaux discours.

ARGAN: Allons vite ma chaise, et des sièges à tout le monde. Mettez-vous là, ma fille. Vous voyez, Monsieur, que tout le monde admire Monsieur votre fils, et je vous trouve bien heureux de vous voir un garçon comme cela.

MONSIEUR DIAFOIRUS: Monsieur, ce n'est pas parce que je suis son père, Mais je puis dire que j'ai sujet d'être content de lui, et que tous ceux qui le voient en parlent comme d'un garçon qui n'a point de méchanceté. Il n'a jamais eu l'imagination bien vive, ni ce feu d'esprit qu'on remarque dans quelques-uns; mais c'est par là que j'ai toujours bien auguré de sa judiciaire, qualité requise pour l'exercice de notre art. Lorsqu'il était petit, il n'a jamais été ce qu'on appelle mièvre et éveillé. On le voyait toujours doux, paisible, et taciturne, ne disant jamais mot, et ne jouant jamais à tous ces petits jeux que l'on nomme enfantins. On eut toutes les peines du monde à lui apprendre à lire, et il avait neuf ans, qu'il ne connaissait pas encore ses lettres. "Bon, disais-je en moi-même, les arbres tardifs sont ceux qui portent les meilleurs fruits; on grave sur le marbre bien plus malaisément que sur le sable; mais les choses y sont conservées bien plus longtemps, et cette lenteur à comprendre, cette pesanteur d'imagination, est la marque d'un bon jugement à venir." Lorsque je l'envoyai au collège, il trouva de la peine; mais il se raidissait contre les difficultés, et ses régents se louaient toujours à moi de son assiduité, et de son travail. Enfin, à force de battre le fer, il en est venu glorieusement à avoir ses licences; et je puis dire sans vanité que depuis deux ans qu'il est sur les bancs, il n'y a point de candidat qui ait fait plus de bruit que lui dans toutes les disputes de notre École. Il s'y est rendu redoutable, et il ne s'y passe point d'acte où il n'aille argumenter à outrance pour la proposition contraire. Il est ferme dans la dispute, fort comme un Turc sur ses principes, ne démord jamais de son opinion, et poursuit un raisonnement jusque dans les derniers recoins de la logique. Mais sur toute chose ce qui me plaît en lui, et en quoi il suit mon exemple, c'est qu'il s'attache aveuglément aux opinions de nos anciens, et que jamais il n'a voulu comprendre ni écouter les raisons et les expériences des prétendues découvertes de notre siècle, touchant la circulation du sang, et autres opinions de même farine.

THOMAS DIAFOIRUS. Il tire une grande thèse roulée de sa poche, qu'il présente à Angélique: J'ai contre les circulateurs soutenu une thèse, qu'avec la permission de Monsieur, j'ose présenter à Mademoiselle, comme un hommage que je lui dois des prémices de mon esprit.

ANGÉLIQUE: Monsieur, c'est pour moi un meuble inutile, et je ne me connais pas à ces choses-là.

TOINETTE: Donnez, donnez, elle est toujours bonne à prendre pour l'image; cela servira à parer notre chambre.

THOMAS DIAFOIRUS: Avec la permission aussi de Monsieur, je vous invite à venir voir l'un de ces jours, pour vous divertir, la dissection d'une femme, sur quoi je dois raisonner.

TOINETTE: Le divertissement sera agréable. Il y en a qui donnent la comédie à leurs maîtresses; mais donner une dissection est quelque chose de plus galand.

MONSIEUR DIAFOIRUS: Au reste, pour ce qui est des qualités requises pour le mariage et la propagation, je vous assure que, selon les règles de nos docteurs, il est tel qu'on le peut souhaiter, qu'il possède en un degré louable la vertu prolifique, et qu'il est du tempérament qu'il faut pour engendrer et procréer des enfants bien conditionnés.

ARGAN: N'est-ce pas votre intention, Monsieur, de le pousser à la cour, et d'y ménager pour lui une charge de médecin?

MONSIEUR DIAFOIRUS: à vous en parler franchement, notre métier auprès des grands ne m'a jamais paru agréable, et j'ai toujours trouvé qu'il valait mieux, pour nous autres, demeurer au public. Le public est commode. Vous n'avez à répondre de vos actions à personne; et pourvu que l'on suive le courant des règles de l'art, on ne se met point en peine de tout ce qui peut arriver. Mais ce qu'il y a de fâcheux auprès des grands, c'est que, quand ils viennent à être malades, ils veulent absolument que leurs médecins les guérissent.

TOINETTE: Cela est plaisant, et ils sont bien impertinents de vouloir que vous autres Messieurs vous les guérissiez: vous n'êtes point auprès d'eux pour cela; vous n'y êtes que pour recevoir vos pensions, et leur ordonner des remèdes; c'est à eux à guérir s'ils peuvent.

MONSIEUR DIAFOIRUS: Cela est vrai. On n'est obligé qu'à traiter les gens dans les formes.

ARGAN, à Cléante: Monsieur, faites un peu chanter ma fille devant la compagnie.

CLÉANTE: J'attendais vos ordres, Monsieur, et il m'est venu en pensée, pour divertir la compagnie, de chanter avec Mademoiselle une scène d'un petit opéra qu'on a fait depuis peu. Tenez, voilà votre partie.

ANGÉLIQUE: Moi?

CLÉANTE: Ne vous défendez point, s'il vous plaît, et me laissez vous faire comprendre ce que c'est que la scène que nous devons chanter. Je n'ai pas une voix à chanter; mais ici il suffit que je me fasse entendre, et l'on aura La bonté de m'excuser par la nécessité où je me trouve de faire chanter Mademoiselle.

ARGAN: Les vers en sont-ils beaux?

CLÉANTE: C'est proprement ici un petit opéra impromptu, et vous n'allez entendre chanter que de la prose cadencée, ou des manières de vers libres, tels que la passion et la nécessité peuvent faire trouver à deux personnes qui disent les choses d'eux-mêmes, et parlent sur-le-champ.

ARGAN: Fort bien. Écoutons.

CLÉANTE, sous le nom d'un berger, explique à sa maîtresse son amour depuis leur rencontre, et ensuite ils s'appliquent leurs pensées l'un à l'autre en chantant: Voici le sujet de la scène. Un berger était attentif aux beautés d'un spectacle, qui ne faisait que de commencer, lorsqu'il fut tiré de son attention par un bruit qu'il entendit à ses côtés. Il se retourne, et voit un brutal, qui de paroles insolentes maltraitait une bergère. D'abord il prend les intérêts d'un sexe à qui tous les hommes doivent hommage; et après avoir donné au brutal le châtiment de son insolence, il vient à la bergère, et voit une jeune personne qui, des deux plus beaux yeux qu'il eût jamais vus, versait des larmes, qu'il trouva les plus belles du monde. "Hélas! dit-il en lui-même, est-on capable d'outrager une personne si aimable? Et quel inhumain, quel barbare ne serait touché par de telles larmes?" Il prend soin de les arrêter, ces larmes, qu'il trouve si belles; et l'aimable bergère prend soin en même temps de le remercier de son léger service, mais d'une manière si charmante, si tendre, et si passionnée, que le berger n'y peut résister; et chaque mot, chaque regard, est un trait plein de flamme, dont son cur se sent pénétré. "Est-il, disait-il, quelque chose qui puisse mériter les aimables paroles d'un tel remerciement? Et que ne voudrait-on pas faire, à quels services, à quels dangers, ne serait-on pas ravi de courir, pour s'attirer un seul moment des touchantes douceurs d'une âme si reconnaissante?" Tout le spectacle passe sans qu'il y donne aucune attention; mais il se plaint qu'il est trop court, parce qu'en finissant il le sépare de son adorable bergère; et de cette première vue, de ce premier moment, il emporte chez lui tout ce qu'un amour de plusieurs années peut avoir de plus violent. Le voilà aussitôt à sentir tous les maux de l'absence, et il est tourmenté de ne plus voir ce qu'il a si peu vu. Il fait tout ce qu'il peut pour se redonner cette vue, dont il conserve, nuit et jour, une si chère idée; mais la grande contrainte où l'on tient sa bergère lui en ôte tous les moyens. La violence de sa passion le fait résoudre à demander en mariage l'adorable beauté sans laquelle il ne peut plus vivre, et il en obtient d'elle la permission, par un billet qu'il a l'adresse de lui faire tenir. Mais dans le même temps on l'avertit que le père de cette belle a conclu son mariage avec un autre, et que tout se dispose pour en célébrer la cérémonie. Jugez quelle atteinte cruelle au cur de ce triste berger. Le voilà accablé d'une mortelle douleur. Il ne peut souffrir l'effroyable idée de voir tout ce qu'il aime entre les bras d'un autre; et son amour au désespoir lui fait trouver un moyen de s'introduire dans la maison de sa bergère, pour apprendre ses sentiments et savoir d'elle la destinée à laquelle il doit se résoudre. Il y rencontre les apprêts de tout ce qu'il craint; il y voit venir l'indigne rival que le caprice d'un père oppose aux tendresses de son amour. Il le voit triomphant, ce rival ridicule, auprès de l'aimable bergère, ainsi qu'auprès d'une conquête qui lui est assurée; et cette vue le remplit d'une colère, dont il a peine à se rendre le maître. Il jette de douloureux regards sur celle qu'il adore; et son respect, et la présence de son père l'empêchent de lui rien dire que des yeux. Mais enfin il force toute contrainte, et le transport de son amour l'oblige à lui parler ainsi (Il chante):

Belle Philis, c'est trop, c'est trop souffrir;
Rompons ce dur silence, et m'ouvrez vos pensées.
Apprenez-moi ma destinée:
Faut-il vivre? Faut-il mourir?

ANGÉLIQUE répond en chantant.

Vous me voyez, Tircis, triste et mélancolique,
Aux apprêts de l'hymen dont vous vous alarmez:

 
Je lève au ciel les yeux, je vous regarde, je soupire,
C'est vous en dire assez.

ARGAN: Ouais! je ne croyais pas que ma fille fût si habile que de chanter ainsi à livre ouvert, sans hésiter.

CLÉANTE

Hélas! belle Philis,
Se pourrait-il que l'amoureux Tircis
Eût assez de bonheur,
Pour avoir quelque place dans votre cur?

ANGÉLIQUE

Je ne m'en défends point dans cette peine extrême:
Oui, Tircis, je vous aime.

CLÉANTE

Ô parole pleine d'appas!
Ai-je bien entendu, hélas!
Redites-la, Philis, que je n'en doute pas.

ANGÉLIQUE

Oui, Tircis, je vous aime.

CLÉANTE

De grâce, encor, Philis.

ANGÉLIQUE

Je vous aime.

CLÉANTE

Recommencez cent fois, ne vous en lassez pas.

ANGÉLIQUE

Je vous aime, je vous aime,
Oui, Tircis, je vous aime.

CLÉANTE

Dieux, rois, qui sous vos pieds regardez tout le monde,
Pouvez-vous comparer votre bonheur au mien?
Mais, Philis, une pensée
Vient troubler ce doux transport:
Un rival, un rival.

ANGÉLIQUE

Ah! je le hais plus que la mort;
Et sa présence, ainsi qu'à vous,
M'est un cruel supplice.

CLÉANTE

Mais un père à ses vux vous veut assujettir.

ANGÉLIQUE

Plutôt, plutôt mourir,
Que de jamais y consentir;
Plutôt, plutôt mourir, plutôt mourir.

ARGAN: Et que dit le père à tout cela?

CLÉANTE: Il ne dit rien.

ARGAN: Voilà un sot père que ce père-là, de souffrir toutes ces sottises-là sans rien dire.

CLÉANTE

Ah! mon amour.

ARGAN: Non, non, en voilà assez. Cette comédie-là est de fort mauvais exemple. Le berger Tircis est un impertinent, et la bergère Philis une impudente, de parler de la sorte devant son père. Montrez-moi ce papier. Ha, ha. Où sont donc les paroles que vous avez dites? Il n'y a là que de la musique écrite?

CLÉANTE: Est-ce que vous ne savez pas, Monsieur, qu'on a trouvé depuis peu l'invention d'écrire les paroles avec les notes mêmes?

ARGAN: Fort bien. Je suis votre serviteur, Monsieur; jusqu'au revoir. Nous nous serions bien passés de votre impertinent d'opéra.

CLÉANTE: J'ai cru vous divertir.

ARGAN: Les sottises ne divertissent point. Ah! voici ma femme.

 

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