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伪君子 第二幕 场景三

时间:2011-03-12来源:互联网 进入法语论坛
核心提示:Tartuffe, ou l'imposteur Molire 伪君子 莫里哀 ACTE II. SCNE III. - Dorine, Mariane. DORINE. Avez-vous donc perdu, dites-moi, la parole, Et faut-il qu'en ceci je fasse votre rle ? Souffrir qu'on vous propose un projet insens, Sans que
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Tartuffe, ou l'imposteur
Molière
伪君子
莫里哀

ACTE II.
SCÈNE III. - Dorine, Mariane.


DORINE.
Avez-vous donc perdu, dites-moi, la parole,
Et faut-il qu'en ceci je fasse votre rôle ?
Souffrir qu'on vous propose un projet insensé,
Sans que du moindre mot vous l'ayez repoussé !

MARIANE.
Contre un père absolu que veux-tu que je fasse ?

DORINE.
Ce qu'il faut pour parer une telle menace.

MARIANE.
Quoi ?

DORINE.
Lui dire qu'un coeur n'aime point par autrui,
Que vous vous mariez pour vous, non pas pour lui,
Qu'étant celle pour qui se fait toute l'affaire,
C'est à vous, non à lui, que le mari doit plaire,
Et que si son Tartuffe est pour lui si charmant,
Il le peut épouser sans nul empêchement.

MARIANE.
Un père, je l'avoue, a sur nous tant d'empire,
Que je n'ai jamais eu la force de rien dire.

DORINE.
Mais raisonnons. Valère a fait pour vous des pas :
L'aimez-vous, je vous prie, ou ne l'aimez-vous pas ?

MARIANE.
Ah ! qu'envers mon amour ton injustice est grande,
Dorine ! me dois-tu faire cette demande ?
T'ai-je pas là-dessus ouvert cent fois mon coeur,
Et sais-tu pas pour lui jusqu'où va mon ardeur ?

DORINE.
Que sais-je si le coeur a parlé par la bouche,
Et si c'est tout de bon que cet amant vous touche ?

MARIANE.
Tu me fais un grand tort, Dorine, d'en douter,
Et mes vrais sentiments ont su trop éclater.

DORINE.
Enfin, vous l'aimez donc ?

MARIANE.
Oui, d'une ardeur extrême.

DORINE.
Et selon l'apparence il vous aime de même ?

MARIANE.
Je le crois.

DORINE.
Et tous deux brûlez également
De vous voir mariés ensemble ?

MARIANE.
Assurément.

DORINE.
Sur cette autre union quelle est donc votre attente ?

MARIANE.
De me donner la mort si l'on me violente.

DORINE.
Fort bien : c'est un recours où je ne songeois pas ;
Vous n'avez qu'à mourir pour sortir d'embarras ;
Le remède sans doute est merveilleux. J'enrage
Lorsque j'entends tenir ces sortes de langage.

MARIANE.
Mon Dieu ! de quelle humeur, Dorine, tu te rends !
Tu ne compatis point aux déplaisirs des gens.

DORINE.
Je ne compatis point à qui dit des sornettes
Et dans l'occasion mollit comme vous faites.

MARIANE.
Mais que veux-tu ? si j'ai de la timidité.

DORINE.
Mais l'amour dans un coeur veut de la fermeté.

MARIANE.
Mais n'en gardé-je pas pour les feux de Valère ?
Et n'est-ce pas à lui de m'obtenir d'un père ?

DORINE.
Mais quoi ? si votre père est un bourru fieffé,
Qui s'est de son Tartuffe entièrement coiffé
Et manque à l'union qu'il avoit arrêtée,
La faute à votre amant doit-elle être imputée ?

MARIANE.
Mais par un haut refus et d'éclatants mépris
Ferai-je dans mon choix voir un coeur trop épris ?
Sortirai-je pour lui, quelque éclat dont il brille,
De la pudeur du sexe et du devoir de fille ?
Et veux-tu que mes feux par le monde étalés...?

DORINE.
Non, non, je ne veux rien. Je vois que vous voulez
Être à Monsieur Tartuffe, et j'aurois, quand j'y pense,
Tort de vous détourner d'une telle alliance.
Quelle raison aurois-je à combattre vos voeux ?
Le parti de soi-même est fort avantageux.
Monsieur Tartuffe ! oh ! oh ! n'est-ce rien qu'on propose ?
Certes Monsieur Tartuffe, à bien prendre la chose,
N'est pas un homme, non, qui se mouche du pié,
Et ce n'est pas peu d'heur que d'être sa moitié.
Tout le monde déjà de gloire le couronne ;
Il est noble chez lui, bien fait de sa personne ;
Il a l'oreille rouge et le teint bien fleuri :
Vous vivrez trop contente avec un tel mari.

MARIANE.
Mon Dieu !...

DORINE.
Quelle allégresse aurez-vous dans votre âme,
Quand d'un époux si beau vous vous verrez la femme !

MARIANE.
Ha ! cesse, je te prie, un semblable discours,
Et contre cet hymen ouvre-moi du secours.
C'en est fait, je me rends, et suis prête à tout faire.

DORINE.
Non, il faut qu'une fille obéisse à son père,
Voulût-il lui donner un singe pour époux.
Votre sort est fort beau : de quoi vous plaignez-vous ?
Vous irez par le coche en sa petite ville,
Qu'en oncles et cousins vous trouverez fertile,
Et vous vous plairez fort à les entretenir.
D'abord chez le beau monde on vous fera venir ;
Vous irez visiter, pour votre bienvenue,
Madame la baillive et Madame l'élue,
Qui d'un siège pliant vous feront honorer.
Là, dans le carnaval, vous pourrez espérer
Le bal et la grand'bande, à savoir, deux musettes,
Et parfois Fagotin et les marionnettes,
Si pourtant votre époux...

MARIANE.
Ah ! tu me fais mourir.
De tes conseils plutôt songe à me secourir.

DORINE.
Je suis votre servante.

MARIANE.
Eh ! Dorine, de grâce...

DORINE.
Il faut, pour vous punir, que cette affaire passe.

MARIANE.
Ma pauvre fille !

DORINE.
Non.

MARIANE.
Si mes voeux déclarés...

DORINE.
Point : Tartuffe est votre homme, et vous en tâterez.

MARIANE.
Tu sais qu'à toi toujours je me suis confiée :
Fais-moi...

DORINE.
Non, vous serez, ma foi ! tartuffiée.

MARIANE.
Hé bien ! puisque mon sort ne sauroit t'émouvoir,
Laisse-moi désormais toute à mon désespoir :
C'est de lui que mon coeur empruntera de l'aide,
Et je sais de mes maux l'infaillible remède.
(Elle veut s'en aller.)

DORINE.
Hé ! là, là, revenez. Je quitte mon courroux.
Il faut, nonobstant tout, avoir pitié de vous.

MARIANE.
Vois-tu, si l'on m'expose à ce cruel martyre,
Je te le dis, Dorine, il faudra que j'expire.

DORINE.
Ne vous tourmentez point. On peut adroitement
Empêcher... Mais voici Valère, votre amant.

 

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