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CHAPITRE XVIII LE THÉ CHEZ LE Dr REILLY(2)

时间:2023-10-07来源:互联网 进入法语论坛
核心提示:À prsent, reprenons notre sujet et faites-moi part de vos impressions. Àvotre avis, qui, parmi les membre
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— À présent, reprenons notre sujet et faites-moi part de vos impressions. À

votre avis, qui, parmi les membres de l’expédition, n’aimait pas Mrs Leidner ?

— Je vais formuler une opinion toute personnelle, et je ne voudrais pas

qu’elle fût répétée comme venant de moi.

— Comptez sur ma discrétion.

— Eh bien ! à mon sens, la petite Mme Mercado détestait cordialement

Mrs Leidner !

— Ah ! Et M. Mercado ?

— Mrs Leidner lui avait un peu tourné la tête. À part son épouse, les femmes

ne devaient faire aucun cas de lui. Et Mrs Leidner excellait tant à s’intéresser aux

autres et à écouter leurs confidences ! Le pauvre homme se sera sans doute forgé

des idées !

— Et Mme Mercado voyait cela d’un mauvais œil ?

— Elle en concevait de la jalousie… si vous voulez savoir la vérité. On ne se

montre jamais trop circonspect lorsqu’on vit avec des gens mariés. Je pourrais

vous en raconter de drôles là-dessus. Vous ne soupçonnez point ce qui se passe

dans l’esprit d’une femme lorsque son mari est en jeu.

— Oh ! mais je ne doute pas de ce que vous me dites. Ainsi, Mme Mercado

se montrait jalouse et exécrait Mrs Leidner ?

— Je l’ai vue lui lancer des regards comme si elle eût voulu la foudroyer…

Oh ! mon Dieu ! Excusez-moi, monsieur Poirot, ce n’est pas ce que je voulais

dire… pas une minute je n’ai songé…

— Non ! non ! Je comprends parfaitement. Ces paroles vous ont échappé et

tombent à propos. Mrs Leidner s’inquiétait-elle de cette animosité de

Mme Mercado ?

Je réfléchis avant de répondre :

— Elle ne semblait y attacher aucune importance. Au fait, je ne sais même

pas si elle s’en est aperçue. Une fois, j’ai cru devoir l’en avertir… encore que

cette intervention m’ennuyât beaucoup. Et puis je me suis dit qu’on regrettait

souvent d’avoir parlé, jamais de s’être tu.

— Vous faites preuve d’une grande sagesse. Pourriez-vous me citer quelques

exemples où Mme Mercado a trahi devant vous ses sentiments ?

Je lui répétai notre conversation sur la terrasse.

— Elle vous a donc parlé du premier mariage de Mrs Leidner. À ce moment-

là vous a-t-elle regardée comme pour se rendre compte si vous aviez entendu une

version différente de la sienne ?

— Croyez-vous qu’elle était au courant de la vérité ?

— C’est encore possible. Elle a pu écrire ces lettres… et inventer de toutes

pièces cette histoire de main qui frappe et tout le reste.

— Moi-même j’y ai songé. Je la juge parfaitement capable d’une vengeance

mesquine de ce genre.

— Oui. Je la croirais volontiers cruelle, mais je doute qu’elle possède

suffisamment de cran pour commettre un assassinat, à moins que…

Après une pause, il ajouta :

— Je pense à cette curieuse réflexion qu’elle vous a faite : « Je sais pourquoi

vous êtes ici. » Que voulait-elle insinuer par-là ?

— Je me le demande.

— Elle vous suspectait d’être venue pour une tout autre raison que celle que

vous aviez déclarée. Laquelle ? Et pourquoi se croyait-elle visée ? Pourquoi aussi

cette insistance à vous dévisager pendant le thé le jour de votre arrivée ?

— Oh ! vous savez, Mme Mercado ne brille point par ses manières,

m’empressai-je de répondre.

— Cela, ma sœur, est une excuse, non une explication.

Je ne saisis pas très bien sa pensée, mais il poursuivit :

— Et les autres membres du personnel ?

Je réfléchis.

— Miss Johnson ne nourrissait pas non plus des sentiments très affectueux

envers Mrs Leidner, mais elle ne s’en cachait point et franchement admettait

devant moi ses préventions contre la femme du docteur. Toute dévouée à

Mr Leidner, elle avait travaillé avec lui pendant des années, et, vous comprenez,

le mariage apporta bien des changements.

— Bien, dit Poirot, et du point de vue de miss Johnson, ce mariage ne valait

rien. Le docteur eût bien mieux fait de l’épouser, elle.

— Certes, je le crois, moi aussi. Mais un homme reste toujours un homme.

Pas un sur cent ne consulte sa raison au moment de choisir une femme. Ma foi, on

ne saurait en blâmer le Dr Leidner. La pauvre miss Johnson est bien mal partagée

quant aux attraits physiques, tandis que Mrs Leidner était réellement une belle

femme… pas toute jeune… mais, oh ! si vous l’aviez connue ! Il émanait un

charme de toute sa personne… Mr Coleman la comparait un jour à une nymphe

des forêts. Vous allez peut-être vous moquer de moi… mais je trouvais aussi à

Mrs Leidner une allure… éthérée.

— En somme, cette femme possédait le don de se faire aimer. Je comprends,

dit Poirot.

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