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CHAPITRE XX Miss JOHNSON, Mme MERCADO, Mr REITER(2)

时间:2023-10-07来源:互联网 进入法语论坛
核心提示:Hum ! Tout dabord, monsieur Poirot, laissez-moi vous prvenir que jaidu parti pris. Je suis nous ltions tous dailleurs t
(单词翻译:双击或拖选)

— Hum ! Tout d’abord, monsieur Poirot, laissez-moi vous prévenir que j’ai

du parti pris. Je suis… nous l’étions tous d’ailleurs… très dévouée au Dr Leidner.

Nous prîmes tous ombrage de la venue de Mrs Leidner. Nous lui en voulions

d’accaparer son temps et son attention. L’affection qu’il lui portait nous irritait. Je

suis franche, monsieur Poirot, et il me coûte de vous parler ainsi. Sa présence me

contrariait, mais je m’abstins toujours de le montrer. Cette femme était venue

jeter le trouble dans notre existence.

— Notre ? Vous dites notre ?

— Oui, je veux parler de Mr Carey et de moi-même. Nous sommes les plus

anciens, vous comprenez. Le nouvel ordre de choses nous offusqua. Sentiment

assez naturel, mais peut-être un peu mesquin de notre part. Ce fut un tel

changement pour nous !

— Quel genre de changement ?

— Oh ! en toutes choses. Jusque-là, nous vivions si heureux ! Nous nous

amusions beaucoup, nous prenions plaisir à nous faire des niches, comme de bons

camarades travaillant en commun. Le Dr Leidner lui-même était gai comme un

écolier.

— L’arrivée de Mrs Leidner vint jeter la perturbation dans votre petit

groupe ?

— Oh ! je ne la rends pas entièrement responsable ; cependant, l’année

dernière, cela marchait tout de même mieux. Surtout, n’allez pas croire que nous

eussions des griefs précis contre elle. Elle s’est toujours montrée charmante

envers moi… tout à fait charmante. Voilà pourquoi j’éprouve parfois un remords.

Ce n’est pas sa faute si ses moindres paroles ou ses moindres actes me blessaient.

En réalité, on ne pouvait être plus aimable qu’elle !

— Néanmoins, sa présence, cette année, apporta un changement complet…

une ambiance toute différente ?

— Oh ! entièrement. À la vérité, je ne saurais à quoi l’attribuer. Tout alla de

mal en pis… à part le travail. Mais aucun de nous n’était maître de son caractère.

Nous avions les nerfs à fleur de peau, comme à l’approche de l’orage.

— Et vous l’imputiez à l’influence de Mrs Leidner ?

— Une bonne harmonie régnait entre nous avant son arrivée, constata

sèchement miss Johnson. Vous m’objecterez peut-être que, de nature peu

sociable, je suis hostile à tout changement. Je vous en prie, ne tenez aucun

compte de mon opinion, monsieur Poirot.

— Voulez-vous avoir l’obligeance de me parler du caractère et du

tempérament de Mrs Leidner ?

Après quelque hésitation, miss Johnson répondit d’une voix lente :

— Évidemment, elle était très lunatique, sujette à des hauts et des bas. Un

jour, charmante avec vous, et le lendemain, ne vous adressant pas la parole. Au

fond, bonne et pleine d’attentions pour chacun de nous. Quand même, on voyait

qu’elle avait été choyée toute sa vie. La sollicitude dont la comblait le docteur lui

semblait tout à fait naturelle. Je doute qu’elle ait jamais apprécié son mari à sa

juste valeur… un savant si remarquable ! J’en souffrais parfois. Nerveuse et

susceptible au possible, elle se forgeait des tas d’idées et se mettait dans des états

épouvantables ! Je fus soulagée lorsque le Dr Leidner fit venir miss Leatheran. Il

ne pouvait à la fois s’occuper sérieusement de son travail et calmer les craintes de

sa femme.

— Personnellement, que pensez-vous des lettres anonymes qu’elle recevait ?

Il me fut impossible de résister à ma curiosité. Je me penchai en avant

jusqu’à ce que je visse le profil de miss Johnson tourné vers Poirot. L’air

parfaitement calme et maîtresse d’elle-même, elle répondait à ses questions.

— Quelqu’un en Amérique devait lui en vouloir et s’efforçait de l’effrayer et

de la tourmenter.

— Rien de plus ?

— Telle est du moins mon opinion. Cette belle femme avait peut-être des

ennemis et ces lettres devaient provenir d’une rivale. Avec son caractère

impressionnable, Mrs Leidner prit ces menaces au sérieux.

— Sans aucun doute, dit Poirot. Mais souvenez-vous… la dernière lettre

n’est pas arrivée par la poste.

— Pour peu qu’on voulût s’en donner la peine, c’était un jeu d’enfant de

procéder ainsi. Une femme menée par la jalousie ne recule devant aucun obstacle.

Vérité indiscutable, pensai-je en moi-même.

— Vous avez peut-être raison, mademoiselle. Comme vous le dites,

Mrs Leidner était une jolie femme. À propos, connaissez-vous miss Reilly, la fille

du médecin ?

— Sheila Reilly ? Certes, oui !

Poirot affecta un ton confidentiel. On eût dit une vieille commère.

— J’ai entendu dire (naturellement, je me garderai d’en parler au docteur)

qu’il existait une amourette entre elle et un des membres de l’expédition du

Dr Leidner. Savez-vous si c’est vrai ?

Miss Johnson parut amusée.

— Oh ! le jeune Coleman et David Emmott l’ont plusieurs fois sollicitée

pour danser avec eux. Tous deux se disputaient cet honneur dans les bals

d’Hassanieh où ils se rendaient habituellement le samedi soir. Je ne crois pas que

Sheila y attachât quelque importance ; seule jeune fille blanche de l’endroit, elle

avait aussi comme danseurs les jeunes officiers du camp d’aviation.

— Ainsi donc ces commérages n’ont rien de fondé ?

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