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CHAPITRE XXII DAVID EMMOTT, LE PÈRE LAVIGNY, UNE(4)

时间:2023-10-07来源:互联网 进入法语论坛
核心提示:Calmez-vous, lui ordonna-t-elle. Voici le Dr Leidner. Nallons paslaffliger davantage.En effet, la voiture venait darriv
(单词翻译:双击或拖选)

Calmez-vous, lui ordonna-t-elle. Voici le Dr Leidner. Nallons pas

laffliger davantage.

En effet, la voiture venait darriver. Le docteur en descendit, traversa la cour

et se dirigea vers la salle commune. La fatigue avait ravagé son visage et il

paraissait deux fois plus âgé que trois jours auparavant.

Il annonça dune voix calme :

Lenterrement aura lieu demain à onze heures. Le major Deane récitera

les prières.

Y assisterez-vous, Anne ? demanda le docteur à miss Johnson.

Naturellement, docteur. Tout le monde y viendra.

Elle nen dit pas davantage. Cependant son regard dut trahir les sentiments

quelle ne pouvait décemment exprimer, car les traits du docteur rayonnèrent

daffection et de joie momentanées.

Ma chère Anne, lui dit-il, vous mapportez dans mon malheur une

consolation et une aide inappréciables. Ma chère vieille amie !

Il posa sa main sur le bras de miss Johnson et je vis le rouge lui monter au

visage tandis quelle murmurait, de son ton brusque habituel :

Oh ! cest tout naturel, docteur.

Une lueur éclaira son visage et je compris que, pendant ce bref instant,

miss Johnson nageait dans le bonheur.

Une autre idée me traversa lesprit. Peut-être que bientôt, suivant lordre

normal des événements, le Dr Leidner, recherchant un soulagement moral auprès

de sa vieille amie, un dénouement heureux se produirait.

Nallez pas croire que je sois une marieuse. Envisager lunio de ces deux

êtres eût été inconvenant de ma part à la veille des obsèques de Mrs Leidner.

Mais, après tout, cette solution était souhaitable à tous points de vue. Il éprouvait

une grande affection pour miss Johnson et celle-ci lui serait dévouée corps et âme

jusquà la fin de sa vie. Du moins, sil lui était possible dentendre célébrer les

louanges de Louise à longueur de journée. Mais les femmes savent saccommoder

de bien des désagréments lorsquelles ont atteint leur but.

Le docteur salua Poirot et lui demanda si son enquête avançait.

Miss Johnson, debout derrière le Dr Leidner, secouait énergiquement la tête

et regardait avec insistance la botte que Poirot tenait dans sa main. Par son

attitude, elle semblait supplier le petit détective de ne pas faire allusion au masque

devant le docteur. Elle songeait, jen suis persuadée, quil avait suffisamment

souffert ce jour-là.

Poirot acquiesça à son désir.

Ce genre denquête demande beaucoup de temps, monsieur.

Après quelques phrases banales, M. Poirot prit congé.

Je laccompagnai jusquà sa voiture.

Il me restait une demi-douzaine de questions à lui poser, mais de la façon

dont il me regarda, je crus prudent de garder le silence. Autant eût valu demander

à un chirurgien sil comptait réussir une opération. Je me contentai dattendre ses

instructions.

À ma grande surprise, il me dit :

Prenez garde à vous, mon enfant.

Puis il ajouta aussitôt :

Je me demande sil est sage de vous laisser ici.

Il faut tout de même que je parle au Dr Leidner avant de quitter ma place.

Mais je crois devoir différer cet entretien jusque après lenterrement.

Il mapprouva dun signe de tête.

En attendant, nessayez pas dapprofondir les choses. Croyez-moi, nayez

pas lair trop perspicace !

Et il ajouta avec un sourire :

À vous de tenir les pansements et à moi de faire lopération.

Ces paroles, dans sa bouche, noffraient-elles pas une curieuse coïncidence ?

Puis, changeant soudain de sujet :

Quel homme original, ce père Lavigny !

Un moine qui soccupe darchéologie, cela me semble drôle ! répondis-je.

Ah ! oui, joubliais : vous êtes une protestante. Moi, je suis un bon

catholique et je connais les prêtres et les moines.

Il fronça le sourcil, hésita un instant, puis déclara :

Sachez quil est assez malin pour vous tirer les vers du nez sil lui en

prend envie.

Sil visait à me mettre en garde contre le bavardage, cet avertissement était

superflu.

Après mavoir dit au revoir, il monta dans la voiture, qui séloigna. Je

regagnai lentement la maison en réfléchissant à tous les événements de la journée.

Je revis les traces de piqûres hypodermiques sur le bras de M. Mercado et

me demandai de quel stupéfiant il faisait usage, puis cet horrible masque jaune

tout enduit de plasticine. Comment expliquer que Poirot et miss Johnson naient

pas entendu mon cri dans la salle commune alors que tous, à la salle à manger,

nous avions perçu celui du détective ? Pourtant, la chambre du père Lavigny et

celle de Mrs Leidner se trouvaient à égale distance de la salle commune et de la

salle à manger.

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