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CHAPITRE XXVIII TERME DU VOYAGE(2)

时间:2023-10-07来源:互联网 进入法语论坛
核心提示:Mon cher monsieur Poirot, scria le Dr Reilly avec impatience, sil aimesa femme, pourquoi la-t-il tue ? Pour quel motif
(单词翻译:双击或拖选)

Mon cher monsieur Poirot, sécria le Dr Reilly avec impatience, sil aime

sa femme, pourquoi la-t-il tuée ? Pour quel motif ? Allons, défendez-vous,

Leidner ! Dites à cet homme quil est devenu fou !

Le Dr Leidner ne répliqua point et ne remua pas un cil.

Poirot reprit :

Ne vous ai-je pas dit, dès le début, quil sagissait ici dun crime

passionnel ? Pourquoi son premier mari menaçait-il Mrs Leidner de mort ? Parce

quil laimaitet, voyez-vous, il a tenu sa promesse

« Mais ouimais ouiDès que je compris que le Dr Leidner était

lassassin, tout reprit sa place

« Pour la seconde fois, je reprends mon voyage au débutLe premier

mariage de Mrs Leidner, les lettres de menaces, son second mariage. Les lettres

lempêchent dunir sa vie avec celle dun autre homme, mais elles ne viennent

nullement troubler son mariage avec le Dr Leidner. Comme tout se simplifiesi

le Dr Leidner est, effectivement, Frederick Bosner.

« Recommençons notre voyagemais, cette fois, en compagnie de

Frederick Bosner.

« Dabord, il aime Louise dune passion dévorante, telle quune femme de ce

genre peut en inspirer. Elle le dénonce comme espion. Condamné à mort, il

réussit à senfuir. Compté par erreur au nombre des victimes dun accident de

chemin de fer, il reparaît avec une nouvelle identité ; il devient un jeune

archéologue suédois, Éric Leidner. Le vrai Leidner, lui, tout à fait défiguré par

laccident, sera enterré sous le nom de Frederick Bosner.

« Quelle est lattitude de ce nouvel Éric Leidner envers la femme qui

nhésita point à lenvoyer au poteau ? Dabord, point capital, il laime toujours ; il

sacharne à se refaire une nouvelle vie. Cet homme, dune intelligence supérieure,

exerce une profession à son goût et y réussit pleinement. Mais il noublie point la

grande passion de sa vie. Il se tient au courant des faits et gestes de sa femme. Il a

pris une inébranlable détermination (souvenez-vous des confidences de

Mrs Leidner à Mrs Leatheran : « Il est bon et doux, mais violent. ») : elle

nappartiendra jamais à un autre homme que lui ! Chaque fois quil le juge

nécessaire, il lui adresse une lettre. Il va même jusquà imiter certains signes

particuliers de lécriture de sa femme pour le cas où celle-ci songerait à

communiquer ces lettres à la police. Les femmes qui écrivent à elles-mêmes des

lettres anonymes sont si nombreuses que la police ne manquerait pas de laccuser,

vu la similitude des écritures. En même temps, il laisse subsister des doutes sur la

réalité de sa mort.

« En fin de compte, après de longues années, il estime que son heure a

sonné : il reparaît dans la vie de Louise. Tout marche à souhait ; sa femme ne

soupçonne point sa véritable identité. Il est célèbre : le jeune homme svelte et

beau de jadis est à présent un homme dâge mûr aux épaules voûtées et porte une

barbe. Et lhistoire se répète. Comme auparavant, Frederick exerce un grand

ascendant sur Louise. Pour la seconde fois, elle consent à lépouseret aucune

lettre ne vient interdire les bans.

« Mais par la suite elle reçoit une lettre. Pourquoi ?

« Le Dr Leidner veut parbleu ! écarter tout risque dêtre reconnu.

Lintimité de leur unio peut réveiller de vieux souvenirs. Une fois pour toutes, il

désire que sa femme sache quÉric Leidner et Frederick Bosner sont deux êtres

tout à fait différents. Cela est si vrai quune lettre arrive. Suit cette puérile

simulation dasphyxie par le gazmontée par le Dr Leidner en personne

toujours dans la même intention.

« Après quoi, satisfait, il juge inutile denvoyer dautres lettres. Leur unio

peut désormais sépanouir sous le signe du parfait bonheur.

« Puis, deux ans après environ, les lettres reparaissent.

« Pourquoi ? Eh bien ! je crois en connaître la raison. Parce que les

menaces que contenaient ces lettres nétaient pas de la frime. Voilà qui explique

les craintes continuelles de Mrs Leidner : elle connaissait le tempérament doux,

mais barbare, de son Frederick quelle avait peut-être fini par soupçonner en la

personne de Leidner, mais sans lavouer. Si elle appartient à un autre homme que

lui, il la tuera. Et nétait-elle pas la maîtresse de Richard Carey ?

« Ayant découvert linfidélité de son épouse, le Dr Leidner, froidement et

calmement, prémédite lassassinat.

« Comprenez-vous maintenant limportance du rôle joué par

miss Leatheran ? Lidée plutôt saugrenue du Dr Leidner dengager une infirmière

pour sa femme ma dabord surpris. Il était essentiel quun témoin professionnel

sérieux pût certifier de façon péremptoire, que Mrs Leidner était morte depuis

plus dune heure au moment où on constata son décèsEn dautres termes, elle

avait été tuée à un moment où tout le monde pouvait affirmer sous serment que

son mari travaillait sur la terrasse. On aurait pu le soupçonner davoir tué sa

femme au moment où il entrait dans la chambre et découvrait le cadavreMais

sa culpabilité était hors de question si une infirmière qualifiée affirmait

positivement que le décès de Mrs Leidner remontait à une heure.

« Je mexplique maintenant latmosphère de tension et de contrainte qui

pesait cette année sur les membres de lexpédition. Pas une minute je ne lai

attribuée à linfluence seule de Mrs Leidner. Pendant plusieurs années, une bonne

camaraderie régna entre les membres de lexpédition. À mon sens, létat desprit

dune communauté est toujours due, directement, à lascendant de son chef. Le

Dr Leidner, avec toute sa douceur, possède une forte personnalité. Grâce à son

tact, à son jugement, à sa façon intelligente de diriger ses hommes, cette

atmosphère navait jusque-là cessé dêtre heureuse.

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