La partie II. La Femme sans coeur
第二章 冷酷的女人
【法语阅读——驴皮记】La peau de chagrin (2.08)
La partie II. La Femme sans coeur
- " Oh ! me dit le commissaire-priseur, tout cela était bien rococo. "
Mot épouvantable qui flétrissait toutes les religions de mon enfance et me dépouillait de mes premières illusions, les plus chères de toutes. Ma fortune se résumait par un bordereau de vente, mon avenir gisait dans un sac de toile qui contenait onze cent douze francs, la Société m'apparaissait en la personne d'un huissier-priseur qui me parlait le chapeau sur la tête. Un valet de chambre qui me chérissait, et à qui ma mère avait jadis constitué quatre cents francs de rente viagère, Jonathas me dit en quittant la maison d'où j'étais si souvent sorti joyeusement en voiture pendant mon enfance :
- "Soyez bien économe, monsieur Raphaël ! "
Il pleurait, le bon homme.
"Tels sont, mon cher Emile, les événements qui maîtrisèrent ma destinée, modifièrent mon âme, et me placèrent jeune encore dans la plus fausse de toutes les situations sociales, dit Raphaël après avoir fait une pause. Des liens de famille, mais faibles, m'attachaient à quelques maisons riches dont l'accès m'eût été interdit par ma fierté, si le mépris et l'indifférence ne m'en eussent déjà fermé les portes. Quoique parent de personnes très influentes et prodigues de leur protection pour des étrangers, je n'avais ni parents ni protecteurs. Sans cesse arrêtée dans ses expansions, mon âme s'était repliée sur elle-même. Plein de franchise et de naturel, je devais paraître froid, dissimulé ; le despotisme de mon père M'avait ôté toute confiance en moi ; j'étais timide et gauche, je ne croyais pas que ma voix pût exercer le moindre empire, je me déplaisais, je me trouvais laid, j'avais honte de mon regard. Malgré la voix intérieure qui doit soutenir les hommes de talent dans leurs luttes, et qui me criait : Courage ! marche ! malgré les révélations soudaines de ma puissance dans la solitude, malgré l'espoir dont j'étais animé en comparant les ouvrages nouveaux admirés du public à ceux qui voltigeaient dans ma pensée, je doutais de moi comme un enfant. J'étais la proie d'une excessive ambition, je me croyais destiné à de grandes choses, et je me sentais dans le néant. J'avais besoin des hommes, et je me trouvais sans amis. Je devais me frayer une route dans le monde, et j'y restais seul, moins craintif que honteux.
“‘哦!这一切都是过时的陈货了!’拍卖行的经纪人对我说。
“这句话多么可怕!它摧毁了我童年时代的一切信仰,粉碎了我最初的幻梦,这一切幻梦中最珍贵的部分。我的财产归结为拍卖行的一张详细账单,我的前途躺在一只装着一千一百一十二法郎的布袋里,在我看来,社会就体现在这个大模大样戴着帽子对我说话的拍卖行经纪人的身上……我家的老仆若纳塔很爱我,我母亲在世时曾替他存了一笔年收四百法郎利息的终身养老金,当他离开这个我儿时经常喜气洋洋地坐着马车出来的家门时对我说:
“‘你得好好节省啊,拉法埃尔先生!’
“他哭了,这老好人。
“亲爱的爱弥尔,就是上面所说的种种事件决定了我的命运,改变了我的精神面貌,并且使我年纪轻轻就被安置在最虚伪的社会环境里,”拉法埃尔停了一会儿,又接着说,“我有几个较疏远的富亲戚,即使不是他们的蔑视和漠不关心早已把门关闭,我的自尊心也会禁止我去叩他们的门。尽管我是那些很有势力的人家的亲戚,而且他们对外人很喜欢滥施庇护,实际上我却既无亲戚,也无保护人。我的精神发展既然不断受到障碍,便只好向内收缩。我本来生性非常直率、天真,却被迫装出冷漠、矫情的样子;我父亲的专制作风剥夺了我的一切自信;我既胆怯又拙笨,我不相信我的谈话能产生任何影响,我讨厌自己,觉得自己很丑,我为自己的眼神害羞。尽管内心的呼声打算支持在斗争中表现得有才干的人,并且向我大声疾呼:‘鼓起勇气来,向前迈进!’尽管在孤寂中会突然显露我自己的能力,尽管把当前受群众崇拜的新著作和在我脑子里构思的著作相比,使我充满了希望,但我仍象个孩子一样怀疑自己。我被过度的野心所驱使,相信自己注定要干一番大事业,而我却感到自己空虚。我需要别人的帮助,却发现自己没有朋友。我本该在世上闯出一条路,却一个人留在暗处,我的羞愧之情多于恐惧。