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【法语阅读——驴皮记】La peau de chagrin (2.40)

时间:2012-10-01来源:互联网 进入法语论坛
核心提示:【法语阅读驴皮记】La peau de chagrin (2.40) La partie II. La Femme sans coeur - N'est-ce pas un miracle ? me dit Rastignac en riant. Puis, se retournant vers le spculateur : - Monsieur de Valentin, reprit-il en me dsignant, est
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【法语阅读——驴皮记】La peau de chagrin  (2.40)


La partie II. La Femme sans coeur
      - N'est-ce pas un miracle ? me dit Rastignac en riant.
      Puis, se retournant vers le spéculateur :
      - Monsieur de Valentin, reprit-il en me désignant, est un de mes amis que je vous présente comme l'une de nos futures célébrités littéraires. Il avait jadis une tante fort bien en cour, marquise, et depuis deux ans il travaille à une histoire royaliste de la révolution.
      Puis, se penchant à l'oreille de ce singulier négociant, il lui dit :
      - C'est un homme de talent ; mais un niais qui peut vous faire vos mémoires, au nom de sa tante, pour cent écus par volume.
      - Le marché me va, répondit l'autre en haussant sa cravate. Garçon, mes huîtres, donc !
      - Oui, mais vous me donnerez vingt-cinq louis de commission et lui paierez un volume d'avance, reprit Rastignac.
      Non, non. je n'avancerai que cinquante écus pour être plus sûr d'avoir promptement mon manuscrit. "
      Rastignac me répéta cette conversation mercantile à voix basse. Puis sans me consulter :
      "- Nous sommes d'accord, lui répondit-il. Quand pouvons-nous aller vous voir pour terminer cette affaire ?
      - Eh ! bien, venez dîner ici, demain soir, à sept heures ".
      Nous nous levâmes, Rastignac jeta de la monnaie au garçon, mit la carte à payer dans sa poche, et nous sortîmes. J'étais stupéfait de la légèreté, de l'insouciance avec laquelle il avait vendu ma respectable tante, la marquise de Montbauron.
      - " J'aime mieux m'embarquer pour le Brésil, et y enseigner aux Indiens l'algèbre que je ne sais pas, que de salir le nom de ma famille ! "
      Rastignac m'interrompit par un éclat de rire.
      - " Es-tu bête ! Prends d'abord les cinquante écus et fais les mémoires. Quand ils seront achevés, tu refuseras de les mettre sous le nom de ta tante, imbécile ! Madame de Montbauron, morte sur l'échafaud, ses paniers, ses considérations, sa beauté, son fard, ses mules valent bien plus de six cents francs. Si le libraire ne veut pas alors payer ta tante ce qu'elle vaut, il trouvera quelque vieux chevalier d'industrie, ou je ne sais quelle fangeuse comtesse pour signer les mémoires.
      - Oh ! m'écriai-je, pourquoi suis-je sorti de ma vertueuse mansarde ? Le monde a des envers bien salement ignobles.
      - Bon, répondit Rastignac, voilà de la poésie, et il s'agit d'affaires. Tu es un enfant. Ecoute : quant aux mémoires, le public les jugera ; quant à mon Proxénète littéraire, n'a-t-il pas dépensé huit ans de sa vie, et payé ses relations avec la librairie par de cruelles expériences ? En partageant inégalement avec lui le travail du livre, ta part d'argent n'est-elle pas aussi la plus belle ? Vingt-cinq louis sont une bien plus grande somme pour toi, que mille francs pour lui. Va, tu peux écrire des mémoires historiques, oeuvres d'art si jamais il en fut, quand Diderot a fait six sermons pour cent écus.
      - Enfin, lui dis-je tout ému, c'est pour moi une nécessité : ainsi, mon pauvre ami, je te dois des remerciements. Vingt-cinq louis me rendront bien riche.
      - Et plus riche que tu ne penses, reprit-il en riant. Si Finot me donne une commission dans l'affaire, ne devines-tu pas qu'elle sera pour toi ? Allons au bois de Boulogne, dit-il ; nous y verrons ta comtesse, et je te montrerai la jolie petite veuve que je dois épouser, une charmante personne, Alsacienne un peu grasse. Elle lit Kant, Schiller, Jean-Paul, et une foule de livres hydrauliques. Elle a la manie de toujours me demander mon opinion, je suis obligé d'avoir l'air de comprendre toute cette sensiblerie allemande, de connaître un tas de ballades, toutes drogues qui me sont défendues par le médecin. Je n'ai pas encore pu la déshabituer de son enthousiasme littéraire, elle pleure des averses à la lecture de Goethe, et je suis obligé de pleurer un peu, par complaisance, car il y a cinquante mille livres de rentes, mon cher, et le plus joli petit pied, la plus jolie petite main de la terre ! Ah ! si elle ne disait pas mon anche, et proulier pour mon ange et brouiller, ce serait une femme accomplie ".

  “‘这不是太凑巧了吗?’拉斯蒂涅笑着对我说。
  “然后,他回过头来对那位投机家说:
  “‘德·瓦朗坦先生是我的朋友,’他指着我说:‘我来给你介绍,他是我们未来的大文豪。他从前有位姑母在宫里红极一时,是一位侯爵夫人,两年以来,他在写一部大革命时期保王党历史的著作。’
  “这时候,他又凑近这位奇怪的商人耳边说:
  “‘这是个有才能的人,但是位书呆子,他可以用他姑母的名义替你撰写你所要的回忆录,每卷给他一百埃居就可以了。’
  “'这笔买卖倒还合我的意,’对方一边回答,一边把领结往上抬一下。‘喂!伙计给我端牡蛎来。’
  “‘那么,好的,你可要给我二十五个路易的佣金,还要预支他一卷书的稿酬。’拉斯蒂涅接着说。
  “‘不,不。我只能预支五十个埃居,这样我会更有把握早日拿到原稿。’
  “拉斯蒂涅压低声音给我谈一下这笔买卖,然后,不和我商量就回答对方说:
  “‘我们同意啦,’他回答说,‘我们什么时候去看你,好办妥这笔买卖的手续?’
  “‘那么,明天晚上七点钟,你们到这里来吃晚饭吧。’
  “我们两人站起身来。拉斯蒂涅掷给伙计一些小费,把账单塞进衣袋里,我们就出来了。我为他这么轻率,毫不介意地便把我那可敬的姑母蒙博隆侯爵夫人卖掉,不禁大吃一惊。
  “‘我宁愿搭船去巴西给印第安人教代数,尽管我对代数一窍不通,也不愿意玷污我们家的名声。’
  “拉斯蒂涅听了哈哈大笑,打断了我的话头。
  “‘难道你就这样傻!你先把这五十埃居拿到手,再给他写回忆录。等到写好回忆录,你便拒绝用你姑母的名义发表,傻瓜!蒙博隆夫人死在断头台上,她的长裙,她的声望,她的美貌,她的脂粉,她的拖鞋,这一切,远远超过六百法郎。到那时候,要是出版商不肯付给你姑母应得的代价,就让他去找一个老铜子或者什么拆烂污的侯爵夫人来顶名发表吧。’
  “‘噢!为什么我要离开我那纯洁的阁楼?’我大声嚷道,‘这个社会的背面真是太肮脏下贱了!’
  “'好,这倒满有诗意,可是,我们是在谈生意经呵!你可真是孩子气。’拉斯蒂涅回答,‘你听我说,关于回忆录,读者会作出评价;至于我那位文学界的?皮条朋友,他和出版界所建立的关系,难道不是花了他八年的时间,和无数惨痛的经验才换来的吗?在和他分担著书的工作上,你虽然吃点亏,但在金钱报酬方面,你还是占了便宜嘛;二十五个路易对你的用处,比一千法郎对他所起的作用要大得多。去吧,你可以写这类历史回忆录,万一能成为艺术作品就更好,狄德罗也曾为一百埃居写过六本说教书哩。’
  “‘就这么办吧,’我很感动地对他说,‘这对我说来确是一种需要,我可怜的朋友呵,我为此倒该好好感谢你了。二十五个路易将使我成为巨富……’
  “‘而且比你所设想的还富得多,’他笑着回答说,‘如果斐诺在这桩买卖上给我一笔佣金,难道你猜不出这也是为你而要的吗?——我们现在到布洛涅森林散步去吧,’他说,‘在那儿我们会遇到你的伯爵夫人,我还要把我打算娶的那位漂亮的小寡妇指给你看,她是个稍有点胖,很迷人的阿尔萨斯女子。她读康德、席勒和约翰-保尔①的著作,还读一大堆有关水力学方面的书。她有一种癖好,老喜欢征求我的意见。因此,我得装作了解这种德国的感伤情调和懂得一大堆歌谣,这都是医生禁止服用的麻醉品。我还不能使她丢掉爱好文学的习惯,她读歌德的作品时,哭得泪人儿似的,为了献殷勤,我也只好陪她流点眼泪,这是关系到五万法郎年金的问题呀!我的朋友,何况,她还有世上最美的小脚和小手!……啊!要是她没有那德国口音,说我的天使时,说成我的天子,说弄乱时,说成弄断,那她就算是个十全十美的女人了!’
   
  ①约翰-保尔·李赫忒(1763—1825),德国哲学家、小说家,曾在诗篇《幽灵》中描写过死去的人的失望,据称有些死者还魂后说,死去的耶稣本人曾告诉过他们,上帝是不存在的。

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