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【法语阅读——驴皮记】La peau de chagrin (2.28)

时间:2012-10-01来源:互联网 进入法语论坛
核心提示:【法语阅读驴皮记】La peau de chagrin (2.28) 第二章 冷酷的女人 La partie II. La Femme sans coeur Ces paroles excitrent en moi une sorte d'ivresse, ma jalousie craignait dj le pass. Tressaillant d'aise, je revins prcipita
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【法语阅读——驴皮记】La peau de chagrin  (2.28)


第二章 冷酷的女人
La partie II. La Femme sans coeur
     Ces paroles excitèrent en moi une sorte d'ivresse, ma jalousie craignait déjà le passé. Tressaillant d'aise, je revins précipitamment dans le salon où j'avais laissé la comtesse que je rencontrai dans le boudoir gothique. Elle m'arrêta par un sourire, me fit asseoir près d'elle, me questionna sur mes travaux, et sembla s'y intéresser vivement, surtout quand je lui traduisis mon système en plaisanteries au lieu de prendre le langage d'un professeur pour le lui développer doctoralement. Elle parut s'amuser beaucoup en apprenant que la volonté humaine était une force matérielle semblable à la vapeur ; que, dans le monde moral, rien ne résistait à cette puissance quand un homme s'habituait à la concentrer, à en manier la somme, à diriger constamment sur les âmes la projection de cette masse fluide ; que cet homme pouvait à son gré tout modifier relativement à l'humanité, même les lois absolues de la nature. Les objections de Foedora me révélèrent en elle une certaine finesse d'esprit, je me complus à lui donner raison pendant quelques moments pour la flatter, et je détruisis ses raisonnements de femme par un mot, en attirant son attention sur un fait journalier dans la vie, le sommeil, fait vulgaire en apparence, mais au fond plein de problèmes insolubles pour le savant, et je piquai sa curiosité. La comtesse resta même un instant silencieuse quand je lui dis que nos idées étaient des êtres organisés, complets qui vivaient dans un monde invisible et influaient sur nos destinées, en lui citant pour preuves les pensées de Descartes, de Diderot, de Napoléon qui avaient conduit, qui conduisaient encore tout un siècle.
       J'eus l'honneur d'amuser cette femme, elle me quitta en m'invitant à la venir voir ; en style de cour, elle me donna les grandes entrées. Soit que je prisse, selon ma louable habitude, des formules polies pour des paroles de coeur, soit que Foedora vît en moi quelque célébrité prochaine, et voulût augmenter sa ménagerie de savants, je crus lui plaire. J'évoquai toutes mes connaissances physiologiques et mes études antérieures sur la femme pour examiner minutieusement pendant cette soirée cette singulière personne et ses manières ; caché dans l'embrasure d'une fenêtre, j'espionnai ses pensées en les cherchant dans son maintien, en étudiant ce manège d'une maîtresse de maison qui va et vient, s'assied et cause, appelle un homme, l'interroge, et s'appuie pour l'écouter sur un chambranle de porte ; je remarquai dans sa démarche un mouvement brisé si doux, une ondulation de robe si gracieuse, elle excitait si puissamment le désir que je devins alors très incrédule sur sa vertu. Si Foedora méconnaissait aujourd'hui l'amour, elle avait dû jadis être fort passionnée ; car une volupté savante se peignait jusque dans la manière dont elle se posait devant son interlocuteur : elle se soutenait sur la boiserie avec coquetterie, comme une femme près de tomber, mais aussi près de s'enfuir si quelque regard trop vif l'intimide. Les bras mollement croisés, paraissant respirer les paroles, les écoutant même du regard et avec bienveillance, elle exhalait le sentiment. Ses lèvres fraîches et rouges tranchaient sur un teint d'une vive blancheur. Ses cheveux bruns faisaient assez bien valoir la couleur orangée de ses yeux mêlés de veines comme une pierre de Florence, et dont l'expression semblait ajouter de la finesse à ses paroles. Enfin son corsage était paré des ; grâces les plus attrayantes. Une rivale aurait peut-être accusé de dureté d'épais sourcils qui paraissaient se rejoindre, et blâmé l'imperceptible duvet qui ornait les contours du visage. Je trouvai la passion empreinte en tout. L'amour était écrit sur les paupières italiennes de cette femme, sur ses belles épaules dignes de la Vénus de Milo, dans ses traits, sur sa lèvre supérieure un peu forte et légèrement ombragée. C'était plus qu'une femme, c'était un roman.

  “听了他的话,使我如醉如痴,我的忌妒心已经在为过去担忧。我快乐得直发抖,便急忙返回我刚才和伯爵夫人分手的客厅,却在哥特式的梳妆室里遇到她。她微笑着向我招呼,让我坐在她身旁,询问我的工作情况,她似乎对我的工作感到很大的兴趣,尤其是当我不是用博学者的口气阐述我的理论体系,而是用开玩笑的方式来表达时,她显得更加高兴。当她听我说到人类的意志就象蒸气那样是种物质力量;说到当一个人习惯于把这种力量集中起来,把它加以运用,不断地向灵魂喷射这种流体,那么精神世界里的任何东西都不能反抗这种力量;说到在这种情况下,这个人便能够随心所欲,相对地改变人类的一切,甚至改变大自然的绝对规律。从馥多拉的反对意见中,我发现她的智力相当慧敏,为了讨好她,我情愿让她先得意一会儿,然后用一句话,把她的妇人之见整个推翻,我提醒她,让她注意日常生活中的一个事实,那便是睡眠,这是一个表面平凡,其实内里充满许多学者所不能解决的问题,我的话刺激了她的好奇心。当我对她说,我们的观念都是些有机的存在,具备一切性能,它们生活在一个看不见的世界里,并且对我们的命运施加影响,为了向她提供论据,我列举了笛卡儿、狄德罗和拿破仑的思想,说明这些思想曾经指导过并且还在继续指导整个世纪的潮流。
  “我感到很荣幸,居然能够使这个女人高兴;她在和我分手时邀请我来看她;照宫廷的术语,这是说她已经向我敞开大门。按我的值得赞赏的习惯,也许是我把客套辞令,当做了心里话,或者是馥多拉看出我不久即将成名,有意在她的名流学者的牢笼里增添一个名额,不管怎么说,我相信已经博得了她的欢心。我回忆起我对生理学的研究和我以前对女人的一切认识,以便利用这次晚会,来对这个奇怪的女人和她的举止进行仔细观察;我躲在一个窗口后面,想从她的仪态上,从她作为女主人对家务的调度上来侦察她的思想,只见她来来去去,忽然坐下和人谈话,忽而唤来一个男人,向他询问些什么,并靠在门框上倾听他的回答;我注意到她的步伐中有一种非常柔和的扭动,衣袂的飘荡十分优美,她如此有力地刺激人的情欲,竟使我对她的贞躁发生了很大的怀疑。如果今天馥多拉不接受爱情,她从前必定是非常热情的,因为,即便在她同男人对话时,都流露出一种非常肉感的媚态;她妖冶地倚在护壁板上,似乎快要倒下,同时又象个如果遇到过于热情的眼光使她害怕,她就准备逃跑的女人。她两臂软绵绵地交叉在胸前,好象在呼吸别人的话语,又象在用眼神来倾听这些话语,情意十分亲切,激发着别人的情感。她那两片红艳艳的嘴唇,把她的肤色映衬得分外洁白。她棕黑色的头发,使她那双橙黄色有脉络的,象佛罗轮萨的云石般的眼睛,显得更加美丽,同时这双眼睛的表情似乎又给她的谈吐增添了一种奥妙。至于她的胸脯更是长得美妙非凡,具有最诱人的魔力。一位女情敌也许要指责她太冷酷,因为她生就了两道似乎要连在一起的浓眉,而且对她脸上长的几乎看不见的汗毛也会进行挑剔。我却发现在这一切上面都有热情的流露。爱情似乎是写在这位女人的意大利型的眼皮上,写在她那堪与米洛岛的维纳斯媲美的双肩上,写在她的面部轮廓上,写在她那微厚的,稍有点突出的下唇上。她已经不仅仅是一个女人,简直是一部传奇小说。 
 
 

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