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LE MUSICIEN II.

时间:2020-10-20来源:互联网 进入法语论坛
核心提示:Sa fille est tout le portrait de sa mre,Sauf qu'en naissant la grle la marqua.Le ciel lui fit une existence amreEt la tr
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 Sa fille est tout le portrait de sa mère,
Sauf qu'en naissant la grêle la marqua.
Le ciel lui fit une existence amère
Et la tristesse à son cœur s'attaqua.
Elle n'a point connu dans son jeune âge
Les doux instants de rêve et de loisir;
Jamais l'amour à son pâle visage
N'a fait monter la flamme du désir;
Jamais le soir, une heure à sa croisée,
Ne la surprit, la tête dans la main,
A regarder, pensive sans pensée,
Monter la lune au firmament serein,
Comme une fleur qu'un coup de vent déchire
Dès son aurore, au bord du rameau vert,
Elle a perdu tout charme et tout sourire,
Son cœur n'est plus qu'un calice désert.
Dieu la conquit à lui dès son enfance
Et lui ferma tout terrestre bonheur;
En l'autre vie est sa seule espérance
Et dans l'attente elle apaise son cœur.
Un voile noir couvre son front austère:
Avec orgueil portant le célibat,
Elle promène, aussi sage que fière,
Ses quarante ans de vertu sans combat.
Patiemment dans cette solitude
Ses jours pieux s'écoulent. Après Dieu,
Son pauvre père est la seule habitude
Qui la fait vivre et la distrait un peu.
Ainsi s'en vont—ô l'énigme profonde!—
Toutes les deux, ces âmes au déclin:
L'une si pleine avec l'amour du monde,
L'autre si vide avec l'amour divin!
C'était au mois d'octobre ou de novembre.
Monsieur Médard avait quitté sa chambre,
Et, lentement, sur la fin d'un beau jour,
Ils respiraient le frais au Luxembourg.
Le bon vieillard, qui la croit jeune et belle,
Car à présent sa mémoire chancelle,
Tout en marchant, vint à lui conseiller,
Se faisant vieux, lui, de se marier;
—Car, disait-il, si la parque cruelle
De mes instants tranchait soudain le fil,
Ma pauvre enfant, où ton pas irait-il?—
Puis il se tut. La nuit était muette.
Par intervalle on surprenait le vent
Qui se plaignait comme une âme inquiète.
La pauvre fille avait baissé la tête
Et murmuré ces deux mots:—Au couvent.
En ce moment, amoureuses rafales,
On entendit chanter quelques passants;
C'étaient des traits, des cadences finales.
Monsieur Médard sentit à leurs accents
Se réveiller ses haines musicales.
Il tressaillit,—et comprimant le bras
De sa compagne, il redoubla le pas.
Du Luxembourg au plus vite ils sortirent,
Et dans la nuit leurs ombres se perdirent…
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