Par un matin d'avril frileux et souriant,
Douce, et rêvant de Dieu, sans laisser derrière elle
Les larmes d'une mère ou l'effroi d'un enfant.
Nul ne la connaissait, car, du bout de son aile,
Son bon ange gardien la voilait. Et pourtant
Son cœur, son pauvre cœur, jusqu'à la mort fidèle,
S'était pris sans espoir d'un amour éclatant.
Mais tous l'ont ignoré; le temps de sa jeunesse,
Monotone et caché, s'est enfui sans ivresse.
Elle a vécu sans faste, elle est morte sans bruit;
Aucun n'a recueilli les trésors de cette âme.
Ainsi passent—parfums perdus! stérile flamme!—
L'étoile dans le jour et la fleur dans la nuit.