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CHAPITRE XXV SUICIDE OU ASSASSINAT ?(2)

时间:2023-10-07来源:互联网 进入法语论坛
核心提示:Maintenant, proposa le Dr Reilly dune voix ferme, songeons au djeuner.Jinsiste. Leidner, il faut absolument vous susten
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— Maintenant, proposa le Dr Reilly d’une voix ferme, songeons au déjeuner.

J’insiste. Leidner, il faut absolument vous sustenter.

Le pauvre homme n’était plus qu’une loque. Il nous accompagna à la salle à

manger, où l’on nous servit un repas d’enterrement. Le café brûlant et les œufs

frits nous firent du bien à tous, encore que personne ne se sentît l’envie de

manger. Le Dr Leidner avala quelques gorgées de café et grignota son pain. Son

visage, couleur de cendre, était contracté par la douleur et la consternation.

Après ce petit déjeuner, le capitaine Maitland nous interrogea.

Je lui expliquai qu’un bruit m’ayant réveillé, j’étais accourue dans la

chambre de miss Johnson…

— Vous dites qu’un verre gisait à terre ?

— Oui, elle a dû le lâcher après avoir bu.

— Était-il brisé ?

— Non, il était tombé sur la descente de lit. J’ai ramassé le verre et l’ai posé

sur la table.

— Je vous remercie de me fournir ces détails. Nous n’avons relevé que deux

sortes d’empreintes, dont l’une appartient indiscutablement à miss Johnson, et

l’autre à vous.

Il garda le silence et me pria de continuer.

Je décrivis méticuleusement les soins que j’avais donnés à miss Johnson,

quêtant du regard l’approbation du Dr Reilly qui acquiesça de la tête.

— Personne, à votre place, n’aurait pu mieux faire, dit-il.

Malgré ma certitude de n’avoir rien négligé pour sauver cette femme, ces

paroles m’apportèrent un vif soulagement.

— Saviez-vous ce qu’elle avait absorbé ? me demanda le capitaine.

— Non… mais je discernais parfaitement qu’il s’agissait d’un acide corrosif.

— À votre avis, nurse, miss Johnson aurait-elle avalé ce poison de son

propre gré ? me demanda gravement le capitaine Maitland.

— Oh ! non ! Cette pensée ne m’a jamais effleuré l’esprit.

Je ne sais pourquoi j’étais si affirmative. Peut-être avais-je été influencée par

la phrase de M. Poirot : « L’assassinat devient une habitude. » En outre, on ne

conçoit guère qu’une personne voulant en finir avec la vie choisisse une mort

aussi douloureuse.

Je fis part de cette réflexion au capitaine et, jusqu’à un certain point, il

déclara partager ma manière de voir.

— En effet, on ne choisit d’ordinaire pas un pareil moyen de se détruire, à

moins que, dans une crise de désespoir, on ne trouve pas autre chose sous la main.

— Était-elle désespérée à ce point ? demandai-je.

— Mme Mercado le prétend. Elle dit que miss Johnson paraissait, hier soir,

tout à fait bouleversée et qu’elle répondait à peine quand on lui adressait la

parole. Mme Mercado affirme qu’elle était hantée par des idées noires et que, déjà

la pensée du suicide l’avait effleurée.

— Eh bien, je n’en crois pas un mot ! dis-je brutalement.

— Ah ! cette Mme Mercado ! Quelle affreuse vipère !

— Alors, exposez-moi votre point de vue.

— Selon moi, elle a été empoisonnée.

Il me posa la question suivante d’un ton sévère comme s’il s’adressait à l’un

de ses hommes :

— Quelle raison vous porte à le croire ?

— Je ne vois pas d’autre solution.

— C’est votre opinion personnelle. Pourquoi aurait-on assassiné cette

femme ? Je n’en discerne pas le mobile.

— Pardon. Il y en a un. Miss Johnson a soulevé un coin du voile.

— Qu’a-t-elle donc découvert ?

Je répétai, mot pour mot, notre entretien sur la terrasse.

— Elle refusa de vous donner des précisions ?

— Oui, elle voulait, disait-elle, réfléchir avant de parler.

— Paraissait-elle agitée ?

— Oui.

— Un moyen de s’introduire ici de l’extérieur, répéta-t-il perplexe, le front

plissé. Où voulait-elle en venir ?

— Je l’ignore. Je me suis en vain creusé la tête.

— Et vous, monsieur Poirot, qu’en pensez-vous ? demanda le capitaine.

Poirot répondit :

— Vous possédez là, ce me semble, un mobile suffisant.

— Pour commettre un crime ?

— Pour commettre un crime.

Le capitaine Maitland fronça davantage le sourcil.

— A-t-elle pu parler avant de mourir ?

— Oui. Elle est parvenue à articuler deux mots.

— Lesquels ?

— La fenêtre…

— La fenêtre ? répéta le capitaine Maitland. Et avez-vous compris à quoi

elle faisait allusion ?

Je hochai la tête.

— Combien y avait-il de fenêtres dans sa chambre à coucher.

— Une seule.

— Elle donne sur la cour ?

— Oui.

— Était-elle ouverte ou fermée ? Ouverte, si je me souviens bien. Mais peut-

être quelqu’un d’entre vous l’a ouverte ?

— Non, elle est restée tout le temps ouverte. Je me demande…

Je m’interrompis…

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