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【法语阅读——驴皮记】La peau de chagrin(1.29)

时间:2012-08-26来源:互联网 进入法语论坛
核心提示:【法语阅读驴皮记】La peau de chagrin(1.29) La partie I. Le Talisman 第一部分 灵符 - Essayer ! dit le vieillard. Si vous tiez sur la colonne de la place Vendme, essaieriez-vous de vous jeter dans les airs ? Peut-on arrter
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【法语阅读——驴皮记】La peau de chagrin(1.29)  

La partie I. Le Talisman
第一部分 灵符

 

 
     - Essayer ! dit le vieillard. Si vous étiez sur la colonne de la place Vendôme, essaieriez-vous de vous jeter dans les airs ? Peut-on arrêter le cours de la vie ?

L'homme a-t-il jamais pu scinder la mort ? Avant d'entrer dans ce cabinet, vous aviez résolu de vous suicider ; mais tout à coup un secret vous occupe et vous distrait de mourir. Enfant ! chacun de vos jours ne vous offrira-t-il pas une énigme plus intéressante que ne l'est celle-ci ? Ecoutez-moi. J'ai vu la cour licencieuse du

régent. Comme vous, j'étais alors dans la misère, j'ai mendié mon pain ; néanmoins j'ai atteint l'âge de cent deux ans, et suis devenu millionnaire : le malheur m'a

donné la fortune, l'ignorance m'a instruit. je vais vous révéler en peu de mots un grand mystère de la vie humaine. L'homme s'épuise par deux actes instinctivement

accomplis qui tarissent les sources de son existence. Deux verbes expriment toutes les formes que prennent ces deux causes de mort : VOULOIR et POUVOIR. Entre ces deux termes de l'action humaine, il est une autre formule dont s'emparent les sages, et je lui dois le bonheur et ma longévité. Vouloir nous brûle et Pouvoir nous détruit ;mais SAVOIR laisse notre faible organisation dans un perpétuel état de calme. Ainsi le désir ou le vouloir est mort en moi, tué par la pensée ; le mouvement ou le pouvoir s'est résolu par le jeu naturel de mes organes. En deux mots, j'ai placé ma vie, non dans le coeur qui se brise, non dans les sens qui s'émoussent, mais dans le cerveau qui ne s'use pas et qui survit à tout. Rien d'excessif n'a froissé ni mon âme, ni mon corps. Cependant, j'ai vu le monde entier. Mes pieds ont foulé les plus hautes montagnes de l'Asie et de l'Amérique, j'ai appris tous les langages humains, et j'ai vécu sous tous les régimes. J'ai prêté mon argent à un Chinois en prenant pour gage le corps de son père, j'ai dormi sous la tente de l'Arabe sur la foi de sa parole, j'ai signé des contrats dans toutes les capitales européennes, et j'ai laissé sans crainte mon or dans le wigwam des sauvages ; enfin j'ai tout obtenu, parce que j'ai tout su dédaigner. Ma seule ambition a été de voir. Voir, n'est-ce pas savoir ? ... Oh ! savoir, jeune homme, n'est-ce pas jouir intuitivement ? n'est-ce pas découvrir la substance même du fait et s'en emparer essentiellement ? Que reste-t-il d'une possession matérielle ? une idée. Jugez alors combien doit être belle la vie d'un homme qui, pouvant empreindre toutes les réalités dans sa pensée,transporte en son âme les sources du bonheur, en extrait mille voluptés idéales dépouillées des souillures terrestres. La pensée est la clef de tous les trésors, elle procure les joies de l'avare sans en donner les soucis. Aussi ai-je plané sur le monde, où mes plaisirs ont toujours été des jouissances intellectuelles. Mes débauches étaient la contemplation des mers, des peuples, des forêts, des montagnes ! J'ai tout vu, mais tranquillement, sans fatigue ; je n'ai jamais rien désiré, j'ai tout attendu. Je me suis promené dans l'univers comme dans le jardin d'une habitation qui m'appartenait. Ce que les hommes appellent chagrins, amours, ambitions, revers, tristesse, est, pour moi, des idées que je change en rêveries ; au lieu de les sentir, je les exprime, je les traduis ; au lieu de leur laisser dévorer ma vie, je les dramatise, je les développe ; je m'en amuse comme de romans que je lirais par une vision intérieure. N'ayant jamais lassé mes organes, je jouis encore d'une santé robuste. Mon âme ayant hérité de toute la force dont je n'abusais pas, cette tête est encore mieux meublée que ne le sont mes magasins. Là, dit-il en se frappant le front, là sont les vrais millions. je passe des journées délicieuses en jetant un regard intelligent dans le passé ; j'évoque des pays entiers, des sites, des vues de l'Océan, des figures historiquement belles ! J'ai un sérail imaginaire où je possède toutes les femmes que je n'ai pas eues. je revois souvent vos guerres, vos révolutions, et je les juge. Oh ! comment préférer de fébriles, de légères admirations pour quelques chairs plus ou moins colorées, pour des formes plus ou moins rondes ! comment préférer tous les désastres de vos volontés trompées à la faculté sublime de faire comparaître en soi l'univers, au plaisir immense de se mouvoir sans être garotté par les liens du temps ni par les entraves de l'espace, au plaisir de tout embrasser, de tout voir, de se pencher sur le bord du monde pour interroger les autres sphères, pour écouter Dieu ! Ceci, dit-il d'une voix éclatante en montrant la Peau de chagrin, est le pouvoir et le vouloir réunis. Là sont vos idées sociales, vos désirs excessifs, vos intempérances, vos joies qui tuent, vos douleurs qui font trop vivre ; car le mal n'est peut-être qu'un violent plaisir. Qui pourrait déterminer le point où la volupté devient un mal et celui où le mal est encore la volupté ? Les plus vives lumières du monde idéal ne caressent-elles pas la vue, tandis que les plus douces ténèbres du monde physique la blessent toujours. Le mot de Sagesse ne vient-il pas de savoir ? et qu'est-ce que la folie, sinon l'excès d'un vouloir ou d'un pouvoir ?
     
       “尝试!”老头子回答道,“如果您站在旺多姆广场上圆柱①的顶端,您想不想试试从上面纵身往下跳?难道我们能阻止生命的进程吗?您几曾见过人类能和死截然分开?在走进这间陈列室之前,您是决心要自杀的;但是,突然间一个秘密引起了您的注意,就分散了您要寻死的念头。孩子!我想您每天碰到的生活之谜都不会比您今天碰到的这个谜更有趣味吧?您听我说。我曾亲眼见过摄政王朝滢秽的宫廷。我也象您一样,当时很穷,曾经讨过饭;尽管这样,我却活到了一百零二岁,而且,现在我已是百万富翁:不幸倒给了我财富,无知倒教育了我。我打算用很简短的几句话给您揭露人生的一大秘密。人类因为他的两种本能的行为而自行衰萎,这两种本能的作用汲干了他生命的源泉。有两个动词可以表达这两种致死原因所采取的一切形式:那便是欲和能,在人类行为的这两个界限之间,聪明的人采取另外一种方式,而我的幸福和长寿就是从它那里得来的。欲焚烧我们,能毁灭我们;但是,知却使我们软弱的机体处于永远宁静的境界。这样,欲望或愿望,便都在我身上被思想扼杀;动作或能力都被我的器官的自然作用消除了。简言之,我既不是把我的生命寄托在容易破碎的心里,也不是寄托在容易衰萎的感官上,而是把它寄托在不会用坏,比其他一切器官寿命都长的头脑里。我的灵魂和肉体都没有被任何过度的刺激所斲伤。可是,我却游览了整个世界。我的两脚曾登上亚洲和美洲最高的山峰,我学会了人类所有的语言,并且在一切社会制度下生活过。我借钱给一个中国人,仅用他父亲的身体做抵押,我睡在阿拉伯人的帐篷里,仅凭他口头的诺言。我在所有欧洲的首都签订合同,我毫无顾虑地把我的金子寄放在野蛮人的茅屋里;总之,我得到了一切,因为我懂得蔑视一切。我的唯一野心就是想观察,观察不就是认识吗?啊!认识,青年人呵,这不就是一种直觉的享受吗?不就是发现事物的本质,从而基本上把它占有吗?一个物质的占有会给我们留下什么呢?不过是一个概念。请您设想一下,一个人能把一切现实的东西都铭刻在他的思想里,把一切幸福的源泉都输送到他的灵魂里,排除一切尘世的污垢,从而提炼出无数理想的快乐,那时候,他的生活该是多么美满呵。思想是打开一切宝库的钥匙,它给吝啬人提供快乐,而不会给他带来麻烦。我就是这样在世界上逍遥,我的快乐始终是精神上的享受。我的放纵便是欣赏海洋、各民族、森林和高山!我什么都看过了,可这是安安静静地看,不让自己疲劳;我从来没渴望过任何东西,我在等待一切。我在世界上漫步,就象在自家的花园里那样。人们的所谓忧愁、爱情、野心、失败、悲哀等等,对我来说,都不过是被我转化成梦幻的一些观念;我不是在感觉它们,而是在表达它们,演绎它们;我不让它们吞噬我的生命,却把它们戏剧化,把它们提高;我用它们来娱乐,就象我运用内心的视觉来阅读小说。我从来不让我的器官疲劳,因此,我仍然享有强壮的身体。我的灵魂继承了我没浪费过的全部精力,因此,我这颗脑袋里储藏的东西,比我铺子里收藏的还要多。在这里,”他用手拍着前额说,“在这里的才是真正的百万家财。我曾经度过许多美妙的日子,因为我用智慧的眼光去回顾既往;我能把许多国家整个的召来,并召来许多优美风景、海景、历史上的美人!我有一个想象中的后宫,在那里,我占有了我所没有的一切女人。我常常再见到你们的战争,你们的革命,并且把这些事件加以评论。呵!为什么会有人宁愿热狂地、轻佻地去欣赏稍有几分姿色的容貌,多少有点曲线美的体态;为什么会有人宁愿接受由你们谬误的主意所造成的一切灾祸,而不去运用最高的智能,来使整个世界出现在自己的心中,取得既不受时间的束缚,也不受空间制约,而运动自如,能拥抱一切,观看一切,俯身在世界的边沿,去询问其他的星球,去倾听上帝的纶音的无边乐趣呢?这件东西便是欲和能的结合,”他用响亮的声音指着那张驴皮说,“这里面包含着你们的社会观念,你们的过分的欲望,你们的放纵行为,你们致人于死命的欢乐,你们使生活丰富的痛苦;因为痛苦也许只是一种强烈的快乐。有谁能够确定肉欲变成痛苦和痛苦仍是肉欲的界线?观念世界里最强烈的光线,不是反会爱抚视觉,而物理世界里最柔和的陰影,不是倒常常会刺伤视觉吗?智这个字难道不是从知这个字变来的吗?疯狂如果不是过度的欲或过度的能,那又是什么呢?”
   
  ①旺多姆广场上的圆柱,是用拿破仑军队从敌人手里缴获的一千二百门大炮铸成的铜柱,屹立在广场的中央。

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