Le vaillant petit tailleur (Sept d'un coup)
勇敢的小裁缝
Un conte des frères Grimm
格林兄弟童话
(7)
Le roi était bien désolé de voir ainsi tous ses loyaux serviteurs l'abandonner; il aurait souhaité de n'avoir jamais vu celui qui en était la cause et s'en serait débarrassé volontiers. Mais il n'osait pas le congédier, de peur que cet homme terrible ne le tuât ainsi que son peuple pour s'emparer du trône.
Le roi, après y avoir beaucoup songé, trouva un expédient. Il envoya faire au petit tailleur une offre que celui-ci ne pouvait manquer d'accepter en sa qualité de héros. Il y avait dans une forêt du pays deux géants qui commettaient toutes sortes de brigandages, de meurtres et d'incendies. Personne n'approchait d'eux sans craindre pour ses jours. S'il parvenait à les vaincre et à les mettre à mort, le roi lui donnerait sa fille unique en mariage, avec la moitié du royaume pour dot. On mettait à sa disposition cent cavaliers pour l'aider au besoin. Le petit tailleur pensa que l'occasion d'épouser une jolie princesse était belle et ne se retrouverait pas tous les jours. Il déclara qu'il consentait à marcher contre les géants, mais qu'il n'avait que faire de l'escorte des cent cavaliers, celui qui en avait abattu sept d'un coup ne craignant pas deux adversaires à la fois.
Il se mit donc en marche suivi des cent cavaliers. Quand on fut arrivé à la lisière de la forêt, il leur dit de l'attendre, et qu'il viendrait à bout des géants à lui tout seul. Puis il entra dans le bois en regardant avec précaution autour de lui. Au bout d'un moment il aperçut les deux géants endormis sous un arbre et ronflant si fort que les branches en tremblaient. Le petit tailleur remplit ses deux poches de cailloux, et, montant dans l'arbre sans perdre de temps, il se glissa sur une branche qui s'avançait juste au-dessus des deux dormeurs et laissa tomber quelques cailloux, l'un après l'autre, sur l'estomac de l'un d'eux. Le géant fut longtemps sans rien sentir, mais à la fin il s'éveilla, et poussant son camarade il lui dit: « Pourquoi me frappes-tu?
- Tu rêves, dit l'autre, je ne t'ai pas touché. »
Ils se rendormirent. Le tailleur se mit alors à jeter une pierre au second. « Qu'y a-t-il? s'écria celui-ci, qu'est-ce que tu me jettes?
- Je ne t'ai rien jeté; tu rêves, » répondit le premier.
Ils se disputèrent quelque temps; mais, comme ils étaient fatigués, ils finirent par s'apaiser et se rendormir encore. Cependant le tailleur recommença son jeu, et choisissant le plus gros de ses cailloux, il le jeta de toutes ses forces sur l'estomac du premier géant. « C'est trop fort! » s'écria celui-ci; et se levant comme un forcené, il sauta sur son compagnon, qui lui rendit la monnaie de sa pièce. Le combat devint si furieux qu'ils arrachaient des arbres pour s'en faire des armes, et l'affaire ne cessa que lorsque tous les deux furent étendus morts sur le sol.
因为一个人而要失去所有忠心耿耿的军官,国王感到十分难过,希望压根儿就没见过这个小裁缝,巴不得能早早把他打发走。 可是,国王却没有这个胆量把他赶走,担心小裁缝把他和他的臣民都打死,自己登上王位。 他绞尽脑汁,冥思苦想,终于想出一个主意。 他派人去告诉小裁缝,说小裁缝是一位出类拔萃、英勇无畏的英雄,因此希望向他做如下提议:
在他的领地上,有一座大森林,林中住着两个巨人,他们俩烧杀抢劫无恶不作,为害极大,可是至今却没有谁敢冒生命危险去和他们较量。 要是小裁缝能制服和杀死这两个巨人,国王就答应把自己的独生女儿许配给他,并赐给他半个王国,而且还准备给他派去一百名骑士,为他助阵。
"对你这样一个人来说,这是多么大的鼓舞呀,"小裁缝心里想道,"一位漂亮的公主,还有半个王国,真是千载难逢的好机会啊。"
于是,他回答说:"当然可以啦,我去制服那两个巨人。那一百名骑士嘛,我并不需要他们。我这样一个英雄,一下子能打死七个,那两个怎么会是我的对手呢。"
小裁缝出发了,后面跟着一百名骑士。 他们来到森林前,他对这些骑士说:"你们就呆在这儿,我一个人去收拾那两个家伙。"说罢,他独自跑进了林中,一边走着,一边环顾左右。 没多大一会儿,就发现了那两个巨人。 他们俩躺在一棵大树下正睡觉呢,鼾声如雷,树枝都快被震掉了。 小裁缝忙着把两个口袋装满石头,然后爬到树上。 爬到一半时,他悄悄地攀上一根树枝,树枝下边就是那两个熟睡中的巨人的脑袋。 接着,他把石头接二连三地朝一个巨人的胸口使劲砸下去。 这位大家伙有好一会动也不动一下,后来终于醒了,用力推了推身边的同伴,问道:"你干嘛打我?"
"你在做梦吧,"另一个回答说,"谁打你来着?"
说完,他们俩又躺下睡了。 这回,小裁缝把一块石头朝第二个巨人砸了下去。
"干什么?"第二个嚷嚷起来,"干嘛拿石头打我呀?"
"我没有哇。"第一个咆哮着回答说。
他们争吵了几句,却因为感到困乏,又闭上眼睛睡了。 小裁缝呢,故伎重演,选了一块最大的石头,朝第一个巨人狠命砸了下去。
"这太不像话啦!"第一个巨人吼了起来。 他疯了一样地从地上一跃而起,把他的同伴朝树上猛地一搡,撞得大树都摇晃起来了。 第二个分毫不让,以牙还牙,两个家伙怒不可遏,把一棵棵大树连根拔起,朝着对方猛扔过去,最后他们两败俱伤,都倒在地上死了。
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